FIFA 16 : le roi est-il toujours aussi intouchable ? Nos impressions
Il a terminé son échauffement, et s'apprête à rentrer sur le terrain floqué de son maillot numéro 16. FIFA va une nouvelle fois faire son entrée, et ce à partir du 24 septembre prochain. Mais en attendant, aux vestiaires, c'est toujours le même rituel. D'abord une présentation du jeu, ensuite un premier hands-on. Et de l'eau de Volvic, pour accompagner le tout. A l'image de Zinedine Zidane, EA fait toujours les choses de la même manière. Mais cette habitude lui avait joué un mauvais tour l'année dernière, une grosse partie des joueurs s'étant lassés très rapidement de FIFA 15. Visiblement, l'éditeur et développeur a retenu la leçon, puisqu'une partie des volontés de la communauté ont été prises en compte avant de sortir FIFA 16. C'est ainsi que plusieurs nouveautés, dans le contenu et le gameplay, ont été ajoutées sur demande des fans. Et la plus médiatique d'entre elles, c'est bien sûr l'apparition des sélections nationales féminines, qui sont pour la toute première fois intégrées à un jeu de foot, après avoir été réclamés à tort et à travers depuis que le football féminin prend de l'importance dans le paysage sportif. Pour pouvoir les rendre agréables à manipuler, les équipes de développement ont passés trois ans à travailler sur les mouvements du corps, le physique et la technique des joueuses de football, bien différents de leurs homologues masculins. Pour un rendu qui au final s'avère réussi, les femmes étant plus frêles et moins techniques que les hommes, ce qui rend le jeu plus haché et sûrement un peu plus lent. Par contre, on ne peut pas faire s'affronter hommes et femmes, le jeu l'interdisant. Dommage, qui n'a jamais rêvé de voir un duel opposant Amy Wamback à Pepe, histoire de voir qui gagnerait.
En match, on se rend bien compte de cette nouvelle intelligence artificielle qui anticipe avec efficacité. Avec même trop d'efficacité parfois...
Autre nouveauté, le retour en force du milieu de terrain, qui était un peu tombé aux oubliettes l'an dernier. EA l'a affirmé, il souhaite empêcher le défenseur de trouver l'attaquant d'une seule passe franchissant une ligne qu'elle n'aurait jamais du traverser facilement. C'est pourquoi les courses des joueurs ont été revues en défense, de façon à ce qu'ils aient l'intelligence suffisante pour lire les trajectoires de balle, les intercepter si possible, et bloquer les intervalles. En match, on se rend bien compte de cette nouvelle intelligence artificielle qui anticipe avec efficacité. Avec même trop d'efficacité parfois, tant les joueurs montant au pressing mettent une telle intensité que le porteur de balle est asphyxié avant même de contrôler le ballon, comme le fait l'Atletico Madrid assez souvent. Mais voilà, toutes les équipes ne sont pas l'Atletico Madrid, et tous les joueurs n'ont pas forcément envie de jouer avec un style de jeu hyper-agressif. Si le pressing automatique sur le porteur du ballon est une bonne idée et une chose attendue par les joueurs, il faudra encore qu'il soit revu de façon à le rendre plus réaliste.
DE L'IMPORTANCE DU MILIEU DE TERRAIN
Offensivement aussi, le milieu aura son importance. Il jouera cette année son rôle premier, celui de constructeur et régulateur du jeu. On s'en rend compte dès les premiers matches joués, il sera indispensable de passer par le cœur du terrain cette année. Pour chercher un attaquant, créer un décalage, il sera réellement l'élément déclencheur de l'attaque, surtout depuis que la défense a été revue pour empêcher les fameux tout-droits de s'engouffrer dans la défense. Cette année, il semble bien que la construction soit à l'honneur. Autres preuves de cette volonté d'EA de nous faire jouer au foot, l'ajout du "No touch dribbling", autrement dit le dribble sans toucher le ballon. Il s'agit en foi des petites feintes de corps permettant de faire la différence sur un appui, qui déstabilise le vis-à-vis. Electronic Arts ne l'a pas caché, il s'est inspiré des dribbleurs du Barca Neymar et Lionel Messi, qui font la différence sans le ballon, juste sur une feinte. À côté de cela, les centres ont également été revus pour proposer des trajectoires bien plus courbées et travaillées que celles des précédents FIFA. Cela oblige les joueurs, attaquants comme défenseurs, à adapter leurs courses de façon à vraiment rentrer dans le ballon, pas uniquement se contenter de l'attendre entre l'entrée des six mètres et le point de penalty.
Avec ces nouveaux éléments offensifs, on est en mesure de s'inquiéter. Voilà qui risque encore de compliquer la tâche en défense. Mais là aussi, EA a écouté la communauté et a décidé de revoir son système de placement défensif. Désormais, les défenseurs ont une meilleure gestion des espaces, et tiennent plus efficacement leurs positions. Plus de joueurs éliminés bêtement par une passe aérienne envoyant l'attaquant seul au but, tout ça parce que le dernier défenseur s'était projeté vers l'avant au lieu de reculer. En quelques matches, nous n'avons malheureusement pas eu l'occasion de constater d'errements défensifs de ce type, ce qui montre que la dernière ligne de joueurs semble enfin à même de gérer des courses vers son but. Les défenseurs auront eux aussi la possibilité de mettre des feintes afin d'emmener l'attaquant là où ils le souhaitent. En appuyant sur Triangle/Y, il sera possible d'effectuer un faux tacle, ce qui pourrait bien s'avérer décisif dans les moments importants. De quoi rendre héros d'un match un défenseur sur un geste de classe.
Il n'y a pas qu'au niveau du gameplay que FIFA 16 s'est enrichi. En terme de contenu également, le jeu progresse. De nouvelles célébrations sont prévues, notamment la possibilité de jouer avec une caméra qui vous filme. Certains visages ont eu de nouveau droit à une Motion-capture, afin d'aider à améliorer le réalisme du jeu. Tout comme le temps et les ombres, qui influent désormais moins sur la visibilité du ballon et du terrain que sur les précédents opus. Mais le gros ajout de ce FIFA 16, c'est le FIFA Trainer, qui permet aux débutants d'apprendre intuitivement à jouer, en le conseillant sans pour autant le forcer à utiliser les commandes indiquées. Et EA nous réserve encore quelques surprises, avec des nouveautés pour les modes Carrière et FIFA Ultimate Team qui devraient prochainement être annoncées. Si FIFA 15 était loin de satisfaire les attentes, FIFA 16 pourrait bien avoir l'effet inverse. EA a visiblement changé son fusil d'épaule et s'est mis à écouter la communauté. Pour le plus grand bien de la licence, puisque les développeurs se sont attaqués aux problèmes récurrents du jeu, et ont su en grande partie les corriger. Il reste désormais à savoir si le jeu tiendra sur la durée ou sombrera du même mal qui ronge FIFA 15, l'unilatéralité du jeu qui crée un seul et même type de joueur, celui qui ne fait qu'exploiter les problèmes à son avantage.