Detroit Become Human : le trailer avec la petite Alice crée la polémique, David Cage s'explique
La violence contre les enfants n’est pas un divertissement. Il s’agit d’un vrai cauchemar pour des milliers d’entre eux qui ont dû subir ce genre d’atrocité. Les développeurs de ce jeu devraient avoir honte, c’est pervers de leur part. Qui pourrait penser un seul instant que battre un enfant est un divertissement ?
L'affaire ne s'arrête pas là, puisque Leesa Waters de la NAPCAN (The National Association for Prevention of Child Abuse and Neglect) demande aux revendeurs australiens de faire barrage à la commercialisation du jeu sur le territoire.
Les violences faites aux femmes ainsi qu’aux enfants ne relèvent pas du divertissement. De ce que j’ai vu du trailer, le contenu est vraiment gênant. C’est tellement horrifiant que ça pourrait provoquer un traumatisme chez la personne qui le regarde, a fortiori un individu qui aurait subi des violences familiales.
En attendant de connaître la classification que Detroit : Become Human va obtenir au pays des kangourous, le Dr Glenn Cupit de l'Australian Council on Children and the Media a peur des déviances que pourraient provoquer ce type de scène.
Je suis inquiet de voir qu’aujourd’hui, les enfants sont nourris à travers des divertissements basés sur la violence. Les jeux vidéo sont pire que les films parce qu’ils sont immersifs et poussent les jeunes gens à réaliser des actes violents. Quand vous regardez un film, vous êtes plutôt spectateur.
Même son de cloche chez Michael Flood de la Queensland University of Technology qui estime que les jeux violents favorise la violence.
Jouer à un jeu tel que Detroit : Become Human ne fera pas de moi un tueur d’enfants, mais il conduira à une plus grande tolérance vis-à-vis de la violence. Si vous jouez à un jeu où elle est prépondérante et réaliste, vous aurez tendance à la tolérer dans la vie réelle. En outre, vous aurez moins d’empathie envers les victimes qui la subissent.
Bien évidemment, David Cage avait anticipé ce type de réaction, et dans une interview accordée à nos confrères d'Eurogamer, il a évoqué le sujet dans langue de bois.
J’essaie de raconter une histoire qui me parle, que je trouve intéressante, qui fait bouger les lignes. En tant que créateur, peut-être que mon rôle est justement de proposer quelque chose auquel personne ne s’attend. Ferais-je mon travail si je développais un jeu que vous aimeriez que je fasse ? Je ne pense pas – je crée quelque chose qui, à mes yeux, a du sens.
Sincèrement, j’estime que les gens devraient voir la scène, puis jouer au jeu pour la resituer dans son contexte et mieux la comprendre. La règle que je me suis fixé, c’est de ne jamais inciter à la violence, de ne jamais faire quelque chose gratuitement. Il doit y avoir un sujet, un sens, pour que ça parle aux gens.
Enfin, David Cage fait comprendre qu'il n'existe aucune limite tant que l'on est en accord avec soi-même.
Il y a des choses que je ne ferai jamais. Par exemple, je ne développerai jamais un jeu basé sur le racisme ou la misogynie ; voilà mes limites. Quand vous ne ressentez aucune gêne par rapport au contenu, quand vous ne ressentez aucune honte parce que c’est juste et que ça décrit l’histoire que vous désirez, il n’y a aucune limite.
On a peut-être raté un épisode, mais il ne nous a pas semblé que Detroit : Become Human faisait l'apologie de la violence infantile ; ou alors, il faudrait nous expliquer. Quoi qu'il en soit, on rappelle que la sortie du jeu chez nous est fixée à 2018 sur PS4.
Sources : Eurogamer et 9 News