Kingdom Hearts III : sans les accords de Pixar, le jeu n'aurait jamais vu le jour

Très bientôt, Kingdom Hearts III débarquera enfin dans nos contrées et mettra fin à une attente presque interminable de plus de dix ans. Il faut dire que le jeu de Square-Enix donne l'eau à la bouche, et pas uniquement qu'à la communauté de fans puisque même les plus étrangers ont largement de quoi être tentés par son concept cross-over unique. Mélanger les mondes de Final Fantasy et de Disney, c'est terriblement singulier et c'est en partie pour ça que son premier opus a perçé lors de sa sortie, en 2002.

C'est justement la firme américaine qui nous intéresse aujourd'hui. Comme chacun le sait, il s'agit aujourd'hui d'un rouleau compresseur sans précédent et sa puissance s'est largement accrue grâce à Pixar, ce qui lui a notamment permis d'effectuer les rachats que l'on connait bien. Le studio d'animation dispose effectivement de licences ultra-puissantes et il s'agit d'éléments que Tetsuya Nomura, le directeur du jeu, comptait absolument intégrer dans l'aventure. Il s'est d'ailleurs exprimé à ce sujet au micro du magazine EDGE, à l'occasion du numéro de février 2019.

Après avoir terminé Kingdom Hearts II et commencé à envisager le III, nous avons entamé des discussions avec Disney. Je me souviens bien avoir déclaré : «Si nous ne pouvons pas avoir Pixar, alors il n'y aura pas de troisième jeu.» C’était aussi important que ça pour la saga. Le monde entier aime Toy Story, tout le monde ressent l'appel de son histoire et de ses personnages. Donc oui, au tout début, je leur ai directement dit que si nous ne pouvions pas obtenir cela, alors je ne voulais pas le faire.

Une demande qui a été acceptée mais qui, néanmoins, a suscité de longues réflexions chez Disney avant d'arriver à terme. 

J'ai écrit un aperçu général de l'histoire et je l'ai soumis à Pixar. Il leur a fallu plusieurs années pour l'approuver, elle et la conception des personnages. Avant Kingdom Hearts III, je pense que ces sociétés voyaient ce genre d'affaires comme des autorisations de droits secondaires, comme un produit, un jouet de marque ou quelque chose du genre.

Evidemment, pour Nomura et son équipe, il ne s'agit pas juste d'une histoire marketing mais avant tout artistique, dans laquelle la communication et le partage avec les différents acteurs du jeu et des longs-métrages Pixar étaient primordiaux. 

Cette fois-ci, c'était de créateur à créateur. C'était quelqu'un qui avait fait cette animation et quelqu'un qui faisait ce jeu. Nous communiquions les uns avec les autres, moi-même et ces personnes, ce qui a ajouté un niveau de complexité supplémentaire car chaque créateur a ses propres désirs, idées et concepts.

Un développement terriblement ambitieux et qui n'a pas manqué, à coup sûr, de rallonger la durée faramineuse de la conception. D'ailleurs, le co-directeur du jeu justifiait l'arrivée tardive de Kingdom Hearts III il y a encore quelques jours aussi pour des raisons techniques. On rappelle que le soft sortira le 29 janvier sur PlayStation 4 et Xbox One : bientôt la fin du tunnel...