Metro Exodus : on y a joué juste avant l'E3 2018, voici notre premier avis sur le jeu


Metro Exodus : on y a joué juste avant l'E3 2018, voici notre premier avis sur le jeu

Avec deux premiers épisodes réussis, la série Metro s’est vite imposée comme une licence très appréciée parmi les jeux de survie exigeants. Il faut dire que son cadre, adapté du roman Metro : 2033 de Dmitri Glukhovski, est tout à fait savoureux et a déjà convaincu les amateurs de post-apocalypse. Exodus est donc pour le studio Ukrainien une sorte de consécration, un troisième volet décisif pour l’avenir d’une saga aux itérations assez précieuses. Sa présentation à l’E3 2017 était sublime et son game design, axé désormais sur une liberté conséquente, a de quoi séduire... Mais qu’en est-il réellement ?


Metro : ExodusC’est dans une sorte d’usine désaffectée, cloîtrée au fin fond des ruelles londoniennes, que l’équipe ukrainienne de 4A Games nous a accueilli chaleureusement pour présenter le dernier né de la saga Metro. Enfin, à vrai dire, Exodus est plus en pleine gestation et loin d’être terminé : originellement prévu pour la fin d’année, le jeu a été repoussé au premier trimestre 2019 et continue actuellement d’être peaufiné. Un retard nécessaire car, d’avance, Metro : Exodus dispose de quelques défauts entièrement du à son état de développement encore trop juste pour être apprécié comme il se doit. On vous voit vous énervez : rassurez-vous, ça s’annonce quand-même très prometteur.

TRAIN : EXODUS

Metro : ExodusPour contextualiser, Metro : 2033 et Metro : Last Light vous plaçaient dans la peau d’Artyom, un des quelques rescapés d’une guerre nucléaire ayant ravagé l’ensemble du territoire russe vingt ans plus tôt. Autant dire que la surface n’est pas agréable à vivre, les radiations ayant tué la plupart des êtres humains et forcé les autres êtres vivants à muter en créatures hideuses. Dans ce cadre menaçant, le reste de l’humanité s’est retranché dans les souterrains du métro, à l’abri de la radioactivité, et alors face à son pire ennemi : lui-même. Avec plusieurs factions naissantes, les jeux abordaient des sujets sensibles et proposaient un univers oppressant et savoureux : Exodus ne délogera pas à la règle, bien que le principe du métro ait a priori fondamentalement changé.

Metro : ExodusArtyom, toujours personnage principal, est désormais rattaché avec son équipe de survivants à un train militarisé et remis en marche. Son but, avancer et s’extirper de cette Russie dangereuse, dans l’espoir de trouver un refuge plus serein. Ainsi, les niveaux devraient – on l’imagine – s’axer autour de cet énorme moyen de locomotion qui sera amené à s’arrêter plusieurs fois pour de diverses raisons. Dans le niveau proposé de la Volga, nous étions, avec notre partenaire, amenés à sortir de la locomotive après avoir essuyé de mystérieux coups de feu, nous forçant à faire un stop impromptu. Un excellent prétexte au jeu pour déboucher sur une zone ouverte, car oui, l’une des grandes nouveautés d’Exodus est de proposer plusieurs petits open-worlds intéressants.

C’EST NORMAL EN RUSSIE

Metro : ExodusUne fois largué autour du fleuve Européen, nous voilà livrés à notre sort avec, tout de même, quelques objectifs de fond. Premier constat : le jeu est vraiment sublime et, s’il n’est pas aussi impressionnant que lors de la démo de l’E3 2017, force est de constater qu’il offre des panoramas dévastés époustouflants. Tournant en 4K native (mais pas en HDR) sur Xbox One X à 60 FPS, Metro : Exodus est une belle claque et affiche des effets de particules, d’eau et de profondeur aboutis. Sans être parfaitement fluide, le jeu subissant encore quelques chutes de framerate, la beauté est de mise notamment grâce à un HUD discret - l’orientation se fait par exemple sur une carte en temps réel ou une boussole fixée au poignet - et on a hâte de découvrir plus de villes ou de communautés à l’avenir. Un soin impressionnant a également été apporté au sound-design, avec des bruits de respiration ou de battements de cœur immersifs, sans parler des coups de feu saisissants.

Metro : ExodusLa barque, moyen de déplacement primordial sur la Volga, permet de se mouvoir de terre en terre et s’avère donc particulièrement utile, bien que son maniement soit lourd, pas très bien animé ni instinctif. Lors de notre venue à Londres, nous nous sommes par exemple introduits dans une église abritant un clan d’hommes désaxés, prêchant la folie sous les hospices de Dieu. Les effets de lumière rougeâtres et la mise en scène presque théâtrale n’était pas sans rappeler un certain BioShock ! Bien sûr, après nous avoir laissé en son sein, la secte s’en est prise à nous et il fallait s’échapper en privilégiant l’infiltration. Une fois ressorti intact, il ne tenait qu’à nous d’aller explorer la map, d’abord dans un souci d’utilité vitale en récupérant des ressources, puis dans le but d’aller accomplir certaines objectifs. Ainsi, Exodus se plait à proposer des quêtes secondaires à droite et à gauche, certains requérant tout de même des items uniquement récupérables dans d’autres. L’initiative d’ouvrir un peu plus les zones de jeu est plus que louable et ce troisième volet s’annonce essentiellement aérien, la surface étant désormais respirable par l’homme. Quant à l’ajout de la tyrolienne pour se transférer d’un lieu à l’autre, elle n’innove en rien mais s’avère évidemment efficace.

