Dreadnought : que vaut le nouveau jeu des créateurs de Spec Ops The Line ? Nos impressions
Lorsqu’on parle du studio de développement Yager, les yeux des joueurs avertis brillent immédiatement. L’entité berlinoise est en effet à l’origine de l’un des meilleurs TPS de ces dernières années en termes de scénario, à savoir l’excellent Spec Ops : The Line. Après avoir également officié – un temps – sur Dead Island 2, Yager se tourne maintenant vers les étoiles et l’espace infini avec Dreadnought, un jeu de combat spatial. Le changement est radical, et comme nous avons pu nous en rendre compte lors de notre visite dans les locaux du développeur allemand, le jeu vise un marché assez porteur, celui du free-to-play. Voici nos impressions après quelques heures manette de PS4 en mains.
Pour Dreadnought, Yager a fait les choses en grand. Un développement qui dure depuis quelques années déjà, mais surtout un budget assez conséquent afin d’offrir un jeu très bien fini. D’ailleurs, c’est Peter Holzapfel (ancien producteur de Crysis 2 et de Warface chez Crytek) qui endosse le costume de Game Director. Si le passage du Dubaï ensablé de Spec Ops : The Line aux vaisseaux de Dreadnought peut sembler étrange, il n’en est rien. Les anciens le savent, Yager a commencé son aventure en réalisant un jeu éponyme sorti en 2003 sur Xbox, il s’agissait alors d’un titre où l'on pilotait des vaisseaux en rase-motte perpétuel. On retrouve donc l’ADN du studio dans cette dernière production, mais mâtiné de plusieurs mutations inattendues. Au premier regard, on s’aperçoit que le physique de ce nouvel arrivant est plutôt alléchant. L’Unreal Engine 4 permet aux artistes berlinois de se lâcher et de nous offrir de gros vaisseaux au look bien méchant, chaque engin ayant même sa propre personnalité. L’exemple le plus proche qui nous vient à l’esprit est évidemment l’Atlantis d’Albator, avec son crâne en figure de proue. Ici pas de référence à la piraterie, mais au Moyen-Âge avec un imposant tronc de chevalier, bouclier en avant qui occupe la proue du vaisseau.
LE VOILÀ ! LE CAPITAINE CORSAIR !
Comme dans l'animé, on a droit à un mélange des styles avec un compartiment moteur futuriste, d'énormes tourelles de canons inspirées des cuirassés de la seconde guerre mondiale et ds silos à missiles plus contemporains On y voit également des références aux bombardiers américains qui partaient pilonner l’Allemagne, car comme ces derniers, les vaisseaux arborent des dessins de pin-ups sur leurs flancs, juste derrière le poste de pilotage. D’ailleurs, tous ces éléments seront personnalisables afin que les joueurs puissent réaliser le vaisseau qui leur ressemble. Dreadnought étant un free-to-play, les options de customisation sont le nerf de la guerre, obligeant les joueurs à squatter les serveurs pour farmer de l’argent in-game, et poussant les plus impatients à sortir la carte de crédit. Du coup, Yager n’hésite pas à proposer de très nombreuses possibilités, qu’il s’agisse de décoration, d’équipement, mais même de l’aspect général du vaisseau qu’on peut drastiquement modifier en ajoutant, en enlevant ou en modifiant des sections entières de la coque.
