L'E3 fait à nouveau débat
Rompus à ce genre d'exercice depuis l'année dernière, les acteurs de l'industrie vidéoludique ont une nouvelle fois livré le fond de leur pensée sur la nouvelle formule de l'E3, quelques heures après la fermeture des portes de l'édition 2008. C'est ce qu'indique le San Francisco Gate dans une chronique où John Riccitiello, PDG d'Electronic Arts, affirme "haïr cet E3". Le terme peut paraître fort voire démesuré, mais rejoint l'opinion de Laurent Detoc, Président d'Ubisoft aux Etats-Unis. "Cette année, l'E3 était épouvantable, affirme-t-il. Ca ressemblait à un spectacle de montage de tuyaux". Simon Jeffery, President de Sega of America, est, quant à lui, plus mesuré dans ses propos, et souhaite que le salon américain redevienne un peu plus festif, sans pour autant dépenser cinq millions de dollars comme ce fut le cas les années précédentes. Les chiffres ne mentent pas. Capable de brasser pas moins de 60 000 visiteurs avant sa castration, l'E3 peine depuis à trouver une véritable identité, et n'a pu rassembler que 4 000 curieux en 2007 à Santa Monica. Convaincus, au départ, qu'un retour au Convention Center de Los Angeles cette année pouvait améliorer les statistiques, les organisateurs ont finalement annoncé s'attendre au mieux à 5 000 visiteurs pour l'E3 2008. L'Entertainment Software Association - ESA -, présidé par Mike Gallagher, se retrouve dos au mur, et semble disposé à discuter de nouveau avec les éditeurs, afin de trouver une solution qui convienne à chacun, quitte à faire quelques concessions. "Nous avons juste besoin de savoir dans quelle direction aller", déclare Mike Gallagher. John Riccitiello est on ne peut plus clair sur la question : "Nous devons revenir à l'ancienne formule, sinon nous seront contraints d'organiser nos propres salons". Enfin, Michael Pachter, analyste du groupe Wedbush Morgan Securities, pointe du doigt les dates de l'E3 qui, selon lui, ne correspondent pas à la période où l'activité des éditeurs est la plus forte. Dans une certaine mesure, l'E3 2009 fait déjà parler de lui.