Devil May Cry 3
De passage à Paris pour promouvoir la sortie française de Devil May Cry 3 : Dante’s Awakening, Tsuyoshi Tanaka, producteur du jeu, nous a présenté son œuvre comme étant l’épisode le plus abouti de la série. Pour ce faire, outre ses explications détaillées, il nous a prouvé qu'il savait manier Dante comme personne.
Lorsque Dante sort de sa douche les cheveux encore humides et qu’il n’a pas fini de déguster sa pizza certainement refroidie, mieux vaut ne pas le déranger. Les sbires envoyés par Arkham l’ont compris à leurs dépens. En effet, malgré toute leur volonté et les nombreux coups assénés au corps de Dante, avec des faux plantées au plus profond de sa chair, ils n’arrivaient à aucun moment à le perturber, celui-ci étant insensible à la douleur. Quelques minutes suffiront à notre jeune éphèbe pour se débarrasser de la racaille ambiante et terminer son encas en toute tranquillité. Cette première cinématique réalisée avec le moteur 3D du jeu, nous a permis d'avoir un bref aperçu des nouvelles prouesses physiques du héros de Devil May Cry 3 et de sa facilité à manier les armes aussi bien à feu que blanches. Salto arrière dans les airs, dash, arts martiaux, surfer sur le corps de ses ennemis, tous ces mouvements s’enchaînent avec une brutalité encore plus démonstrative qu’auparavant et une arrogance affirmée. Voilà à peu près comment nous est présenté le Dante nouveau.
Let’s go crazy !
Si Devil May Cry 3 : Dante’s Awakening est bien le troisième volet des aventures du héros vêtu d’un manteau en cuir rouge, il n’est en aucun cas la suite de Devil May Cry 2. Les événements se situent bien avant le jeu original et Dante semble être sujet à des troubles comportementaux assez prononcés. Le moindre de ses mouvements respire l’arrogance à plein nez, en décalage complet avec ce qu’on avait jusqu’alors connu chez ce personnage. Chacune de ses interventions orales est souvent ponctuée par un humour qui ne fera certainement pas mouche à tous les coups, au risque même de le décrédibiliser auprès de son public. Mais ce choix artistique, Tsuyoshi Tanaka, le producteur, l’assume complètement, étant donné que le mot d’ordre du jeu se base sur le Stylish Crazy Action. A ce propos, à la question de savoir s’il n’a pas peur de "ringardiser" le personnage de Dante, à trop vouloir miser sur cette décontraction affichée et parfois dérangeante, Tsuyoshi Tanaka nous a répondu que Devil May Cry 3 est avant tout un jeu où le fun doit être immédiat et qu’il n’y avait pas lieu de se prendre la tête ou de philosopher sur le personnage. Capcom a donc décidé de jouer la carte de la surenchère, aussi bien sur le plan visuel que du côté des possibilités du gameplay.
Petits joueurs s’abstenir ?
Est-ce la critique ou les notes médiocres obtenus par Devil May Cry 2 qui ont forcé Capcom à trancher radicalement avec le gameplay un peu formaté de ce dernier et de revenir aux sources ? Toujours est-il que pour satisfaire tout un chacun, quatre styles de combat ont été élaborés par l’équipe de développement. Au début de chaque stage, le joueur aura le loisir de choisir sa technique de combat parmi le Gunsliger (idéal pour attaquer ses ennemis à distance), le Sword Master (pour les amateurs de belles lames bien tranchantes), le Trickster (qui privilégie la vitesse et la téléportation) et enfin le Royal Guard, basé sur la défense et les contre-attaques et qui demandera de la part du joueur davantage de technicité. D’autres styles de combat seront accessibles en cours de jeu mais à condition de trouver les bonus nécessaires pour les débloquer. Pour pimenter un peu la sauce, il sera possible d’augmenter le niveau de puissance de chacune des techniques de combat. Il existe trois degrés de puissance et Tsuyoshi Tanaka nous a certifié qu’il sera nécessaire de terminer le jeu plusieurs fois avant d’acquérir la puissance maximale pour chaque d'entre elles. La difficulté du jeu est un point qui a été évoqué à plusieurs reprises durant la présentation. Suite à de nombreuses plaintes survenues notamment du côté de la presse anglaise, il semblerait que Capcom soit obligé de revoir à la baisse la difficulté du jeu. Cette difficulté volontairement augmentée était en fait un prétexte à Tsuyoshi Tanaka pour obliger les joueurs à débuter l’aventure en mode Easy, mais il semblerait que chez certains, leur ego les empêche de commencer dans un niveau de difficulté aussi bas…
Dante must die
Mélangeant habilement action et beat’em all saupoudré par une pincée d’aventure, la série des Devil May Cry n’a jamais été à l’abri du mal le plus récurrent dans ce genre de jeu, à savoir un gameplay très vite limité. Si les deux premiers volets ont réussi à varier suffisamment les coups et les possibilités de combos, Devil May Cry 3 prend un nouveau départ avec de l’action non-stop ! Les quatre styles de combat et le nombre important d’armes disponibles y sont pour quelque chose. En effet, Dante sera capable à tout moment de changer d’armes et ce, même lors des combos, promettant de cette manière une large palette d’enchaînements. Rien ne vous empêche ainsi de commencer avec les deux guns que sont Ebony et Ivory pour ensuite passer à une arme blanche et terminer à mains nues. Le nombre d’armes mis à disposition étant conséquent (guns, shotgun, mitraillettes, épée, nunchaku à trois branches, faux, guitare électrique, beowulf…) autant vous dire que les possibilités sont dantesques, sans vouloir faire de mauvais jeu de mots. A ce florilège d’action incessant, s’ajoute une part d’exploration où le joueur devra avoir l’œil bien ouvert pour déceler les moindres passages qui lui permettront d’accéder à des missions supplémentaires ou de récolter des bonus disséminés un peu partout dans le décor. Le jeu comptabilise un total de 20 missions qui, d’après le producteur, se terminent en une quinzaine d’heures de jeu, cinématiques incluses. Ces dernières d’une durée totale de 1h30 permettront de connaître au fil de l’aventure, les liens que tissent les deux fils de Sparda et de comprendre également pourquoi Dante et Vergil sont contraints de se battre jusqu’à la mort. Des personnages tiers, tout aussi importants, viendront ajouter leur grain de sel dans l’histoire et à la question de savoir si Lady, le personnage féminin sera jouable, Monsieur Tanaka a préféré garder le silence.
Devil May Cry 3 : Dante’s Awakening est un jeu plein de promesses. Tout d’abord, d’un point de vue graphique, la série semble avoir fait un bond en avant avec des décors encore plus détaillés qu’auparavant. D'accord, il faut aussi avouer que l'aliasing n'a jamais été aussi présent. L’aspect visuel abordé dans cet épisode renoue également avec l’ambiance gothique chère aux aficionados de la première heure. De son côté, le gameplay va chercher encore plus loin avec un panel de mouvements et de combos bien plus importants, afin de ne pas tomber dans une certaine lassitude. Reste à voir maintenant si l’arrogance volontairement exagérée de Dante et les situations burlesques dans lesquels il se place ne nuiront pas à l’image qu’on s’était faite du personnage.