Past Cure : on y a joué, le jeu d'action indé qui visait (trop) haut ?
Vous n'avez jamais entendu parler de Past Cure ? C'est bien normal, car Il s'agit d'un jeu indépendant développé par le studio allemand Phantom 8, dont c'est le premier projet. D'emblée, le studio s'est lancé dans un jeu plutôt ambitieux avec pour objectif de nous proposer un savant mélange entre action, infiltration, thriller et même horreur, le tout soigneusement enveloppé dans une histoire pleine de rebondissements. Découvrez nos impressions après quelques heures passées manettes en mains sur une démo précoce du jeu.
Dans Past Cure, le joueur incarne Ian, un ancien soldat des forces spéciales qui est passé par de désagréables moments lors de la fin de son service opérationnel. Comme Denzel Washington dans le film "Un Crime dans la tête", Ian a servi de cobaye à des expériences pour augmenter le potentiel des troupes militaires, le laissant traumatisé, mais également doté de pouvoirs spéciaux. En effet, le héros dispose de deux nouvelles capacités télékinésiques. Celle de pouvoir ralentir le temps, exactement comme le bullet time de Max Payne, et celle de séparer sa vision de son corps afin de faire de la reconnaissance et d'effectuer quelques menues interactions. Il s'agit d'une sorte de drone dématérialisé pour reprendre une image bien connue des joueurs. Sauf que l'utilisation de ces pouvoirs présente deux gros inconvénients. Premièrement, à chaque utilisation, Ian consomme une jauge de santé mentale et lorsque celle-ci est vide, votre personnage est assailli de troubles psychologiques qui le font délirer, et qui nous empêchent de jouer jusqu'à ce que le héros recouvre ses esprits. Cette période d'attente correspond en fait au cooldown de la partie inférieure de la barre, ce qui permet de redevenir sain d'esprit, mais qui limite alors l'utilisation des pouvoirs à quelques secondes seulement. Pour régénérer cette barre à fond, il va falloir croquer des pilules bleues (comme dans Matrix) qu'on trouve à certains endroits dans le jeu, principalement dans de petites armoires à pharmacie. L'autre grand inconvénient de ces pouvoirs, c'est qu'indépendamment de leur utilisation, ils plongent Ian dans des crises de démence, lors desquelles on se retrouve transporté dans un monde totalement parallèle, mais qui n'est pas sans connexion avec le monde réel. Dans la réalité, Ian, motivé par son ami Marcus, doit se rendre chez Crowley Arms, un fabriquant d'armements, pour pouvoir retrouver ceux qui lui ont fait subir des misères, et ainsi obtenir un remède à ses crises de démence.
L'INCEPTION DE L'INCEPTION
Cette mission sera donc la quête principale du jeu, et devrait apporter des réponses sur l'origine des pouvoirs du héros, ainsi que les motivations de ses tortionnaires. Concrètement, on va donc progresser dans un bâtiment rempli de gardes en variant entre de l'infiltration (se cacher, dérober des clefs sur les gardes par exemple) et des phases d'action, où l'on dispose d'un pistolet et d'un uzi pour faire le ménage à grands coups de tirs de 9mm dans la tête de nos ennemis. Bien sûr, de nombreux passages demandent au joueur de mettre à profit les pouvoirs de notre soldat d'élite pour faciliter sa progression, voire pour réussir certains passages. Ralentir le temps permet de voler une clef à un garde plus facilement, d'éviter le faisceau de détection des caméras, ou plus prosaïquement de tuer plusieurs cibles avec autant de dextérité que John Marston dans Red Dead Redemption. L'autre partie du jeu se déroulera lors des fréquents délires de notre soldat perdu en plein stress post-traumatique. Lors de ces séquences, Ian évolue dans un monde qui n'est autre que le fruit de son cerveau dérangé, qui fleure bon diverses influences vidéoludiques comme celle de Portal, de Get Even ou même de Q.U.B.E. Lors de ces séquences, la priorité est donnée à la découverte de la psyché du héros, qui se met à fouiller ses propres souvenirs sans forcément les comprendre. On entend par exemple la voix de son père, mais cette dernière dit des choses totalement inédites. Une femme à la voix suave communique également souvent avec le héros, mais bien qu'elle semble familière, il lui est impossible de déterminer qui est cette personne. Il ne s'agit certainement pas de sa femme comme la voix le prétend, Ian ayant toujours été célibataire. En termes de gameplay, les choses sont bien différentes. Si l'on fait toujours appel aux pouvoirs, ces derniers sont mis à profit pour se sortir de différents puzzles et casse-têtes, à l'image de ce qu'on à pu voir dans Portal ou dans Q.U.B.E. On a ainsi dû se promener dans un labyrinthe afin de pouvoir actionner des interrupteurs en utilisant le pouvoir de drone, avant d'en trouver la sortie. Les affrontements aussi sont présents, mais face à d'énigmatiques personnages blancs.
Past Cure nous laisse une impression plutôt mitigée. Bien que le jeu tente de recréer une ambiance qui rappelle certains jeux de Remedy Entertainment, la narration ne semble pas vraiment à la hauteur, tandis que la direction artistique est banale au possible. Seul le gameplay semble vraiment sortir du lot et permettre des interactions intéressantes. Prévu pour une sortie en fin d'année sur PC, PS4 et Xbox One, le projet a encore besoin de pas mal de travail, notamment sur le plan technique où de très nombreux bugs ont émaillé notre partie. Avec une équipe de moins de quinze personnes, le défi va être de traille pour Phantom 8, à moins que le studio n'ait les moyens de repousser un peu la sortie du jeu.