Interview M-Games
Cette année aura été marquée par l’émergence des jeux à rythme sur notre territoire. Singstar, Sega Superstar, Dance Dance Revolution ou encore Donkey Konga, les titres qui ont défrayé la chronique se sont enchaînés à une vitesse folle. JeuxActu fait le point sur la situation en compagnie de Benoît Cotte, président de l’association M-Games.
JeuxActu : Pouvez vous présentez l'association ? Ses objectifs, son mode de fonctionnement ?
Benoît Cotte : M-Games est une association dont le concept a été créée à la fin de l’année 2002, et est devenue officielle depuis 2003. Son objectif est de permettre la découverte et l'initiation au jeu musical pour les néophytes, ainsi que mettre en place des tournois et défis pour les experts. Notre passion et notre communauté, comme vous l'aurez deviné, se regroupent autour du jeu musical.
JeuxActu : Qu'entendez-vous en parlant de jeux musicaux ?
Benoît Cotte: Le concept du jeu musical est un peu vaste. On l'appréhende mieux en parlant de "jeu rythmique". Dans tout jeu de ce genre, la constante est évidemment la musique. Selon le jeu, vous aurez diverses actions à accomplir et le tout en rythme. Tantôt avec ses pieds sur un tapis de danse, tantôt avec ses doigts sur des répliques de guitare ou de batterie, tantôt avec le son de sa voix avec des capteurs ou un micro.
JeuxActu : Quels sont vos projets actuellement ?
Benoît Cotte : Nous sommes en train de négocier nos emplacements sur les conventions de japanimation dans toute la France, afin de proposer nos habituels tournois, et une fois de plus, notre DDR-League dans son édition 2005. Nous avons aussi préparé une nouveauté cette année ainsi que d'autres leagues qui apparaîtront progressivement... gardez l'oeil ouvert !
JeuxActu : Où pourra-t-on vous voir prochainement ?
Benoît Cotte : Notre prochaine étape aura lieu lors du Japan-Addict à Strasbourg les 29 et 30 Janvier. Pour les évènements suivants, vous pouvez consulter notre site : http://www.m-games.org
JeuxActu : Dance Dance Revolution, c'est quoi pour vous?
Benoît Cotte : Un mode de vie. Très sérieusement c'est une passion qui a supplanté mon goût pour les autres jeux vidéo, et la communauté qui l'entoure me plait énormément. Dans mon cas, je pense qu’il n’y a pas d’exagération quand j'assimile cela à un mode de vie, car notre communauté est très soudée et nos relations, bien que nées autour du jeu musical, vont beaucoup plus loin.
JeuxActu : Que pensez-vous de la situation des jeux musicaux en France ? Et dans le monde ?
Benoît Cotte : Les jeux musicaux en France ont encore une part relativement faible du gâteau. Cependant la situation actuelle laisse à penser qu'ils commencent à trouver petit à petit leur place dans nos ludothèques et la diversification discrète mais déterminée que l'on observe nous laisse optimistes. En effet avec l'apparition des jeux de karaoké, de Donkey Konga, la machine semble être en marche. Par contre, la France est encore très en retard dans ce domaine par rapport aux autres pays européens et l’écart se creuse encore plus sur le plan international.
JeuxActu : Epita, Japan Expo, World Cyber Games,... les tournois en France commencent à s'enchaîner sous votre tutelle. Comment pensez vous que cela va évoluer ?
Benoît Cotte : Nous réagissons à cette hausse d'évènements par l'apparition de nouvelles leagues. Avec un peu d'efforts, la communauté pourrait un jour proposer des tournois dont l'ampleur égalerait celle des tournois Counter-Strike, avec des voyages offerts aux joueurs. Bon d'accord, j'arrête de rêver avant de recevoir des rochers sur le visage. Plus sérieusement, je pense qu'on peut tout de même aboutir à des tournois de grande envergure, un peu à la même échelle que ceux de Starcraft s’il fallait faire une comparaison, mais je doute fort que cela prenne plus d’ampleur pour l’instant. Il faut noter tout de même que les tournois en France ont un objectif pour le joueur : nominer le champion français qui part défendre les couleurs de la France lors des finales Européennes en Norvège !
JeuxActu : Si on regarde sur le plan européen, on constate qu'ils existent de nombreuses autres associations similaires. Il y a t-il un partenariat ? Si non, une collaboration est-elle envisagée ?
Benoît Cotte : M-Games, en partenariat avec Positive Gaming, est l'organisateur officiel du tournoi DDR Européen 2005. Ce tournoi regroupe les champions d'une douzaine de pays européens, mais voit plus large avec la participation du champion Israélien ! Les différents groupes de joueurs DDR en Europe (il ne s'agit pas toujours d'associations) se connaissent tous et communiquent au travers de M-Games. On ne peut parler de partenariat vu qu'aujourd'hui, seule la finale est commune à tous. Cependant un projet est en place sur le sujet. Les pays concernés sont la Norvège, la Suède, l'Angleterre, la France, l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie, la Belgique, la Suisse, la Hollande, la Pologne, la Finlande, Israël, etc. D'autres pays participent également.
JeuxActu : Quels sont les différents coûts des équipements pour ce type de jeux ? Est-ce onéreux ?
Benoît Cotte : Le matériel peut devenir extrêmement coûteux. A titre d'exemple si vous débutez à DDR, le tapis conseillé coûte 30euros. Pas très cher, j'avoue. Mais si vous progressez vous aurez rapidement besoin d'un tapis à 200euros et le modèle de luxe se situe à 500euros. Pour Beatmania, la platine basique coûte 75euros et l'arcade 500euros. 75euros juste pour une manette... et ainsi de suite. Oui on peut dire que c'est onéreux mais le plaisir est au rendez-vous. Mais je conseille de commencer par les titres disponibles en France, beaucoup plus abordables. A savoir DDR, Singstar, et Donkey Konga. La spirale infernale du jeu d'import représente un coût assez conséquent qu'on ne saurait conseiller qu'aux plus acharnés.
JeuxActu : Avez-vous un message à communiquer à nos lecteurs pour les inciter à jouer aux jeux musicaux ?
Benoît Cotte : N'hésitez JAMAIS à venir essayer, on n'est jamais ridicule même si on passe après un expert... même si on n'a jamais joué... Dites-vous bien qu'avant d'atteindre un bon niveau, tous les joueurs actuels ont été débutants... Le ridicule ne tue pas, mais par contre, rater une occasion de se faire plaisir est toujours dommage.