GC 08 > Resident Evil 5
Après avoir mis tout le monde à genoux avec Resident Evil 4 sur PlayStation 2 et GameCube, Capcom savait déjà qu'un Resident Evil 5 en haute-définition cartonnerait de la même façon. Alors que la sortie du jeu n'est programmée que pour mars 2009 sur toute la planète, les analystes se demandent déjà combien de millions d'exemplaires du jeu la firme nippone va parvenir à écouler. Car Chris Redfield et Sheva Alomar, sa nouvelle partenaire de choc et de charme, vont tout ravager sur leur passage, en abandonnant de manière ferme, définitive et peut-être irrévocable l'aspect survival horror qui faisait tout le charme de la série. Mais même en reniant ses racines, Resident Evil 5 fait mal, très mal.
Si Leon S. Kennedy agissait en solo dans Resident Evil 4, il va falloir réviser ses gammes avant de s'attaquer à Resident Evil 5, puisque Chris Redfield, que l'on ne présente plus, sera accompagné de Sheva Alomar, un agent special membre de la division ouest-africaine de l'organisme BSAA - Bio-Terrorism Security Assessment Alliance - pour le compte duquel agit également son partenaire masculin. Quelques jours avant l'ouverture de l'E3 2008, Capcom avait eu l'intelligence de distiller une pincée de renseignements sur celle qui essaiera de faire oublier Rebecca Chambers, Claire Redfield, ou bien encore Ada Wong ; et le reflet de l'actrice australienne Michelle Van Der Water semble plutôt bien se débrouiller avec les armes à feu, mais aussi avec ses poings puisque c'est une grande adepte des arts martiaux. A ce sujet, en plus de disposer d'un arsenal fourni dont les éléments de base sont la traditionnelle arme de poing et le couteau, Chris pourra laisser parler sa force à travers cinq mouvements parmi lesquels on peut compter un uppercut et un direct, ainsi qu'un kick retourné bien méchant. Contrairement à Resident Evil Zero où l'on pouvait switcher de personnage comme des rois, Resident Evil 5 ne permettra d'incarner que Chris Redfield, du moins en single player. Sheva Alomar sera prise en main par l'I.A., et force est de constater que Capcom s'est plutôt bien débrouillé pour faire en sorte que le pendant féminin de Chris Redfield soit tout sauf un boulet. Elle sait ce qu'elle doit faire : flinguer les zombies, évidemment, mais aussi ramasser les munitions une fois à sec, consommer les herbes médicinales pour éviter de mourir, ou tout simplement appeler à l'aide quand la situation devient vraiment désespérée. On a essayé de titiller Capcom en lui demandant si certaines nuances dans l'auto-gestion du personnage avaient été prises en compte, comme sélectionner l'arme la plus puissante pour un maximum d'efficacité, ou bien prendre la fuite au lieu de gaspiller les munitions, sans oublier le fait d'attendre d'être à l'agonie pour manger une herbe fraîche, toujours dans ce souci d'économie. Le représentant a balayé la question en affirmant que Sheva serait d'une aide redoutable, et que les joueurs prendront rapidement l'habitude de faire appel à ses services. On verra bien. En attendant, la coopération de Resident Evil 5 exige une attention de tous les instants, la mort d'un des deux personnages entraînant obligatoirement un Game Over général. Vous voilà prévenus. Il est donc nécessaire de jeter de temps en temps un coup d'oeil à son inventaire pour, le cas échéant, procéder à des échanges d'items. Une astuce très utilisée dans la première partie de la démo qui se déroulait à Assembly Place, où Chris et Sheva devaient affronter une horde de black people, qui avaient encerclé une planque dans laquelle les deux héros s'étaient barricadés. Une situation qui rappelle Resident Evil 4 - décidément -, et qui prouve une nouvelle fois que la série se focalise désormais sur l'action pure et dure, sans forcément s'inquiéter des frissons qu'elle pouvait provoquer il y a encore quelques années. Ca oublie vite.
Juste une mise au poing
Aiguisée avec Sheva, l'I.A l'est aussi avec les créatures purulentes qui traînent dans les ruelles africaines. Elles se montrent un peu plus futées, un peu plus malignes que dans le volet précédent, n'hésitant pas à prendre à revers si le personnage prend la fuite. Elles se permettent même d'enfoncer les portes lorsque l'on refuse de les accueillir, et pénètrent par les fenêtres quand elles sont vraiment de mauvais poil. Bien vu. Pour ce qui est de la barre vitale des deux aventuriers, Capcom joue sur les détails en affirmant qu'au bord de la mort, la démarche du personnage sera saccadée voire ralentie, la vision brouillée, les tirs moins précis... Un bon point si cet ajout apporte quelque chose de vraiment concret au gameplay de Resident Evil 5. Car à mi-parcours de la démo, on ne peut pas dire que le jeu nous ait réellement surpris, aussi beau soit-il. La réalisation est tout simplement exceptionnelle, avec des Cainfs prêts à vous croquer la carotide comme des morts de faims, histoire de vous refiler une cinquantaine de maladies en un seul coup de crocs. Si l'homme à la tronçonneuse à perdu en muscles - un crime -, les environnements paraissent un peu plus détaillés qu'auparavant, même si Capcom n'avait pas vraiment beaucoup de boulot à faire à ce niveau-là. C'est vrai, c'est tout de suite plus facile avec des consoles intrinsèquement plus puissantes, et on serait tenté de dire que Resident Evil 5 n'est ni plus ni moins qu'une grosse mise à jour en haute-définition de Resident Evil 4. Les environnements continuent d'être interactifs, et l'on pourra toujours cibler un baril pour faire un peu de ménage. Shanty Town, le second lieu où prenait place la démo, affichait des constructions un peu plus nombreuses, afin de mettre en valeur l'entente entre Chris et Sheva. Divorcés pour l'occasion, ils devaient agir en équipe à distance. Par exemple, Chris devait couvrir Sheva en shootant les ennemis qui s'approchaient un peu trop d'elle, afin que celle-ci puisse ensuite lui ouvrir un passage une fois la zone nettoyée. Du grand classique. L'esprit d'équipe de Resident Evil 5 est vraiment bien rodé, même si on espère que les actions en duo ne se limiteront pas à des tapes amicales dans le dos, ou à de vulgaires courtes-échelles. Par ailleurs, Capcom n'a toujours rien révélé au sujet d'une exposition prolongée au soleil, et n'a pas voulu non plus disserter sur la durée de vie exacte du titre, ainsi que les éventuels bonus que comportera la version définitive. Allez, Resident Evil 5 peut d'ores et déjà être considéré comme la tuerie de 2009. Bien sûr que l'on regrette que l'effet de surprise n'ait pas été aussi grand que pour Resident Evil 4, mais on ne peut pas non plus reprocher à Capcom de persévérer avec une recette qui fonctionne. On ne fait pas la fine bouche, enfin juste un peu. Pour l'anecdote, on rappelle que Resident Evil 5 sortira sur PlayStation 3 et Xbox 360 en mars 2009.