Midnight Club : Los Angeles
On aurait pu croire que Midnight Club : Los Angeles avait fait une erreur fatale en ne sortant pas début 2008, Burnout Paradise et Race Driver : GRID ayant profité du désordre qui régnait dans les plannings de Rockstar Games pour imposer leur griffe dans le milieu. Désormais attendu pour le 24 octobre prochain sur Xbox 360 et PlayStation 3, le jeu de course de Rockstar San Diego commence à dévoiler quelques-uns de ses secrets qui risquent de séduire les inconditionnels du genre, et démontrer que la modélisation éblouissante de la ville de Los Angeles n'est pas l'unique qualité que possède le titre. Après la présentation du mode solo qui a fini par nous convaincre, Rockstar London nous propose à présent de limer le bitume de la Cité des Anges à bord du mode multijoueur online.
Afin de s'acclimater en douceur avec le multiplayer de Midnight Club : Los Angeles - qui autorise des parties jusqu'à 16 joueurs -, les représentants de Rockstar London ont commencé par appliquer les règles de base de la série, à savoir se rendre d'un point A à un point B en franchissant une série de checkpoints. Un coup de fil reçu sur son téléphone portable suffit à lancer la course qui se déroule sur le tracé baptisé Old Route 66, en pleine nuit. Les premières sensations ressenties pendant la découverte du mode single player sont confirmées ici : l'intégration d'un cycle jour-nuit influence directement la visibilité de la piste, même si l'on prend le soin de jeter plusieurs fois un coup d'oeil sur le GPS pour ne pas se manger le premier mur. Ce n'est pas une maladresse de la part du moteur graphique RAGE qui a déjà fait des ravages dans Grand Theft Auto IV, mais plutôt une petite difficulté ajoutée par les développeurs qui souhaitaient apporter quelques subtilités à la conduite de Midnight Club : Los Angeles, sans pour autant verser dans la simulation pure et dure. En tout cas la réalisation du jeu claque vraiment la rétine, et même ceux qui ont l'habitude de faire la fine bouche apprécieront les traînées lumineuses laissées par les feux arrière des concurrents; ce qui n'est pas vraiment bon signe pour les mauvais perdants. Difficile de se trouer avec une Golf R32 et une Audi RS4 sur le sec, le moment choisi par Rockstar London pour sélectionner le quartier Sand and Surf, avec une course qui se déroulera cette fois-ci sur sol mouillé. Là encore, les promesses faites par les développeurs de Rockstar San Diego sont tenues, et il faut vraiment caresser le volant dans le sens du poil pour négocier chaque virage proprement. Si le Challenger R/T n'est certainement pas le véhicule le plus sexy de Midnight Club : Los Angeles, il assure néanmoins une bonne tenue de route d'après ce que l'on a vu. Du coup, la course s'est révélée beaucoup plus serrée à l'inverse des deux premières, ce qui a permis de mettre en exergue la gestion des dégâts particulièrement indulgente, puisque l'on ne pourra pas casser son moteur ou perdre une jante en cours de route. Cela dit, le moindre choc peut rapidement devenir handicapant, surtout lorsque l'on percute un véhicule à grande vitesse. La plupart du temps, il faut exécuter quelques manoeuvres avant de se remettre dans le sens de la course, ce qui laisse largement le temps aux autres concurrents de vous dépasser. S'il faut forcer son talent pour occuper la première place du classement, on peut se retrouver en dernière position en un clin d'oeil. C'est à la fois la force et la faiblesse de Midnight Club : Los Angeles. La force parce que le pilotage arcade du jeu nécessite tout de même un minimum de skill pour se faire respecter sur la piste; la faiblesse car une conduite sans faille n'est pas obligatoirement récompensée, même s'il arrive parfois que l'on parvienne à distancer ses adversaires de quelques mètres.
Night clubbing
A l'instar de Burnout Paradise, il sera possible d'enfourcher les deux roues dans Midnight Club : Los Angeles, comme la Ninja ZX 14 que nous avons déverminé sur 6th Street. Naturellement, la prise en main est différente de celle des caisses, avec des chutes quasi inexistantes lorsque l'on dompte correctement sa monture. Même avec des virages en épingle, il faut vraiment y aller pour se planter; c'est limite déroutant. Le manque de souplesse des bécanes ne permet pas de se faufiler à travers la circulation avec aisance, ce qui contraint le joueur à multiplier les freinages. Cette première course en moto fut surtout l'occasion d'explorer le mode Circuit Race dans lequel il faut effectuer plusieurs tours pour espérer remporter la course. Ici, la petite particularité réside dans le fait que la jauge de nitro se régénère à partir du second tour. Bon à savoir. Pour être franc, la partie la plus intéressante de la démonstration concernait le mode capture the flag, où il s'agissait de récupérer un drapeau situé à un endroit de Los Angeles pour le ramener à un point de chute précis. Bien évidemment, chaque concurrent empruntait le chemin qu'il estimait le plus efficace pour atteindre l'objectif, sachant qu'une fois l'objet dans le coffre, il est toujours possible de se le faire chiper par les autres concurrents. Une connaissance aiguë du quartier peut constituer un avantage lorsque les rues ne donnent pas l'impression de toutes se ressembler; mais les terrains de chasse sont suffisamment vastes pour rendre difficile l'établissement de points de repère. Un autre mode de jeu assez délirant de Midnight Club : Los Angeles reprend les règles de la chasse à l'homme : un pilote est désigné comme l'homme à "abattre". Une fois que celui-ci se fait toucher par un adversaire, ce dernier devient alors la cible à terrasser. L'objectif est de rester le plus longtemps possible dans la peau du fugitif, sachant que la prestation est chronométrée afin de désigner le vainqueur à la fin de la partie. Là, c'est plutôt les trajectoires vicieuses qui priment, puisqu'il faut tout faire pour semer ses poursuivants. Les petits gauche-droite à l'ancienne fonctionnent toujours en 2008, et sont même plus efficaces que prendre le freeway en contresens. Enfin, on n'oubliera pas d'évoquer les items dont regorge Midnight Club : Los Angeles, ce qui donne au jeu un goût Mario Kart pas très sucré pour être honnête. Avec des armes qui permettent de devenir invisible (stealth), d'inverser les commandes de l'adversaire (reverse steering), de lancer des blocs de glace (ice), de faire apparaître un champ protecteur (shield) ou bien de retourner une attaque ennemie (mirror), Rockstar San Diego dénature son jeu et commet une faute de goût énormissime. En outre, certains items nécessitent de se trouver à proximité du concurrent, alors que la logique voudrait que l'on puisse les utiliser à distance; cherchez l'erreur. Sans doute le talon d'Achille d'un Midnight Club : Los Angeles qui propose un multijoueur solide, nullement anecdotique, et techniquement abouti.