LSDA : Le Tiers Age


LSDA : Le Tiers Age

Le Seigneur des Anneaux Le Tiers Age est une excellente surprise venue des studios Electronic Arts. A l'occasion de sa présentation à Paris, nous avons rencontré le producteur du jeu ainsi que le senior designer, tous deux très fiers d'avoir créé un vrai RPG à l'ancienne dans un univers si populaire...


Une des premières questions posées par un journaliste au deux développeurs présents était franchement évidente : Ont-ils déjà joué à Final Fantasy ? Jason VandenBerghe, senior designer, et David Silverman, producteur, ont lâché un sourire en répondant que c’est une question qu’on leur pose systématiquement. Ce qui est plutôt normal, vu le mode de représentation des combats dans Le Seigneur des Anneaux Le Tiers Age. Il s’agit bel et bien d’un RPG pure souche, avec des combats aléatoires au tour par tour, dans la plus pure tradition japonaise. Admettons qu’on n’a pas vraiment l’habitude de voir ce genre de jeu développé en Occident. Mais l’équipe d’Electronic Arts tenait vraiment à produire un vrai RPG traditionnel, sans toutefois reprendre tous les codes du genre. Par exemple, vous ne trouverez aucune boutique où acheter des armes dans Le Tiers Age. Normal, puisqu’il n’y a pas d’argent non plus ! Les armes et autres objets nécessaires à votre équipe se trouveront en fin de bataille ou dans des coffres, c’est tout.

De plus, lorsqu’on dirige une équipe de 6 héros, un seul personnage apparaît à l’écran. C’est uniquement lors des combats que tous s’affichent à l’écran, ce qui est primordial pour le bon déroulement de l’action. David s’enorgueillit d’ailleurs d’afficher quelques mégatonnes de polygones et d’effets spéciaux sans que rien ne ralentisse, preuve en a été faite lors d’une démonstration mettant en scène le fameux Balrog. Rien à dire, c’est assez impressionnant, surtout les effets de flamme et de fumée sur le corps de la bête.

 

On parle pas, on tape

 

La nouveauté lors des combats, c’est que même si le joueur ne place pas ses joueurs lui même sur une sorte de grille (genre FF Tactics), leur situation durant la bataille aura forcément une influence sur le déroulement du combat. Vous même ou vos ennemis ne sont pas forcément alignés en brochette, il arrive souvent que ces derniers vous encerclent, et que des archers vous arrosent depuis un promontoire en retrait. A vous de vous adapter, et de définir clairement vos priorités… Et de manière plus classique, vous gagnerez des points d’expérience que vous dépenserez par la suite dans des caractéristiques et des pouvoirs. Il y a plus de 150 capacités spéciales à acquérir et plus vous utilisez l’une de ces capacités, plus elle augmente en puissance. Nous nous sommes alors demandés si ces capacités ne serviront que lors des combats, ce à quoi Jason nous a répondu : « oui, effectivement. Vous savez, les combats représentent deux bons tiers du jeu, donc nous nous sommes surtout focalisés là dessus. » Ainsi, Le Tiers Age sera essentiellement axé sur les combats, et le reste sera vraisemblablement assez léger, voire dirigiste. Le jeu propose un chemin bien défini (votre troupe suit la communauté de l’Anneau), mais il existe tout de même des chemins annexes. Vous pourrez aussi revenir sur vos pas, et c’est à peu près tout. Les lieux traversés sont connus, et à priori, les développeurs n’avaient pas trop la liberté de créer d’autres endroits. Enfin, les dialogues ne proposeront aucun choix, Jason ne semblant pas aimer du tout les choix multiples.

 

La trilogie est finie, EA continue

 

En plus de l’histoire racontée par le scénario du jeu, il existe aussi 149 « story cards » que l’on peut trouver un peu partout, dans des coffres, en tuant des adversaires, ou en parlant à d’autres personnages. Ces cartes racontent d’autres détails, d’autres histoires secondaires, le tout entièrement réalisé en image de synthèse. Les développeurs cherchent vraiment à étoffer encore l’univers créé par Tolkien et visualisé par Jackson. L’ambiance est en tout cas aussi travaillée que dans les deux autres jeux, grâce à une réalisation sans faille, des voix assurées par les acteurs d’origine et un travail sur le son exemplaire. Enfin, les développeurs ne parlaient plus de « motion capture » mais de « performance capture ». Les acteurs que l’on filme afin de reproduire leurs mouvements à l’écran récitent également leur texte, et les mouvements de caméra sont réalisés dès cette première étape. On capte donc une intensité jusque là jamais obtenue auparavant, puisque l’on a affaire à un vrai travail de comédien, qui sera ensuite numérisé et transposé sur un fond en image de synthèse.

 

La petite cerise sur le gâteau, c’est qu’après avoir écouté les centaines de fans des deux premiers jeux basés sur la licence, ils ont eu envie de les écouter sur un point : permettre au joueur d’incarner les bad guys de l’histoire. Ainsi, une seconde aventure (beaucoup plus courte, tout de même) est disponible, et à chaque chapitre terminé, vous débloquez les armes des orques et autres nazguls pour pouvoir vous en servir avec votre équipe de héros.

 

Enfin, ultime question : alors que nous avons pris l’habitude via les films de voir des combats épiques entre plusieurs dizaines de personnages, ce jeu ne propose que des combats entre quelques belligérants. Ce ne serait pas un peu frustrant, par hasard ? Réponse de Jason : « Alors là c’est pas compliqué, si vous voulez des affrontements massifs, il faut acheter Le Seigneur des Anneaux : Bataille pour la Terre du Milieu ! Comme ça tout le monde est content ! ».

 

Rien à dire, ils sont forts chez Electronic Arts !




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Bertrand Jouvray

le lundi 30 août 2004, 18:35




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