Paradise
Toutes les histoires de Benoit Sokal finissent mal, en général. Dès lors, que penser de ce titre ? Paradise. Prenons une grande inspiration, ouvrons tous nos sens et plongeons sans retenu dans l’univers si particulier de ce jeu pour tenter de répondre à cette question.
Pays imaginaire qui pourrait être le Congo Belge de Tintin,
Un petit jour au paradis
Certes, le mode pointer-cliquer retenu pour la plus grande partie du jeu peu paraître désuet à certains, mais on lui pardonnera si cela autorise un univers d’une beauté et d’une précision rare. Jeu d’aventure classique, avec ses énigmes à résoudre, ses dialogues et son inventaire, il s’adresse à priori à un public plus large que les seuls joueurs passionnés. Ne serait-ce que parce que le personnage principal est une femme et que les joueuses pourront facilement s’identifier. Mais revenons à notre question. Pourquoi Paradise ? Tout indique au contraire qu’on est vraiment loin du paradis dans ce jeu. A moins qu’il nous manque un mot tel que Lost. Lost Paradise ? Déjà, on comprendrait mieux. La réponse se trouve peut-être dans le regard transperçant de l’étrange léopard noir qui accompagne Ann tout au long de son périple. D’ailleurs, et si son rôle n’était pas aussi secondaire qu’on veut nous le laisser croire ? Maître du contre-pied, l’auteur n’est pas à une ambivalence près. Une héroïne au look de garçon manqué. Un pays imaginaire, une faune et des tribus imaginaires sur un continent bien réel. Une histoire d’amour et de haine. Une bande dessinée et un jeu vidéo. Bref, l’ensemble soulève à la fois la curiosité d’en savoir plus et l’envie de se laisser enivrer par l’univers si particulier de Paradise.