Paradise


Paradise

Toutes les histoires de Benoit Sokal finissent mal, en général. Dès lors, que penser de ce titre ? Paradise. Prenons une grande inspiration, ouvrons tous nos sens et plongeons sans retenu dans l’univers si particulier de ce jeu pour tenter de répondre à cette question.


Pays imaginaire qui pourrait être le Congo Belge de Tintin, la Mauranie plante le décor chamarré de l’aventure. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Une grande aventure. Ann, jeune femme de 21 ans, retourne au pays de son enfance, qu’elle a fuit à l’age de 10 ans avec sa mère. Le pays est en proie à la guerre civile et le règne de son dictateur de père s’achève. Hélas, l’avion qui transporte Ann s’écrase. Amnésique suite au crash, la jeune femme se réveille dans le palais d’un Prince. Commence alors une longue marche sur les traces de son passé et de son identité qui mènera Ann jusqu’à son père. Fans de Disney et contes de fées, passez votre chemin. Cette histoire est sombre. Très sombre. Loin d’un scénario à 2 balles pour FPS, la trame de "Paradise" constitue un élément clé de l’immersion. Le cheminement de l’héroïne au cœur de la Mauranie s’accompagne d’un voyage intérieur. Fidèle à ses convictions, Benoit Sokal cherche par tous les moyens à jouer avec les émotions du joueur/lecteur. Ambiance intimiste, personnages complexes, décors très travaillés, quelques mystères et une faune surprenante, environnement sonore exotique tout s’articule pour constituer un tout susceptible de transporter le joueur dans l’ailleurs.

 

Un petit jour au paradis

 

Certes, le mode pointer-cliquer retenu pour la plus grande partie du jeu peu paraître désuet à certains, mais on lui pardonnera si cela autorise un univers d’une beauté et d’une précision rare. Jeu d’aventure classique, avec ses énigmes à résoudre, ses dialogues et son inventaire, il s’adresse à priori à un public plus large que les seuls joueurs passionnés. Ne serait-ce que parce que le personnage principal est une femme et que les joueuses pourront facilement s’identifier. Mais revenons à notre question. Pourquoi Paradise ? Tout indique au contraire qu’on est vraiment loin du paradis dans ce jeu. A moins qu’il nous manque un mot tel que Lost. Lost Paradise ? Déjà, on comprendrait mieux. La réponse se trouve peut-être dans le regard transperçant de l’étrange léopard noir qui accompagne Ann tout au long de son périple. D’ailleurs, et si son rôle n’était pas aussi secondaire qu’on veut nous le laisser croire ? Maître du contre-pied, l’auteur n’est pas à une ambivalence près. Une héroïne au look de garçon manqué. Un pays imaginaire, une faune et des tribus imaginaires sur un continent bien réel. Une histoire d’amour et de haine. Une bande dessinée et un jeu vidéo. Bref, l’ensemble soulève à la fois la curiosité d’en savoir plus et l’envie de se laisser enivrer par l’univers si particulier de Paradise.




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Thierry Cuirot

le jeudi 23 février 2006, 15:00




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