PlayStation 3 : réactions positives

Revendeurs et éditeurs se sont exprimés suite au communiqué du plan de lancement de la PlayStation 3 en Europe. Finalement, le marasme semble avoir laissé place à l’enthousiasme ! Après avoir balayé d’un revers de la main les rumeurs basées sur du vent mauvais qui espéraient voir la console reportée au mois de septembre, Sony Computer Entertainment Europe a dévoilé la nuit du 24 janvier un communiqué qui en a réjouit plus d’un. A commencer par les éditeurs et les revendeurs Outre-Manche, qui reçoivent la nouvelle et les objectifs de Sony sur un véritable tapis rouge. GamesIndustry.biz, Eurogamer.net et MCVUK.com sont les principales publications qui relayent les différentes réactions.

On découvre donc que les grands majors de l’industrie, Ubisoft, Square Enix, Konami ou encore Vivendi Universal Games, souhaitent unanimement bienvenue et longue vie à la console au Blu-Ray. On est loin de la délirante diatribe non argumentée du fantasmagorique Gabe Newell (Valve) qui espère tout simplement voir Sony "rendre les armes" et "s’excuser" de sa "désastreuse machine". Si la majorité des développeurs ayant un projet en cours sur PlayStation 3 sont soumis à un clause de silence à propos de la console, d’autres ont pu s’exprimer librement. Mike Jacobson de Sports Interactive estime que le report de la PlayStation 3 en Europe sera au bout du compte bénéfique pour les consommateurs. "Je suis excité par la qualité des titres disponibles en Europe, et le report de cinq mois y est certainement pour beaucoup" explique le boss de Football Manager, qui continue : "Le prix sera peut être un problème plus tard dans le cycle, mais pour les premiers acheteurs, ce sont les jeux qui vont compter". Jason Kingsley de Rebellion, pour avoir mis les mains dans le cambouis, ajoute que les premiers jeux PlayStation 3 ne sont qu’un aperçu destiné à satisfaire Sony, et que c’est la seconde génération de titres qui montrera ce que la console a dans le ventre. Martin Brown de la Team 17 estime pour sa part que toutes les rumeurs selon lesquelles le CELL est difficile à programmer sont infondées.

Le site GamesIndustry.biz se fend également d’un billet d’humeur intéressant, dans lequel certaines opinions se rejoignent. L’absence du modèle 20 Go au lancement est par exemple sujet à débat. Pour le journaliste Rob Fahey, le choix de Sony s’insipre avant tout du désastreux lancement de la Xbox 360, qui provoqua presque autant de frustration  chez les grossistes excédés que chez les consommateurs. De nombreuses personnes désirant une Xbox 360 Premium, ont finalement été "forcées" de se tourner vers le modèle bas de gamme Core System, souvent le seul disponible en magasin à cette époque. Autre motif de réjouissance : la PlayStation 3 que l’on achètera le 23 mars contiendra les récentes mises à jour du Firmware évolutif (au moins le 1.5) évitant ainsi aux Européens de connaître les mêmes problèmes de rétrocompatibilité que l’étranger. Bien évidemment, on se satisfait également du nombre de jeux disponibles le jour J, qui sera plus important que pour n’importe quel autre lancement. GamesIndustry.biz s’attarde ensuite sur le sujet qui fait le plus débat en ce moment, à savoir la forte quantité de jeux déja sorti sur Xbox 360 ou PC, qui aurait tendance à minimiser l’offre du constructeur de Tôkyô. Pourtant, il est clair que ce constat ne concerne que les possesseurs de Xbox 360, soit pas plus de 3 millions de joueurs en Europe à ce jour. Pour tout les autres, et en particulier pour tout ceux qui ne passent pas forcément leur journée à lire des magazines de jeux vidéo, la soudaine disponibilité d’une telle quantité de jeux nouvelle génération dès le jour du lancement, exclusifs (Resistance : Fall of Man, MotorStorm, Genji : Days of the Blade) ou non (Virtua Fighter 5, Virtua Tennis 3, Oblivion, FEAR) représente une très jolie surprise, à mille lieux de ce que la PlayStation 2 proposait lors de sa sortie en novembre 2000.

En dépit de ce lancement qui s’annonce étoilé, Sony présente pourtant une faiblesse particulière. En effet, en Europe et dans le reste du monde, des millions de gens jouent encore sur PlayStation 2 et ce n’est un secret pour personne, la reine mère des consoles a encore de très longs mois devant elle avant de décliner. Le véritable combat de Sony se trouverait donc dans ce dilemme : convaincre un maximum de gens qu’il est nécessaire de remplacer la PlayStation 2 par une grosse machine noire et chère qui doit proposer une expérience encore meilleure. Le besoin de changer de génération naîtra forcément un moment donné, bien sûr, mais plus les gens sont satisfaits avec leur console actuelle, et moins la nécessité de changer de système se fait sentir ! Si la PlayStation 2 continue donc de subvenir économiquement aux besoins de Sony, elle est également celle qui risque de ralentir la première percée de sa console nouvelle génération. C’est ce qu’on appelle être victime de son succès.