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Aussi incroyable que cela puisse paraître, c'est sur l'aspect technique que la dernière production d'id Software pèche. Si le nouveau moteur de John Carmack sait afficher de superbes paysages, il peine à convaincre dès qu'on s'approche un peu trop près des textures, ou qu'on teste les limites (vite atteintes) du moteur physique. Les six années de développement se font sentir. Heureusement, le contenu du jeu à proprement parler est nettement plus enthousiasmant. L'aspect RPG light fonctionne bien, les amateurs de course de voitures seront aux anges, tandis que les fondamentaux du FPS sont respectés. On pense notamment aux armes, qui procurent de très bonnes sensations, et au comportement dynamique des ennemis. Un peu plus de contenu n'aurait tout de même pas fait de mal, car une dizaine d'heures pour faire le tour d'un monde semi-ouvert, c'est assez peu. Retrouvez plus bas la suite de notre test de RAGE
- Beau de loin
- Gameplay varié
- Très bon feeling des armes
- Animations de certains PNJ
- Système de craft
- Neuf missions à jouer en coop'
- Moche de près
- Bug de chargement des textures
- Les murs invisibles
- Pas de vrai moteur physique
- Pas de multi compétitif à pied
- Fin assez décevante
Avec les licences Wolfenstein, Doom et Quake dans sa besace, le studio id Software n'a vraiment pas volé sa réputation de pionnier et grand-maître du FPS. Et puisque John Carmack et sa bande font partie des grands noms du jeu vidéo, chacun de leur nouveau jeu est attendu comme le messie, ou presque. C'est donc avec un plaisir non dissimulé que nous nous retrouvons aujourd'hui à vous proposer ce test de RAGE. Même si, nous allons le voir, le titre ne tient pas parfaitement toutes ses promesses. En voiture, Simone !
Impossible de l'ignorer pour quiconque a déjà aperçu une ou deux images du jeu : l'action de Rage se situe dans un univers post-apocalyptique. Alors qu'un astéroïde se prépare à rentrer en collision avec la Terre, vous avez la chance d'être cryogénisé pour un aller simple vers le futur. Cent-six années plus tard, l'heure du réveil a sonné. Et il est plutôt douloureux, puisque vous vous retrouvez très rapidement aux prises avec des bandits et des mutants assoiffés de sang. Quelques groupes de survivants ayant su garder leur humanité sont heureusement là pour vous épauler, mais pas gratuitement, évidemment. Il va falloir leur rendre de nombreux services afin d'obtenir des récompenses diverses et variées (armes, argent, munitions, véhicules...). Ces donneurs de quêtes n'aurait pas dépareillé dans un jeu de rôle, et tout cela fait très rapidement penser à Borderlands ou Fallout, les jauges et niveaux d'expérience en moins. Pour l'anecdote, il y a d'ailleurs une figurine du fameux Vault Boy à ramasser dans la ville de Wellspring. Malgré ces similitudes, Rage arrive tout de même à acquérir une personnalité propre. Paradoxalement, c'est en grande partie du au mélange des genres qui nous est proposé. Si les personnages que l'on rencontre, les quêtes à effectuer et le monde semi-ouvert que l'on parcourt rappellent les jeux de rôle, l'accent est également mis sur les courses de voiture. A tel point qu'elles constituent le seul mode multijoueurs compétitif ! Si vous comptiez corriger vos amis à coup de fusil à pompe, vous en serez pour vos frais. Heureusement, les véhicules peuvent être équipés de différentes armes, ce qui vient joyeusement pimenter les courses. En solo, selon les missions et les circonstances, on sera amenés à trouver des rampes pour éclater des petits drones au vol, à livrer des paquets en temps limité, à viser le podium en faisant plusieurs tours de circuits ou encore à s'adonner aux joies du tuning pour améliorer les performances de nos quads et autre buggys.
