MOJO : la console signée Mad Catz qui veut concurrencer la Ouya
Le fabricant de périphériques Mad Catz est prêt à plonger dans la guerre des consoles low-cost lancée par la Ouya. La machine, baptisée MOJO, sera livrée en bundle avec une manette de la maison et disposera de connectiques HDMI et USB. Et bien que sa rivale directe propose principalement ses jeux via un Marketplace dédié, la MOJO s'appuiera quant à elle sur Androïd, ce qui permettra aux joueurs d'accéder non seulement au Google Play Store, mais aussi à l'Amazon Appstore et même au Nvidia TegraZone. La manière dont sont optimisés les jeux Androïd pour la télévision et la manette pourrait être cruciale dans le futur succès (ou échec) de cette console, la plupart de ces titres n'étant pas conçus à l'origine pour pad mais pour un écran tactile. D'ailleurs, Alex Verrey, le responsable des relations publiques chez Mad Catz, a expliqué à notre confrère CVG que "tous les jeux tactiles ne fonctionneront pas", tout en précisant que l'entreprise cherche des solutions en ce moment.
La MOJO étant un terminal Androïd standard, les joueurs qui ont déjà acheté des jeux et autres applications par ce biais n'auront donc qu'à se connecter à leur compte Google existant et télécharger une nouvelle fois ces mêmes jeux/applications sans devoir verser le moindre centime supplémentaire ; contrairement à la Ouya qui oblige à passer une seconde fois à la caisse, quoi qu'il arrive. "Nous allons prendre un chemin très différent de la concurrence et nous croyons à un modèle très ouvert, explique Alex Verrey. Nous n'offrons pas de Store clos avec une centaine de jeux disponibles. Nous ne forçerons pas non plus les joueurs à utiliser notre manette s'ils n'en veulent pas, nous ne vendrons aucun service ni programme. Notre promesse aux joueurs est simple : nous allons vous vendre la micro-console Androïd la plus puissante du marché". Une approche qui devrait sans doute en séduire plus d'un.
En ce qui concerne la manette, il s'agit de la C.T.R.L.R. et l'accessoire s'inspire clairement de la manette de la Xbox 360. Embarquant une carte Bluetooth et Bluetooth Smart 4.0 (pour une latence réduite), elle sera également compatible avec les smartphones Androïd. D'ailleurs, le lag qui handicape la manette de Ouya a été sérieusement pris en compte. "Les manettes Bluetooth ont généralement un lag très important avec des temps de réponse qui vont jusqu'à 100ms, précise Verrey. Le Bluetooth Smart nous permet de réduire cette latence à environ 7ms, de cette manière vous aurez l'impression d'utiliser une manette Xbox 360 lorsque vous utiliserez MOJO".
Plus concrètement, la manette de la console disposera de trois modes :
- Le GameSmart qui offre des contrôles standards pour les jeux Androïd compatibles
- Le mode souris qui sera utilisé pour les jeux tactiles et laissera le joueur se servir des sticks analogiques pour déplacer un curseur à l'écran (comme sur les vieux PC portables IBM)
- Le mode PC qui change la manette en un pad PC standard utilisable l'ordinateur
D'ailleurs, plusieurs périphériques Androïd Bluetooth pourront être utilisés pour jouer sur la MOJO. "Si vous n'aimez pas notre manette, vous pourrez utiliser celle d'un autre constructeur, brancher un clavier, une souris, un casque-micro ou d'autres choses. Vous voulez utiliser notre manette sur un smartphone, une tablette un PC ou un autre appareil ? Aucun problème !", fait savoir Alex Verrey.
Pour le moment, Mad Catz n'a presque rien divulgué sur les caractéristiques de la machine, ni sur ses performances, hormis le fait d'assurer que la MOJO sera une console puissante. On sait seulement que la console aura au minimum 16 Go de stockage, avec une baie pour cartes SD afin d'augmenter la taille de sa mémoire. Pour ce qui est du prix, rien n'a été confirmé mais la bête devrait couter plus cher que la Ouya. En effet, Mad Catz ne commercialise pas de jeux pour sa machine et ne prend donc pas de commission sur les achats. Ainsi, il faudra que le prix soit suffisamment élevé pour que l'entreprise parvienne à dégager des bénéfices uniquement sur les ventes de la MOJO.
Deux questions restent en suspens : avec cette console, Mad Catz pourra-t-il faire oublier la Ouya et relançer le concept de la micro-console Androïd ? Et une fois la machine de Mad Catz en notre possession, aura-t-on le Mojo ?