Lemmings
Parce que l’on ne parle pas assez de zoologie, nous vous proposons aujourd’hui une étude comportementale des rongeurs sur PSP. Il m’apparaît en effet indispensable d’étudier en profondeur le comportement du lemming, rongeur de l’hémisphère nord trop facilement taxé de stupide dans les colonnes des magazines de jeux vidéo. Je m’insurge. Le lemming n’est pas stupide. Il est seulement mal organisé. Et je le prouve.
En tant que rongeur, le lemming est un mammifère capable de se multiplier très vite. Cependant, les chercheurs ont longtemps été intrigués par les disparitions successives d'une grande partie de la population. L'une des hypothèses est devenue très populaire, celle du suicide collectif.
Les lemmings, animaux sociaux mais peu autonomes, se déplacent en groupes très importants, ce qui causerait un accident malheureux. Les meneurs, suivis de près par le reste du groupe, seraient incapables d'arrêter leurs camarades dans leur course effrénée, et en arrivant au bord de l'eau ils se rentreraient dedans, si bien que toute la population plonge vers la mer et se noie. Dans la même veine, on estime que, avide de conquérir de nouveaux territoires, les lemmings seraient amenés à traverser des rivières, sans s'inquiéter de la largeur de celles-ci. Bon, d’accord, finalement ils sont quand même un peu cons. Mais c’est bien pour cela qu’au début des années 90, les amoureux de la nature du studio Psygnosis ont lancé une déclinaison vidéoludique des aventures des lemmings. A la manière de la légende zoologique, les Lemmings de la matrice, devenus de petits bonhommes aux cheveux verts, foncent droit devant eux, sans se soucier des pièges, naturels ou non, qui jalonnent leur chemin. Au joueur de prendre les choses en main afin de les faire parvenir en vie jusqu’à la sortie. Théoriquement si vous avez plus de 10 ans et que vous avez vécu dans un pays civilisé, vous devriez connaître le principe. Cependant dans la pratique tout le monde n’est pas censé avoir touché à un jeu de la série. C’est pour cette raison que nous accueillons avec plaisir la dernière déclinaison concoctée par Sony pour sa PSP, une version développée par la talentueuse Team 17 et qui conserve un point de vue en deux dimensions, pas comme certains vers de terre du même studio qui ont succombés aux charmes parfois trompeurs de la 3D.
The Lemmings Symphonie
Loin d’être une simple version de plus, cette déclinaison lemmingienne semble avoir été taillé pour épouser toutes les qualités de la PSP. Si notre version preview permettait déjà de pratiquer le mode création de map, on sait surtout qu’il sera possible de se les échanger en ligne, et bien sûr également de s’affronter sans frontières entre mammifères, ou encore de pratiquer le game sharing. Pas encore finalisé sur le plan de la localisation, tous les stages sont en revanche présents, à débloquer au fur et à mesure. Aux 120 niveaux de base s’ajoutent donc 40 niveaux créés spécialement pour l’occasion, ce qui nous fait un total de 160, si mes fabuleuses connaissances en arithmétiques ne me trompent pas. Quel que soit le stage, les Lemmings façon 2006 profiteront des capacités graphiques de la PSP, laquelle nous offre de jolies textures et des décors de fond en 3D. Mais la vraie surprise, car il y en a une, provient de la bande son. Nous y reviendrons plus en détails lors du test, mais je peux déjà vous annoncer la couleur tout de suite. Déjà remarquée à l’époque, la bande son de Lemmings sur PSP est la plus belle qu’il m’ait été donné d’entendre sur une console portable. Il ne s’agit pas seulement des capacités sonores de la PSP, qui prennent tout leur sens grâce au casque, mais de l’orchestration divine de ces mélodies qui semblent structurées pour quelques jeux d’aventures épiques, et autres univers oniriques. Alors que non, il s’agit seulement de guider nos trisomiques de Lemmings vers la sortie de ces zones alambiquées.
Le gameplay de cette version profite de la largeur de l’écran de la machine, ce qui devient une évidence compte tenu du principe de Lemmings dont les stages se déroulent tout en horizontalité. Si le curseur ne vous semble pas assez rapide, il est possible de mettre le jeu en pause pour arrêter la course des rongeurs, tout en continuant de sélectionner un lemming ou une capacité. Ces dernières sont toujours les mêmes : creuser, parachuter, construire des escaliers, forer, bloquer, escalader etc. Pour ceux qui n’ont jamais touché à un jeu de la série, rappelons que le principe consiste à utiliser ces aptitudes au nombre limité au moment opportun pour progresser jusqu’à la sortie, sachant qu’un certain nombre de survivants est requis selon le stage. Car c’est cela aussi, Lemmings, la tragique histoire d’un groupe de camarades acéphales qui ne peuvent que très rarement être tous sauvés. La sélection naturelle fait son office, il est souvent obligatoire de sacrifier un lemming pour mieux sauver le reste de la troupe.
Cette version PSP de Lemmings opère une remasterisation de bon aloi, dont les musiques simplement divines renforcent l’addiction du titre. Le principe n’ayant plus à prouver quoi que ce soit, il nous tarde de juger la qualité finale du produit de Sony. En attendant, Lemmings est bien parti pour briguer le titre de meilleur jeu de réflexion sur PSP. Et si ce n’est pas moi qui vous en convaincra lors du test en début d’année prochaine, ce sera Laurent, qui aura subtilisé l’UMD avant moi. Notre rédacteur en chef adjoint ne cache effectivement pas une certaine faiblesse pour ces rongeurs aux cheveux verts. Sans doute une affinité de Q.I !