LA MIGRATION, C’EST PAS FACILE

Metro : ExodusCeci dit, Metro Exodus dispose de quelques défauts de mises qui nous ont parfois refroidi lors la session de jeu. Basé sur un système de survie et de craft très poussé, il est primordial de fouiller l’ensemble des recoins de la map afin de récupérer des munitions ou des bombonnes d’oxygène, ou bien des items afin d’en fabriquer soi-même (sans compter d’autres ustensiles). Jusque-là, pas de souci, le game design des précédents Metro nous y avaient déjà habitué et même largement fait ses preuves. Mais l’ouverture des maps étant privilégiée, les check-points sont moins nombreux et forcent le joueur à faire régulièrement des sauvegardes manuelles, via le menu start, sous peine de se retrouver dans des situations vraiment embarrassantes. Par exemple, une mission scénarisée nous faisait tomber dans un sous-sol afin de sauver une camarade prise au piège. Sans aucun moyen de faire marche arrière, le check-point ne s’activant qu’une fois au fond du gouffre, le seul et unique moyen de s’y extirper était donc d’arriver au bout du niveau comme logiquement demandé. Mais ayant mené moult combats auparavant et mal géré certaines de nos ressources, nous nous sommes retrouvés dans une impasse quasi-totale : nous n’avions plus d’oxygène alors que les couloirs étaient complètement intoxiqués, ne nous laissant que quelques dizaines de secondes pour réagir. Plus loin, des ennemis – sortes de monstres humanoïdes – pullulaient dans une zone beaucoup, beaucoup trop étroite pour le nombre qu’ils fussent. Bien sûr, les munitions s’avéraient trop rares pour faire face directement et il ne nous restait qu’une option, celle de la fuite, en espérant tomber sur la fin du level hasardeusement. 


Metro : ExodusUne directive tout aussi impossible car les adversaires, trop imposants et bêtement trop nombreux, nous bloquaient le chemin injustement. Le tout débouchait sur des game-over’s récurrents, manifestés par des temps de chargement ultra-rébarbatifs avec des freezes de quelques secondes à la clé (le jeu n’étant d’ailleurs pas exempt de bugs et crashs en tout genre) ! La dernière possibilité était de charger sa dernière save manuelle. En l’occurrence, la nôtre datait d’il y a une vingtaine de minutes et nous n’avions donc pas vraiment d’autre choix que de remonter le temps pour mieux se préparer à cette épreuve surprise et mal calibrée. Vous l’aurez compris : le titre semble pour l’instant souffrir d’une difficulté assez mal dosée, desservie par une I.A. très perfectible et des checkpoints mal implémentés. Bien sûr, on prendra le réflexe de mieux s’organiser au fur et à mesure (nous n’en n’étions qu’au début du jeu, sans beaucoup d’expérience encore), mais le fait est de constater de que tout n’a pas bien été pensé pour rendre l’échec vraiment justifié.

LE CHOIX DES ARMES

Metro : ExodusSi l’intelligence artificielle des ennemis ne nous a vraiment pas convaincu, beaucoup d’ennemis se rapprochant de l’idiotie (alors que bel et bien humains), Metro : Exodus offre toujours la possibilité de choisir son approche. Bien sûr, l’infiltration est préférable, avec notamment le choix d’assommer ou de tuer ses semblables. Malheureusement, comme dans les précédents jeux, il est impossible de tuer discrètement de ses mains les sortes de zombies ou d’animaux mutants, nous obligeant à faire alors usage des couteaux de lancer ou de nos armes à feu. 4A Games a d’ailleurs beaucoup misé sur ces dernières en mettant à disposition un système de customisation plutôt jouissif. Depuis un atelier ou directement dans son sac à dos, et après avoir démantelé des pièces sur les flingues récupérés,  il est possible de changer divers éléments de ses pétoires comme le canon, le viseur, le laser, la crosse ou encore le silencieux pour beaucoup de caractéristiques et d’effets concrets. Les aspects des revolvers, fusils d’assauts/à canon scié et autre armes pneumatiques deviennent alors franchement travaillés, avec des designs rafistolés presque amusants. À savoir que la monnaie de l’univers Metro, à savoir les balles, semblent avoir disparues au profit du craft des ressources pur et dur. En bref, Exodus a pour l’instant toutes les cartes en main pour s’imposer : son univers est sublime, ses zones ouvertes ont du potentiel et son exigence va encore plus loin. Cependant, ses développeurs se doivent absolument de corriger quelques problèmes d’équilibrage, tant au niveau du placement des ennemis que de leur I.A., et donner un sérieux coup de polish à l’aspect technique instable. Mais le jeu sort dans longtemps, alors on ne s’inquiète pas trop pour lui et on peut même dire que l’on est assez impatient de remettre les mains dessus.


Notre degré d’attente

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