Just Cause 3 : que vaut la campagne scénarisée ? Nos impressions

Jusqu’à présent, Avalanche Studios n’avait jamais accordé beaucoup d’importance au héros de Just Cause. Si son nom, Rico Rodriguez, est néanmoins connu de tous, son passif, ses motivations et sa personnalité sont autant d’aspects qui ont été mis de côté par les développeurs, trop occupés à faire de lui la passerelle ludique entre le joueur et un monde ouvert où tout n’est que fun et destruction. Rien de bien surprenant à l’époque de la sortie du premier Just Cause (2005) puisque même Rockstar Games a pris son temps avant de donner le droit de parole aux protagonistes des GTA. Mais les temps ont changé, les jeux ont évolué et les open word se sont grave multipliés. Il était donc primordial pour Avalanche Studios de se mettre au diapason et nous montrer ce dont leurs scénaristes sont capables de nous offrir. Le premier constat en pénétrant dans l’univers de Just Cause 3, c’est de remarquer que Rico Rodriguez a changé. Physiquement parlant, notre rebelle en chef a pris non seulement de la carrure mais a également vieilli. Les traits sont plus marqués, les cheveux grisonnent et le regard de notre mercenaire est bien plus captivant qu’auparavant. D’un coup d’un seul, on est capable de se dire qu’en voyant le Rico d’aujourd’hui, ce dernier a bourlingué et qu’il a de nombreuses histoires à nous raconter. Avalanche Studios a bien compris que les héros trop lisses ne sont plus à la mode en ce moment et qu’il est préférable de proposer des personnages avec des failles, histoire que le joueur puisse être à la fois pris d’empathie pour ce dernier et pourquoi pas s’identifier. De ce point de vue-là, les trois premières heures de jeu nous ont permis d’être rassuré et d’avoir donc un premier aperçu des motivations de Rico, qui sera d’ailleurs confronté à d’autres personnages hauts en couleurs.
 

TALK TO ME RICO !
 

Car avoir un héros caractérisé, c’est bien, mais en face de lui, il faut un méchant qui puisse lui donner la réplique et c’est donc le général Sebastiano Di Ravello qui incarne ce nemesis, qui impose sa personnalité dès la première cinématique qui lui est dédiée. Alors qu’il fait le point sur les résultats des derniers objectifs à atteindre en compagnie de ses meilleurs lieutenants, on le voit tendre un gun à l’un d’entre eux, revenu brecouille (comme on dit dans le Beaufinois) de sa dernière mission dont le but était de capturer Rico. Ce dernier met alors le flingue dans la bouche et se donne la mort sans broncher. Un acte assez barbare qui démontre l’emprise de ce dictateur qui n’a nul besoin de montrer son agressivité pour se faire respecter. Bien sûr, d’autres personnages majeurs viendront se greffet à l’aventure, au fil de la progression de cette dernière et Rico pourra à ce propos compter sur des alliés de la résistance pour mener à bien sa reconquête de l’Île de Medici, un lieu qui l’a vu grandir et surtout apprendre à sauter en parachute. Just Cause 3 ne sera d’ailleurs pas trop avare en anecdotes passées et autres vannes bien placées pour instaurer une certaine ambiance et une complicité entre les personnages. Mario, son coéquipier fera d’ailleurs partie de ces sidekicks à la langue bien pendue dont leur objectif premier est de détendre l’atmosphère. Plusieurs missions de la quête principale seront à faire à ses côtés, comme celle où Rico et lui doivent s’échapper d’une zone militarisée où Mario est au volant d’un 4x4 tandis que notre héros se charge de descendre véhicules trop collants et hélicoptères encombrants par le biais de son arsenal et bien sûr de son grappin.

Just Cause 3 ne sera d’ailleurs pas trop avare en anecdotes passées et autres vannes bien placées pour instaurer une certaine ambiance et une complicité entre les personnages.

En scénarisant son jeu, Avalanche Studios s’est aussi donné le droit de guider le joueur dans une certaine direction, celle qui permettra de comprendre le gameplay de Just Cause 3, quelque peu différent des autres open world. Car très vite, vous allez comprendre que pour masteriser le titre, il ne faudra pas l’appréhender comme d’habitude. Avec cette association imparable entre wingsuit, parachute et grappin, les développeurs veulent en effet faire comprendre que c’est dans les airs que leur jeu est fun à jouer, et surtout plus simple pour avancer. C’est peut-être une erreur (à confirmer lors du test), mais Just Cause 3 est malheureusement limité lorsqu’il s’agit d’attaquer les ennemis au sol. Rico est certes équipé d’un arsenal de taille, très vite, le nombre important d’ennemis et leur faculté à viser juste vous poussera à prendre battre en retraite en prenant de l’altitude. C’est ainsi que le jeu se révèle plus accessible en termes de difficulté, sachant qu’utiliser le grappin en lieu et place des fusils d’assauts et autres lance-grenades (aux déflagrations dangereuses, pour soi-même j’entends) est souvent plus probant. Il ne reste plus qu’à attendre la date du 1^er décembre 2015 pour savoir si Avalanche Studios a pris la bonne décision. En attendant, on n’est pas mécontent d’avoir passé cet après-midi avec Rico et sa bande de nouveaux copains.