Ferrari Challenge
Le moins que l'on puisse dire, c'est que Ferrari Challenge n'a pas laissé un souvenir impérissable sur DS. Plombé par une réalisation au bout du rouleau, un gameplay approximatif et un contenu limité, la simulation automobile développée par System 3 a fini par fêler les sabots du cavallino rampante, un affront que les inconditionnels de la marque ont mis du temps à digérer. Désormais en quête de rédemption, le studio britannique nous a conviés afin d'essayer la version PlayStation 3 dans l'enceinte luxueuse de l'Hotel Costes K à Paris. Selon les propres termes de Mark Cale, CEO de System 3, les possibilités offertes par le monolithe haute-définition de Sony ont permis aux développeurs de concevoir un produit nettement plus abouti que sur DS. Voici nos impressions.
Comme son nom l'indique, Ferrari Challenge renvoie au Ferrari Challenge Trofeo Pirelli, une compétition officielle qui regroupe les différents modèles issus des usines de la marque. Ferrari F430 Coupé, Ferrari F355, Ferrari 360 Modena, Ferrari 500 TR Corsa, Ferrari Enzo, Ferrari F50 GT, les carrosseries les plus prestigieuses sont présentes dans la galette, balayant ainsi 60 ans de l'histoire de l'entreprise Ferrari. Environ une trentaine de véhicules seront disponibles d’office, et ce sera ensuite au joueur de parfaire sa collection, soit en remportant des trophées, soit en téléchargeant du contenu additionnel via le PlayStation Store sous forme de packs dont les tarifs n'ont pas encore été précisés, mais qui seront systématiquement composés de cinq véhicules et d'une piste supplémentaire. En parlant de piste, Ferrari Challenge joue là encore la carte du réalisme, puisque les véritables tracés ont été repris dans le jeu. Nous avons eu l'occasion de faire des sessions de warm up sur les circuits de Monza en Italie, et Spa-Francorchamps en Belgique, avec son mythique Raidillon - ou Eau Rouge - pour les connaisseurs, afin de s'assurer que le relief avait bien été respecté. Pas de souci de ce coté-là, mais c'est un peu logique puisque l'équipe de développement est essentiellement composée de talents dont certains dorment sur les courses automobiles depuis plus de 20 ans. Comme l'a souvent rappelé Mark Cale durant toute la présentation de Ferrari Challenge, la principale préoccupation a été de rendre le titre le plus réaliste possible, autour de trois axes qui, selon lui, définissent un jeu de course : la maniabilité, l'Intelligence Artificielle, la réalisation. Bruno Senna, neveu du triple champion du monde de Formule 1 Ayrton Senna, a même accepté d'endosser le rôle de pilote essayeur pour faire part de ses impressions quant à la conduite des engins, et apporter une touche technique que l'on ressent immédiatement une fois Ferrari Challenge en main.
En effet, System 3 veut clairement jouer dans la même cour que Polyphony Digital et Gran Turismo, en offrant la possibilité de paramétrer soi-même la force de traction, la stabilité du véhicule, l'anti-blocage des freins - ABS -, ou bien encore la transmission. Même si nous n'avons pas eu l'occasion d'y jeter un coup d'oeil, d'autres réglages plus pointus devraient aussi être de mise, comme la hauteur des suspensions, le choix des pneumatiques, le régime moteur, etc. Sincèrement, on ressent une très grande différence en termes de conduite lorsque toutes les aides sont désactivées, et il faut rigoureusement respecter les fondamentaux de la simulation; à savoir décélérer à l'abord d'un virage, doser le freinage pour éviter le blocage des roues et conserver le contrôle de la trajectoire, caresser la pédale d'accélération pour sortir le plus proprement possible d'une épingle… Une gestion des dommages a même été pensée, un plus indéniable par rapport à Gran Turismo qui fait fi des collisions, même si les dégâts subis n'affectent pas les performances de la voiture dans Ferrari Challenge. L'aspect visuel du titre s'avère relativement correct, même si l'on n'atteint pas le niveau d'un Gran Turismo 5 Prologue ou d'un Project Gotham Racing 4. Le car design se veut propre, de même que les environnements qui se content de respecter à la lettre le cahier des charges. Bref, Ferrari Challenge ne fait pas dans le spectaculaire, préfère la sobriété, et s'autorise comme seuls artifices des variations climatiques puisque c'est à la mode. System 3 s'est même permis d'insister sur les gouttes de pluie qui, en plus de faire la bise à l'objectif de la caméra, glissent plus ou moins vite le long de la fenêtre en fonction de la vitesse. Pas nécessairement grisant. Ce qui ne l'est pas non plus, c'est la vue du cockpit. C’est simple : l'intérieur – ou le tableau de bord, c’est comme vous voulez - n'est tout simplement pas crédible, et manque cruellement de détails. Le online sera bien évidemment de mise dans Ferrari Challenge, avec des parties jusqu'à 16 joueurs. Nous avons pu goûter au LAN à quatre, l'occasion de s'apercevoir que le jeu gagne sensiblement en intérêt lorsqu’il s’agit de jouer entre potes. On ne rattrape pas le concurrent qui nous précède d’un claquement de doigts, et ce n’est qu’à coups de centièmes que l’on parvient à combler progressivement son retard. Une bonne chose. Ah oui, il sera possible de tuner sa monture via le showroom. L'interface est suffisamment claire et intuitive pour ne pas se mélanger les pinceaux. De plus, une fonction mirror a été intégrée pour que les vinyls posés sur un coté soient immédiatement reproduits sur la surface opposée. Pratique. On ne peut jamais juger de la qualité d'un jeu après n'avoir passé qu'une heure en sa compagnie, et il faudra donc patienter jusqu'à la sortie de Ferrari Challenge, le 23 mai prochain, pour se forger un avis définitif. Le jeu est également prévu sur PS2 et Wii.