Ghost in the Shell First Assault : le jeu fait-il vraiment honneur au manga ? Nos impressions

Etant de grands fans de Ghost in the Shell, on se demandait bien quel sort allait être cette fois réservé au Major Motoko Kusanagi et à ses potes de la section 9. Traitée avec respect dans les films de Mamoru Oshii, la licence a en revanche nettement plus souffert lorsqu'il s'agissait d'être adapté en jeu vidéo, et dont les oeuvres ont laissé les gens assez indifférents. Si vous n’avez jamais entendu parler de Ghost in the Shell, voici un résumé. Vous êtes dans un futur assez lointain où les augmentations corporelles façon Deus Ex sont devenues monnaie courante, à tel point que la plupart des agents de l’unité d’élite anti-terroriste de la section 9 ne sont plus que des âmes (le Ghost) chargées dans la mémoire interne de gros méchas humanoïdes bien balèzes (les shells). Outre la dimension philosophique initialement abordée dans l’histoire originale où ces superflics cherchent souvent leur part d’humanité, les corps bioniques les rendent à peu près indestructibles, et pratiquement immortels (des pièces mécaniques, ça se remplace). Néanmoins ces corps robotiques ouvrent la brèche à de nouvelles menaces, comme la possibilité de se faire hacker la cervelle par de bons pirates informatiques. Que retrouve-t-on de cet univers riche et futuriste dans le jeu ? Pas grand-chose pour être honnête. Ghost In the Shell : First Assault se présente en effet comme un FPS avec des opérateurs (à l'image de Rainbow Six Siege) et ces derniers reprennent les agents principaux de la section 9, ainsi que certaines de leurs aptitudes phares. Le reste n’est que vaguement inspiré de l’œuvre originale, les fans resteront donc sur leur faim.

FANTÔMES CONTRE FANTÔMES

Au départ, Ghost in the Shell : First Assault vous propose donc de choisir un opérateur parmi les 7 disponibles. Le Major Motoko Kusanagi est le leader de la section 9 et elle dispose d’un système de camouflage lui permettant de rester à peu près invisible pendant un certain temps. Batou est son second, un gros gaillard bien plus balèze, qui pour sa part dissimule un lance-roquettes dans son bras gauche. Saito est le sniper de l’équipe qui tire sa force du Hawkeye, une sorte de Wallhack qui marche à courte distance pendant un laps de temps assez restreint. Borma est un autre gros balèze, mais au cœur tendre, c’est le médic de la bande et son aptitude est de pouvoir déployer une armure nano-gel qui regonfle la vie de ses coéquipiers. Paz est un ancien yakuza très habile avec les lames, et son aptitude lui permet de courir comme un lièvre pendant quelques instants afin de placer une lame insidieuse entre deux circuits imprimés. Togusa est le moins modifié de la bande. Cet ancien flic est aussi plus vulnérable, mais il peut compter sur ses drones kamikazes pour aller faire le boulot à sa place. Quant à Ischikawa, il incarne le vieux sage et officie comme hackeur au sein de la section 9. Son aptitude à lui, c'est de déployer des tourelles de mitrailleuses automatiques. Bref, 7 personnages avec autant de différentes possibilités, mais un seul élu avec lequel vous aller passer pas mal de temps à jouer. Il faudra d’ailleurs bien compter sur vos équipiers et rester soudés, puisque les développeurs coréens ont ajouté ce qu’ils appellent le SkillSync, qui permet à chaque membre de votre équipe de bénéficier de la compétence spéciale de votre personnage, à condition de ne pas être trop éloigné géographiquement parlant.

Une fois l’opérateur de votre cœur choisi, il est temps de passer à la personnalisation. Si votre opérateur dispose de trois paquetages distincts (un sniper, un fusil d’assaut et une SMG), leur contenu peut être intégralement customisé via l’offre pléthorique de la boutique. Des dizaines d’armes sont disponibles et des centaines de pièces détachées vont vous permettre de modifier drastiquement leurs statistiques selon vos préférences. Tout ceci à condition d’avoir les poches profondes puisque chaque pièce et chaque arme devra être achetée avec de la monnaie in-game que vous gagnerez en jouant, ou que vous achèterez en hypothéquant votre maison, les prix étant assez élevés. A titre indicatif, en environ 2h de jeu, nous avons récupéré un peu moins de 50 000 crédits, soit de quoi se payer environ une pièce pour une arme. Le ticket pour débloquer un second opérateur est quant à lui vendu 300 000 crédits, ce qui revient environ à 12 heures de jeu sans rien acheter d’autre. Si vous optez pour le passage à la caisse, cela vous reviendra en gros à une dizaine d’euros par personnage, ce qui n'est évidemment pas très économique. Tous les journalistes présents à la session ayant des comptes Nexon garnis d’or et disposant d’armes et d’améliorations, il était impossible de connaître l’impact réel de ces modifications, ni même si les joueurs riches auront un avantage trop démesuré par rapport aux joueurs équipés des armes de base. D'ailleurs, pour avoir testé les armes avec et sans modification, la différence est vraiment palpable.  

LA RUÉE VERS L'OR

Pour ce qui est du jeu en lui-même, il ne faut pas s'attendre à une grande révolution, Ghost in the Shell : First Assault propose trois modes : un classique "Team Deathmatch", un match par objectif appelé "Terminal Conquest" dans lequel il faudra saisir des terminaux informatiques (sachant que vous pourrez appeler de temps à autre un gros tank arachnéen dirigé par l’IA pour vous prêter main-forte) et enfin, le mode "Démolition" qui reprend le classique mode de la bombe existant dans Counter-Strike. En gros, une fois qu'on se fait buter pendant une partie, il est impossible de respawner, nous obligeant à attendre la fin de celle-ci. Autrement, côté maps, il n'y en a que 5 de disponibles pour l’instant, et ces derniers s'inspirent librement des lieux de l’œuvre de Shirow Masamune. Le level design n’a rien de révolutionnaire et la plupart des cartes proposent trois passages selon un schéma très classique. Enfin, si jamais vous n’avez pas encore claqué votre bas de laine pour les opérateurs ou les armes, Nexon a prévu de rajouter plusieurs autres puits à devises, avec un système de skins pour vos armes et vos personnages, disponibles uniquement contre de l'argent. De même, de gros boosters d’expérience, de vie ou de monnaie peuvent être récupérés à la fin de chaque partie, ou bien accessible à grands renforts de coups de CB. Si dans l’absolu, Ghost in the Shell : First Assault ne présente pas de défaut majeur dans son gameplay ou dans ses mécaniques, on doute que le modèle économique réussisse à attirer les joueurs occidentaux qui peuvent se payer le dernier Counter-Strike pour moins de 13€, tandis que les fans de l’univers Ghost in the Shell resteront sur leur faim, tant les liens entre le jeu et l’univers du manga sont peu nombreux. Si vous voulez essayer le jeu par vous-mêmes, le titre est actuellement en Early Access au prix de 5€ sur Steam.