Concrete Genie : on a réalisé de superbes œuvres d’art sur PS4, mais on est resté sur notre faim
Officialisé lors de la Paris Games Week 2017, Concrete Genie est un jeu développé par Pixelopus qui mêle plateforme, poésie et énigmes. Avec ses superbes fresques et son ambiance à nul autre pareil, ce jeu avait attiré l’attention de la critique lors du PlayStation Experience, mais était inexplicablement été absent de la conférence E3 2018 du constructeur. Heureusement, Concrete Genie était disponible en "Behind Closed Door" lors du salon américain, ce qui nous a permis d’essayer ce jeu atypique pendant une bonne demi-heure. C’est donc les mains couvertes de peinture qu’on vous livre nos premières impressions.
Dans Concrete Genie, le joueur incarne Ash, un petit garçon qui vit dans la ville de Denska, une cité plongée dans le noir par la monotonie de ses murs. De plus, de méchants enfants du quartier rôdent dans les rues à la recherche du héros, afin de l’embêter et de lui piquer son matériel de peinture. L’objectif d’Ash est simple : recouvrir les murs de Denska de fresques lumineuses et féériques afin de ramener la bourgade à la vie. Concrètement, la plus grande partie du gameplay va tourner autour de la peinture et des œuvres aux couleurs vives qu’il va falloir multiplier sur les murs de la ville. Pour décorer un mur (et rallumer des ampoules, ce qui permet de comptabiliser le progrès du joueur dans sa partie), il va falloir faire appel aux capacités créatrices du héros. D’une simple pression sur le pad tactile de la DualShock 4, on va avoir accès au cahier contenant tous les calques disponibles, ce qui va nous permettre de dessiner facilement une prairie, une aurore boréale, un soleil et même un être animé. Pour progresser dans le jeu, on va donc devoir beaucoup peindre, mais pas que. Ash peut également dessiner puis amener à la vie des créatures spécifiques appelées "Génies". Ces bestioles sont essentielles pour faire le plein de peinture mais aussi pour évoluer dans les niveaux grâce à leurs capacités qui permettent de libérer certains passages, en brûlant un obstacle ou en poussant un chariot par exemple. Ces entités vivantes vont également s’avérer cruciales pour permettre au héros de pouvoir faire le plein de peinture spéciale, un liquide qui est le seul à pouvoir accrocher sur certaines surfaces.
GÉNIE SANS FROTTER
Pour s’assurer de la pleine coopération de ces génies, il va falloir les brosser dans le sens du poil et peindre certains détails demandés par ces entités. En effet, ces derniers ont leurs desideratas artistiques, et il faudra parfois réaliser des dessins bien précis qui contenteront leurs envies, et ce, afin d’avoir droit à la sacro-sainte peinture. On vous rassure, il n’y a pas besoin de savoir dessiner quoi que ce soit dans ce jeu, car les développeurs ont pensé à tout. Via le pad tactile du pad de la PS4, on va choisir plusieurs calques et pochoirs qui vont nous permettre de faire apparaître sur les murs tout un tas de motifs. Il suffira alors d’utiliser les capacités gyroscopiques de la manette pour déplacer le curseur et ainsi choisir la surface que devra couvrir notre œuvre d’art. Avec le temps, on pourra enrichir notre cahier de croquis en retrouvant divers pochoirs dans les niveaux. Ces feuilles de papier arrachées au cahier du héros se déplaceront à travers le niveau, et il faudra tout simplement leur courir après jusqu’à ce qu’Ash les attrape. Plus l’arsenal de motifs disponible est vaste, plus on va pouvoir progresser vite dans l’histoire, et débloquer certaines choses grâce à l’aide des génies. À chaque page ramassée, notre cahier de croquis s’enrichira donc de nouveaux motifs à peindre, sachant qu’il faudra remplir complètement son cahier pour pouvoir terminer le jeu. Concrètement, chaque niveau se composera de plusieurs zones dont il faudra avoir recouvert assez de murs avec ses dessins, ce qui a pour conséquence d’allumer un certain nombre d’ampoules électriques (placées sur les bâtiments) qui font office de score. Une fois les différentes parties du niveau assez bien éclairées, la dernière zone demandera d’utiliser presque tous les pochoirs en notre possession afin de réaliser une énorme fresque murale appelée "Chef d’œuvre".
Malheureusement, nous sommes obligés de nous demander si la liste des interactions possibles n’est pas un peu maigre pour divertir un joueur pendant de nombreuses heures.
Très attachant grâce à sa direction artistique léchée et à son esthétique si particulière, Concrete Genie va également apporter ce qu’il faut de poésie grâce à ses fresques murales somptueuses. Même sans être un artiste dans l’âme, on ne peut que s’incliner devant l’efficacité du système de peinture, tandis que la composante plateforme est parfaitement bien amenée tout au long du jeu. Malheureusement, nous sommes obligés de nous demander si la liste des interactions possibles n’est pas un peu maigre pour divertir un joueur pendant de nombreuses heures. En effet, sorti des sauts pour grimper aux toits et ainsi échapper à la racaille qui pullule dans les rues, et des quelques passages façon puzzle-game, le jeu ne propose pas beaucoup d’activités, surtout que la peinture se limite à l’application de la quinzaine de motifs disponibles (au total) sur les différentes surfaces. On a donc du mal à voir qui pourrait réellement s’enthousiasmer sur l’aventure d’Ash dans cette ville au point de payer le titre au prix fort. On ne doute pourtant pas du succès du jeu, une fois que ce dernier finira dans l’offre mensuelle PlayStation Plus de Sony.