EXCLUSIF > ITW Keith Lee pour Diablo III
En juin dernier, se tenait à la Porte de Versailles le Blizzard Worldwide Invitational, un des salons privés de l'éditeur américain. C'est à ce moment-là que Blizzard Entertainment a décidé d'officialiser le développement de Diablo III, qui marque le grand retour de la série aux affaires après plusieurs années d'absence. Les principaux responsables du projet étaient sur place, JeuxActu aussi, et nous avons pu obtenir une petite interview. Voici le résumé de notre tête à tête.
Pour cet entretien exclusif en compagnie de Keith Lee, producteur sur le jeu Diablo III, nous vous proposons deux choix de lecture : l'interview écrite classique ou l'interview vidéo. La première est plus longue et plus complète car retranscrite dans sa totalité alors que la seconde est plus agréable à regarder. Durée de la vidéo : 4"14 minutes. Faites votre choix.
JeuxActu : Pourquoi avoir mis autant de temps à développer une suite à Diablo II ?
Keith Lee : Vous savez, Diablo est une série tellement populaire qu’on n’a pas envie de décevoir ses fans. Juste après la fin du développement de Diablo II, nous avons enchaîné pas mal de réunions et autres brainstormings pour trouver de nouvelles idées, mais on voulait vraiment continuer dans le même esprit que les précédents épisodes de la série. On a donc concentré nos efforts sur la replay value que pourra apporter le jeu, sur les cinq héros différents bénéficiant de capacités bien distinctes, qu’ils soient vraiment tous puissants. On voulait aussi que le jeu soit jouable en coop’ par petits groupes et qu’il soit surtout accessible à tous. Qu’on puisse par exemple lancer le jeu, y jouer par petites sessions, sans avoir de grandes contraintes. De plus, on voulait vraiment créer une histoire profonde, épique, qui puisse tenir en haleine. C’est pour toutes ces raisons que nous avons mis du temps à développer Diablo III. On a pris notre temps oui, mais c’est surtout pour que le résultat n’en soit plus que meilleur.
Est-ce d’ailleurs la même équipe qui a développé les précédents épisodes de Diablo ?
Oui, tout à fait ! Nous avons une grosse partie de l’équipe de Diablo III qui a participé aux deux premiers épisodes. Ils ont d’ailleurs des rôles très précis dans la production du jeu. Mais nous avons aussi de nouvelles recrues qui ont également un peu de bouteille, qui sont habituées à développer des jeux AAA (NDR : jeux considérés comme des blockbusters) et c’est une bonne chose, car ils nous apportent des idées fraîches et c’est vraiment quelque chose dont on a besoin.
Pouvez-vous nous parler un peu du scénario de Diablo III ? Est-ce une histoire totalement différente, ou fait-elle suite à Diablo II ?
Le scénario de Diablo III démarre 20 ans après les événements de Diablo II. Et bien sûr, tout le monde sait que Baal, le Seigneur de Destruction a été tué, mais le Mal revient toujours et il a décidé de frapper à nouveau le Sanctuaire. C’est là que commence l’histoire, mais je ne peux rien vous dire de plus (sourire).
L’apparition de la 3D est la grande nouveauté du jeu. Qu’apporte-elle vraiment ? Qui y a-t-il de nouveau dans Diablo III ?
Evidemment, nous avons un moteur 3D flambant neuf qui permet d’interagir avec l’environnement, désormais destructible. Ce nouveau moteur graphique permet en plus d’améliorer le gameplay, ce qui offre une approche différente des anciens épisodes de Diablo. Diablo III disposera de 5 classes différentes : le Barbare, le Sorcier-Docteur et trois autres qu’on vous dévoilera par la suite, tous ayant des aptitudes différentes et un gameplay bien distinct. Et bien sûr, on a vraiment concentré nos efforts sur les décors, qui devraient être magnifiques. Et comme je vous le disais, on a fait en sorte que la replay value soit vraiment importante dans le jeu. Nous avons développé un système pour que les donjons, le bestiaire, les loots apparaissent de façon aléatoire. On veut que le joueur puisse lancer une partie et ne jamais s’arrêter. Qu’il n’ait pas ce sentiment de lassitude qu’il peut avoir avec d’autres jeux qu’il connaît par cœur.
Est-ce le même moteur graphique utilisé dans StraCraft II d’ailleurs ?
Vous savez, chez Blizzard Entertainment, on travaille tous en synergie. On partage donc nos outils, on s’échange des idées d’un projet à un autre. On a donc construit notre propre moteur maison, et effectivement, il est proche de celui de StarCraft II.
Comment expliquez-vous le fait qu’aucun jeu ne soit parvenu à faire mieux que Diablo III en ce qui concerne le hack & slash ? Beaucoup s’en rapprochent mais ce n’est jamais suffisant…
Vous savez, développer un jeu tel que Diablo III prend du temps. Il faut savoir ce qu’on veut faire, bien rassembler ses idées. Nous sommes toujours en train d’essayer de voir ce qui fonctionnera le mieux. Diablo III proposera un gameplay efficace, un scénario intéressant, de chouettes graphismes. Les autres n’ont peut être pas la chance d’avoir autant de temps de développement que nous. C’est pourtant l’un des aspects majeurs pour obtenir de bons résultats et la qualité est quelque chose que nous gardons en tête chez Blizzard Entertainment.
Le marché des consoles ne cessent de croître, celui du PC est en déclin. Avez-vous songé à développer des jeux sur consoles chez Blizzard ? Peut-on espérer voir Diablo III sur Xbox 360 ou PlayStation 3 ?
C’est une question que nous nous posons régulièrement. On observe l’évolution de l’industrie, les différentes possibilités. On sait que le marché des consoles est important et que Diablo III pourrait très bien être adapté sur ces machines. Mais, on préfère se focaliser sur le marché du PC qui, à mon sens, continue de croître. Vous savez, les joueurs PC continuent encore de jouer à Diablo I et II. On veut donc se concentrer sur ce marché là et puis si jamais, on se décidait d’adapter un de nos jeux sur consoles, vous serez les premiers informés.
Et que pensez-vous du fait que les jeux de stratégie n’ont pas leur place sur consoles ?
Un jeu comme StarCraft II demande énormément de skill. Il faut être rapide et alerte constamment et seul la combinaison clavier / souris permet de tels résultats. Je ne pense pas que la jouabilité au pad puisse retranscrire cette sensation. En revanche, pour un jeu tel que Diablo III, la conjoncture est différente.
Merci.
Propos recueillis par Maxime CHAO