Just Cause 3 : une suite toujours aussi dingo ? Premières impressions
Square Enix renouvelle sa confiance envers les développeurs d'Avalanche Studios puisque les Suédois continuent de travailler sur leur franchise avec Just Cause 3. L’objectif est simple : proposer la plus incroyable sandbox jamais développée. Pour cela, Avalanche a procédé à de nombreuses modifications et ajouts afin de faire de Just Cause 3 l’un des open-worlds les plus dingos du jeu vidéo, en concurrence directe avec le Los Santos de GTA 5. Quelle direction prend ce nouvel épisode des aventures de Rico Rodriguez ? Nos impressions sans plus attendre !
Amateurs de décors enivrants, réjouissez-vous car Just Cause 3 arrive bientôt pour vous emmener faire tout et n’importe quoi sur une île méditerranéenne paradisiaque. On retrouve ainsi Rico Rodriguez, le traditionnel héros de la série, qui décide de rentrer chez lui, sur son île natale de Medici afin de prendre un repos bien mérité. Seulement voilà, un méchant dictateur est désormais au pouvoir, opprimant la population placée sous le joug des forces armées du tyran. Une situation inacceptable pour Rico qui se doit de libérer l’archipel afin de rendre la liberté aux habitants. Dès le pitch, on comprend que le scénario ne sera pas vraiment le moteur du jeu, avec des personnages dont on ne sait que peu de choses, et aucun moyen d’impliquer le joueur dans le sort des habitants. Non, l’idée est plutôt de s’orienter vers la déconne pure et dure et sur toutes les possibilités offertes par l’immense terrain de jeu qui se profile. En effet, selon les promesses faites, la carte de Just Cause 3 devrait avoisiner les 1 000 km² de playground, soit environ 4 fois le terrain de jeu de GTA 5, avec ses villes, ses villages et ses forteresses tenues par l’ennemi. Avalanche a en effet beaucoup travaillé sur son open-world afin de le rendre aussi vivant que possible, ce qui devrait contraster avec l’épisode précédent dont l’univers était passablement désert et dépourvu d’activité. Désormais, les routes sont encombrées par un intense trafic, tandis que les villes sont relativement peuplées. On trouve même des paysans qui labourent leurs champs lorsqu’on se dirige vers des zones plus rurales de l’archipel. La map gagne aussi en complexité grâce à des grottes qui transpercent certaines montagnes de part en part, ce qui apporte une touche de verticalité supplémentaire.
SUPER GRAPPIN
Evidemment, l’attrait d'un Just Cause n’a jamais résidé dans ses environnements à tomber par terre, même si le moteur graphique HAVOC fait encore belle impression avec des jeux de lumière convaincants et des explosions sympathiques. D’ailleurs, on mentionnera l’eau particulièrement bien modélisée grâce au PhysX qui permet de simuler la mer de manière très crédible. A titre d’exemple, sachez qu'on pourra esquiver d’éventuels poursuivants en passant derrière une vague. En général, les joueurs adeptes de Just Cause sont principalement là pour le gameplay nerveux et les déplacements rapides. Pas de souci de ce côté-là puisque les suédois d’Avalanche sont repartis des bases de la série tout en ajoutant certaines petites touches de nouveautés. Tradition oblige, Rico Rodriguez sera toujours équipé de son grappin qui lui permet de se déplacer à la vitesse de la lumière, ainsi que de son parachute pour pouvoir planer. Les amateurs retrouveront avec joie l’utilisation du combo grappin/parachute pour se propulser dans les airs et y rester un certain moment. Seulement voilà, le parachute, c'est pas assez rapide pour les créateurs qui ont pensé à doter Rico d’un moyen d’accélérer le rythme : une combinaison de wingsuit. Vous allez pouvoir ainsi déployer vos ailes comme dans Far Cry 4 afin d’affoler un peu plus le compteur de vitesse. Evidemment, tout n’est pas qu’avantage puisque vous perdrez votre altitude bien plus vite qu’avec le parachute, sachant qu’un contact un peu viril avec le sol sera fatal au brave Rico. Les moyens de transport ne se limitent pas à la propulsion douce puisqu’un large roster de véhicules est disponible pour arpenter l’archipel. Attention cependant, la conduite des véhicules varie grandement. Et même si la conduite des voitures est plutôt bien faite, le résultat n'est malheureusement pas le même une fois aux commandes d'un avion ou sur une moto. Bref, ce n’est pas sur ce point que Just Cause 3 ira concurrencer GTA 5 et son massif mode online. En ce qui concerne la progression dans le jeu, on retrouve le système de Far Cry 3 avec des zones tenues par l’ennemi. Pour chasser ce dernier, il faudra attaquer ses bases, des safehouses qui une fois prises, permettront de libérer le secteur qui leur est assujetti des troupes gouvernementales. Certains objets habillés de teintes rouges pourront également contribuer à réduire la présence ennemie lorsqu’ils sont détruits. Baptisés Chaos Objects, ces éléments sont généralement liés à la dictature qui sévit et à sa propagande. Il vous faudra ainsi détruire des affiches vantant les mérites du leader actuel, ou encore détruire des systèmes de communication.