RAGE dedans
Très arcade, la conduite est suffisamment simple et efficace pour convenir à tout le monde. Pas besoin d'être un pro des jeux de bagnole pour s'en sortir. On regrette tout de même qu'il soit impossible de diriger la caméra indépendamment de la direction des véhicules. Rage, c'est aussi une petite collection de mini-jeux (dont un jeu de cartes à collectionner) qui permettent de gagner quelques dollars de plus... comme de tout perdre si l'on manque de chance. Et on trouve même un système d'artisanat, qui permet de créer simplement divers dispositifs à l'aide de la quincaillerie ramassée dans le décor et sur les cadavres de nos ennemis. Tourelles, voitures explosives télécommandées, munitions spéciales ou encore outils pour ouvrir les portes cadenassées, ne sont que quelques-uns des bricolages réalisables. Mais ne nous y trompons pas, Rage reste avant tout un FPS ! Certes, il faut discuter avec la population locale pour obtenir des missions. Certes, il faut ensuite utiliser des véhicules pour se rendre aux lieux indiqués. Mais une fois sur place, on peut sereinement faire parler la poudre, comme au bon vieux temps de Quake et de Doom. Tout le savoir-faire d'id Software en la matière refait alors surface. Dynamiques à souhait, les ennemis se planquent, effectuent des roulades pour éviter les tirs ou, au contraire, nous foncent violemment dessus dans l'espoir de nous achever. Et les armes offrent de très bonnes sensations de puissance. Mention spéciale pour le fusil à pompe à double canon (hélas disponible uniquement pour ceux ayant précommandé le jeu) et les wingsticks, ces boomerangs hyper-tranchants, capables de décapiter rapidement et efficacement les adversaires. On se trouve rarement submergé d'ennemis comme dans un Painkiller ou un Serious Sam, mais certaines arènes laissent tout de même peu de répit. La partie FPS du gameplay est donc extrêmement réjouissante. On n'en attendait pas moins de la part du studio ayant quasiment inventé le genre. Hélas, on espérait aussi qu'il nous sorte, comme à leur habitude, un moteur 3D novateur, performant et impressionnant. Et sur ce point précis, c'est un peu la douche froide.
...on espérait aussi qu'il nous sorte, comme à leur habitude, un moteur 3D novateur, performant et impressionnant. Et sur ce point précis, c'est un peu la douche froide."
Ou plus exactement la douche tiède, puisqu'il faut admettre que les animations de certains personnages sont extrêmement convaincantes, et que les paysages désertiques touchent souvent au sublime. Mais cette beauté apparente fond comme neige au soleil dès qu'on regarde les choses de plus près. Certaines textures sont tout simplement hideuses en raison d'une trop faible résolution. Il ne faut pas non plus s'attendre à bénéficier d'un véritable moteur physique, la plupart des objets restant totalement insensibles aux coups qui leur sont portés. Pire encore, le jeu souffre d'un bug de chargement des textures qui rappelle celui de l'Unreal Engine 3. Sauf que là, le problème n'apparaît pas seulement au premier chargement d'un niveau mais en permanence. Dès qu'on bouge la tête trop vite, on a le temps d'apercevoir pendant un bref instant des textures floues et baveuses. Elles sont aussitôt remplacées par une version plus détaillée, mais trop lentement pour qu'on ne se s'en rende pas compte. Espérons qu'un patch viennent rapidement corriger cela car, même si on finit par s'y habituer, ça fait tâche. En revanche, on sait qu'aucun correctif ne viendra jamais ôter les trop nombreux murs invisibles qui balisent le chemin. Pas de manière honteuse tel un gigantesque mur venant barrer une route, heureusement, mais il arrive souvent qu'on essaye de sauter en vain sur une petite plateforme, dont l'accès nous est interdit comme par magie. On peut également s'étonner que les armes des ennemis tombés à terre disparaissent comme par enchantement sous nos yeux, sans qu'il soit jamais possible de les ramasser. Looter des munitions sur les cadavres, oui ! Ramasser un fusil, non ! Drôle d'idée... Ces errances techniques, associées à une durée de vie un peu trop faible pour un monde semi-ouvert qui nous demande de faire de nombreux allers et retours, viennent ternir un tableau qui aurait pu être magistral sans cela. Au final, RAGE n'est pas la tuerie atomique qu'on espérait mais "seulement" un bon jeu.
TEST VIDÉO RAGE