Rise of Incarnates : faute de goût pour le nouveau jeu des créateurs de Tekken ?
Il y quelques semaines, le président de Square Enix était revenu sur la politique de certains éditeurs et studios japonais d'essayer de plaire au public occidental, en s'adaptant à ce qu'ils croient être "ses goûts". Ce dernier semblait réaliser, grâce à l'exemple de Bravely Default, que le public occidental n'attendait des Japonais que... des jeux japonais ! Une belle prise de conscience qui n'est apparemment pas collective, d'après ce que l'on a pu voir de Rise of Incarnates, un nouveau titre free-to-play annoncé par Namco Bandai, qui tente d'adapter avec plus ou moins de réussite un concept très nippon.
SO CLICHÉ
Si le concept reste quasiment inchangé par rapport à Gundam VS, il a tout de même fait l'objet d'une adaptation plutôt maladroit pour les Occidentaux. Exit donc les gros robots, nous voici face à quatre personnages capables de se transformer en démons, en dieux, en monstre ou de les invoquer pour combattre à leurs côtés. Jedrek Tyler, le blondinet de service à la coupe improbable, à mi-chemin entre Devil May Cry et Streets of Rage, peut se changer en Mephistopheles, une créature infernale aussi efficace de près que de loin. Terrence Blake, stéréotype du Black costaud, a la capacité d'invoquer Arès, divinité à la puissance de feu particulièrement utile à longue portée. Mireia Valentin (parce qu'il fallait bien une fille) se change en Lilith pour séduire ses ennemis et aspirer leur jauge de vie (parce que les filles sont séduisantes par définition). Enfin, Gaspard Watteau, vieux savant fou zombie, incarne la Grande Faucheuse, particulièrement efficace au corps-à-corps. Ce dernier a d'ailleurs un nom à être français, mais on ne sait rien du background pour le moment : ni comment ils ont hérité de ces pouvoirs, ni pourquoi ils se battent. Ce sera l'objet « de futurs développements » apparemment.
ONGLE INCARNATE
Au-delà d'une direction artistique et d'un chara-design complètement à côté de la plaque, Rise of Incarnates est techniquement à la peine. Même en tenant compte du caractère free-to-play du titre, les persos et les arènes (qui devraient prendre place dans des lieux très originaux du style l'Arc de Triomphe ou les alentours de Big Ben) ne sont vraiment pas jolis et risquent de faire particulièrement cheap sur PC. Lourdingue et imprécise, la prise en main manque d'intuitivité, de cohérence et de clarté. A l'écran, la mêlée devient vite un joyeux bordel, y compris quand le lock (pas franchement des plus efficaces) est activé. L'équilibre du jeu et des attaques n'est pas franchement optimale, les sauts sont approximatifs, bref le plaisir de jeu est absent et la manette tombe vite des mains. On attend encore d'en savoir plus, mais à l'heure qu'il est, Rise of Incarnates part de très loin...