BIG BADABOUM
Là où Just Cause 3 commence à faire parler la poudre, c’est évidemment grâce à son moteur de destruction capable de transformer n’importe lequel de vos délires en une super production de JJ.Abrams. Dans Just Cause 3, tout est destructible et procédural, ce qui veut dire que vous pouvez commencer un carnage dans un lieu, partir ailleurs faire un peu de tourisme et revenir plus tard finir le boulot. D’ailleurs, selon les développeurs, ce système marche également lorsqu’on attaque les bases de l’ennemi : les morts ne ressuscitent pas, et les dégâts infligés ne disparaissent pas. Vous pouvez dès lors dynamiter un camion essence pour ouvrir une brèche dans un mur, descendre quelques soldats, et aller vous réarmer avant de revenir. Bref, le pied surtout que ce système de destruction est visible sur les plus petits détails, comme un muret défoncé par votre voiture, ou même des tournesols que vous aurez aplatis dans un champ. Les développeurs s’attendent d’ailleurs à voir tout un tas d’œuvres d’art (sexuellement orientées) apparaître sur les plateformes communautaires grâce aux gamers adeptes des crop circles. Evidemment, vos œuvres d’art faisant partie de la destruction, elles seront également sauvegardées. De même, chaque ville est différente, et là encore, votre impact sur le décor sera enregistré pour vous permettre de retrouver les lieux dans l’état où ils ont été laissés. Pour vous aider dans votre furie destructrice, Avalanche a pensé à ajouter quelques savoureuses nouveautés. Ainsi, le grappin pourra également servir pour causer de gros dégâts grâce à une nouvelle fonctionnalité qui permet d’accrocher des câbles entre deux objets. Une fois vos deux cibles reliées, il ne reste plus qu’à activer l’enrouleur afin de resserrer rapidement les liens. L’outil idéal pour fracasser à distance un véhicule contre un mur, ou pour attacher des véhicules ensemble ; lors de la démo nous pouvions placer 3 liens simultanés, bien que ce chiffre soit encore sujet à débat au sein du studio suédois.
Un large arsenal sera également disponible pour déclencher l’apocalypse sur les ennemis, et ainsi prendre l’avantage sur l’île, sachant que si vous manquez d’artillerie, il sera toujours possible de vous faire parachuter tout l’équipement dont vous avez besoin grâce à une nouvelle fonctionnalité appelée le "Rebel Drop". Vous pourrez donc appeler la base pour demander de recevoir n’importe quel équipement dont vous avez besoin, qu’il s’agisse d’armes ou de véhicules. Cependant, certains détails nous ont réellement gênés dans ce nouveau Just Cause 3, à commencer par l’absence de jeu multiplayer. Incompréhensible quand on sait que Just Cause 2 avait vu ses ventes exploser après que les moddeurs aient créé un mode multijoueurs qui a ensuite été repris par le studio. Et bien que Avalanche se dise ouvert à la communauté du modding, aucun outil n’est intégré dans le jeu ce qui paraît un peu louche tout de même, surtout que Steam propose ce genre de services directement dans son package. Selon Roland Lesterlin, Game Director chez Avalanche, Square Enix ne serait pas très emballé par l’idée d’intégrer des outils de développement au jeu, bien que le mod soit officiellement supporté.
RETOUR TIMIDE ?
Just Cause 3 s’annonce comme un digne successeur, bien inscrit dans sa lignée, même s’il nous a donné plus l’impression d’être une grosse évolution du précédent opus qu’un tout nouveau titre. L’open-world tient ses promesses mais malheureusement, il nous a manqué une trame pour réellement s’investir dans ce nouvel univers. L’instabilité chronique du build de démo n’a pas non plus été là pour nous rassurer, tout comme les tombereaux de bugs aperçus. Evidemment, il s’agit d’une version de démo et le travail est loin d’être fini, mais on a du mal à s’enthousiasmer pour ce titre qui nous semble plus être une commande d’un éditeur désireux de rentabiliser ses licences, qu’une volonté de développeur au cerveau bouillonnant de nouveaux concepts à étrenner. Il n’en reste pas moins que Just Cause 3 devrait ravir les fans habituels de la série avec un gameplay extrêmement libre où le joueur peut réellement donner libre cours à tous ses délires.