Homefront 2 The Revolution : une suite pour oublier le fiasco du premier ?
Il faut bien avouer qu’on n’imaginait pas que la licence Homefront serait sauvée après le naufrage de THQ. Un premier épisode médiocre, un nom qui ne parlait pas forcément au grand public, un genre où les tauliers écrasent la concurrence, une première récupération avortée chez Crytek UK : il y avait tout de même pas mal de raisons pour que la série demeure dans l’ombre. Malgré tout, elle a donc atterri chez Deep Silver Dambuster pour être rebootée. Oui, après un seul épisode. Le contexte reste, dans les grandes lignes, le même : celui d’une hypothétique invasion des Etats-Unis par la Corée du Nord. Cependant, ce deuxième opus se place un peu plus tard que le premier chronologiquement, après quatre ans d’occupation, dans une Philadelphie transformée en ghetto militarisé. Au milieu de tout ça, vous êtes un citoyen lambda, en passe de devenir un guérillero, voire un des leaders de la Résistance. L'aventure se déroule à Philadelphie, là où la première Guerre d'Indépendance américaine a débuté.
IN THE STREETS OF PHILADELPHIA
On est en 2015 et le jeu vidéo à gros budget ne jure bien souvent que par l’open-world. Pour se faire une place au soleil, Homefront : The Revolution se met donc à la mode. Philadelphie devrait donc être un terrain de jeu divisé entre zone verte (quartiers des troupes coréennes), zone jaune (le ghetto où la résistance prend ses racines) et la zone rouge (là où ça frite entre les deux). Si on préfère laisser au conditionnel, c’est parce que nous n’avons pu jouer qu’une courte session dans la seule zone rouge. Difficile donc d’apprécier la métastructure du jeu, ce qui se passe entre les missions, la scénarisation du solo, etc. On nous a par exemple évoqué les modifications de l’open-world suivant nos actions : cela pourra rester cosmétique, mais se traduira également par une modification dans le background, dans le fonctionnement de Philadelphie, dans le sentiment qui s'en dégage voire dans le gameplay (avec le soutien de davantage de Résistants sur le terrain). On aurait aimé découvrir les zones d'occupation quotidienne, goûter à l'ambiance morose promise par l'équipe de développement, mais il faudra attendre encore pour être fixé là-dessus, et donc plus largement sur la direction artistique du jeu. Dans l’idée, et d’après les dires de XXXX, ce nouveau Homefront souhaite vous laisser le choix dans l’enchaînement des missions mais aussi celui de l’approche au sein même de vos opérations. Oui, ça sent le Far Cry à plein nez.
GUERRE DE RUE
La zone dans laquelle nous avons effectué notre mission, essentiellement constituée de bâtiments délabrés et abandonnés pour un résultat assez terne, était quadrillée par des drônes et des patrouilles en tous sens. Si le gunfighr est une option évidente du jeu, il ne faudra toutefois pas vous faire d'illusions : les Coréens sont globalement mieux équipés, appuyés par des blindés et souvent plus nombreux. The Revolution vous pousse donc à planifier vos offensives et à jouer pleinement la carte de l'escarmouche : attaquer pour faire un maximum de dégâts, se replier en profitant du décor, puis planifier une nouvelle attaque, etc. Guérilla pur jus. Vous allez par exemple pouvoir bénéficier d'un certain nombre de pièges déjà installés par la Résistance, comme des tonneaux explosifs par exemple, pour tendre des embuscades. Vous pourrez également piocher dans votre arsenal (voiture télécommandée blindée de C4 ou encore une grenade EMP) pour mettre les véhicules ennemis hors service. Enfin, nous avons eu le loisir d'essayer une des quelques bécanes disséminées sur le carte, et qui feront de vous une cible mouvante, et beaucoup plus difficile à cerner pour les véhicules aériens qui vous poursuivront partout une fois repéré ; la conduite est d'ailleurs plutôt correcte et agréable pour de la vue à la première personne.
Vous pourrez ainsi à tout moment changer le profil de vos armes, en remplaçant les différentes parties de celles-ci, pour les adapter au mieux à la situation.
Mais bien entendu, il faudra par moments sortir de sa cachette et sortir les pétoires, Homefront : The Revolution reste un FPS après tout. Au-delà des sensations de combat un peu mollassonnes, le jeu propose tout de même un système de crafting et de personnalisation des armes assez poussé et intéressant, qui donnera un peu de dynamisme à des combats qui en manquent un peu. Vous pourrez ainsi à tout moment changer le profil de vos armes, en remplaçant les différentes parties de celles-ci, pour les adapter au mieux à la situation. En étant un peu bricolo et en ramassant le matos nécessaire, vous pourrez transformer un fusil d'assaut en sniper ou en lance-grenades bien bourrin. Mais dans l'ensemble, cette petite demi-heure passée sur Homefront : The Revolution n'aura pas réussi à nous prouver qu'il pourrait sortir du lot. Que ce soit par ses choix de gameplay, par son niveau visuel ou par la qualité de ses gunfights, le titre de Deep Silver Dambuster reste relativement banal. On espère que l'aspect scénaristique ou encore la direction artistique pourront tirer le jeu vers le haut, et qu'une fois l'accès à une grande zone de jeu, la guérilla pourra vraiment faire mouche. Rendez-vous en 2016 pour le savoir.