L’autre source de revenus du studio sera composée par l’imposant arbre de technologies dont dispose le jeu. Ce dernier va permettre de débloquer moult nouveautés, comme des armes, des nouveaux propulseurs, et même de nouvelles catégories de vaisseaux. Là encore, on pourra soit jouer et tout débloquer avec de l’argent in-game, ou sortir la CB afin d’aller plus vite. Néanmoins, selon les développeurs, ceci ne devrait pas transformer le jeu en un pay-to-win, surtout que les joueurs ayant mis la main à la poche pourront octroyer de jolis bonus à leurs équipiers qui n’ont pas payé. En jouant avec un pote qui a financé le jeu, on pourra ainsi bénéficier d’un multiplicateur d’XP et de récompenses bien plus intéressantes en fin de partie. De quoi garantir aux joueurs payants qu’ils seront toujours appréciés des autres. Concrètement, chaque partie se déroule selon le même schéma. On va se retrouver sur une map bien précise qui peut être dans l’espace ou sur une planète, et qui propose suffisamment de relief pour se mettre à couvert. Lors de notre session de jeu, il pouvait s’agir d’une énorme station spatiale entourée d’astéroïdes dans l’espace, ou d’un environnement labouré par des canyons en ce qui concerne les planètes. Vient ensuite le choix du « Tier » qui va de 1 à 3 et qui classe simplement l’efficacité des vaisseaux. Plus on augmente, plus il va falloir être bon pour pouvoir tirer la quintessence des engins proposés, mais plus ils seront efficaces. Ensuite, dans chaque Tier on retrouve un système de classes similaire à Team Fortress 2 avec 5 rôles distincts : Medic, Sniper, Support, Heavy et Assaut.
GIRLS UND PANZER
En fonction de votre choix, votre rôle sera donc modifié au sein de votre équipe. Mais quel que soit l’option retenue, les commandes sont similaires. Les déplacements se font avec les sticks, tandis qu’on disposera de deux armes principales (on passe de l’une à l’autre via un bouton) et de trois armes secondaires asservies à un cooldown, exactement comme les pouvoirs dans un MOBA. Le gros point fort du jeu réside dans la gestion de l’énergie assignée au touchpad de la DualShock 4. En effet, notre vaisseau dispose d’une réserve qu’on peut assigner sur les moteurs, sur les boucliers ou sur les armes de bord en fonction du gain d’efficacité dont on a besoin. On comprend très rapidement que la bonne gestion de ce boost temporaire est cruciale pour s’imposer sur le serveur, surtout face à des joueurs chevronnés. D’ailleurs, lorsqu’on dispose d’une équipe soudée qui joue ensemble, la coordination de ces boosts permet des gains exponentiels. Le classique duo Medic / Heavy peut ainsi devenir presque indestructible si le premier booste ses armes (un rayon de soin), tandis que le second surcharge ses boucliers. Besoin de terrasser un Dreadnought (le plus gros vaisseau, de classe heavy) ? Un sniper qui surcharge son arme assisté d’un assaut aux moteurs boosté fera merveille.
Véritable World of Tanks qui troque ses blindés pour des vaisseaux spatiaux, Dreadnought s’annonce comme une excellente alternative aux titres de Wargaming...
Véritable World of Tanks qui troque ses blindés pour des vaisseaux spatiaux, Dreadnought s’annonce comme une excellente alternative aux titres de Wargaming, le tout avec un rendu visuel et une technique globalement plus élevés. Le jeu dispose pour l’instant de trois modes de jeu. Deux Team Deathmatch, l’un avec respawn, l’autre sans (les joueurs ont droit à un petit chasseur léger pour s’occuper une fois leur vaisseau principal détruit), ainsi qu’un mode PvE assez simple. En équipe de 3, on va devoir survivre le plus longtemps possible face à des vagues d’IA, sachant qu’un multiplicateur booste les récompenses après chaque vague passée. Un peu à l’image des MOBA, on devra améliorer notre vaisseau (ou pas) en dépensant l’argent obtenu à chaque vague, et ainsi améliorer notre puissance de feu. Reste à savoir s’il vaut mieux économiser pour se payer une super amélioration le prochain round ou tout dépenser tout de suite afin de survivre. Gratuit, le jeu est actuellement disponible en bêta fermée pour les joueurs ayant acheté un pack fondateur. Pour les autres, il faudra attendre le mois de juin pour profiter de la bêta ouverte, sachant que le studio travaille sur une multitude de nouvelles features comme un vaisseau porte-avions (qui permet d’envoyer des essaims de chasseurs), et des fonctionnalités spécifiques pour les guildes.