Call of Duty Infinite Warfare : et si c'était lui qui allait créer la surprise ?
Lorsqu’il fut annoncé le 2 mai dernier, Call of Duty : Infinite Warfare a suscité – bizarrement – un flot de rage chez ceux qui ne jurent que par les FPS, à tel point que le nombre de dislikes sur YouTube atteint aujourd’hui quasiment 3 millions. Même chez DICE, les développeurs n’ont pas pu s’empêcher de troller sur les graphismes du jeu, avant que les messages ne soient effacés de Twitter. Bref, avec en plus des combats prenant place dans l’espace – ce qui agace tout particulièrement les puristes de la série - on ne donnait pas cher de la peau de Call of Duty : Infinite Warfare. Et pourtant, il faut bien admettre que la présentation à laquelle nous avons pu assister durant une heure nous permet, aujourd’hui, d’avoir un autre regard sur la boucherie annoncée. En fait, cette guerre de tranchées risque d’être plus équilibrée que prévu. On vous explique tout de suite pourquoi.
Avec Call of Duty : Infinite Warfare, les développeurs d’Infinity Ward ont choisi d’aborder les choses sous un angle nouveau. En effet, au lieu d’incarner un soldat quelconque, le joueur devra se glisser dans la peau du capitaine Rick Reyes, ce qui est loin d’être anecdotique ; car si jusqu’à présent, il n’était question que de suivre des ordres, ce nouvel épisode offrira l’occasion d’en donner tout en définissant la tactique à mettre en place. Une tâche qui demandera d’avoir les épaules suffisamment solides si l’on en croit le studio, ce dernier ayant d’ailleurs avoué s’être grandement inspiré de films tels que La Chute du faucon noir ou Il faut sauver le soldat Ryan, pour établir la philosophie du jeu. En clair, l’œuvre de Ridley Scott insiste sur le fait qu’aucun compagnon ne doit être abandonné sur le champ de bataille, tandis que dans le long-métrage avec Tom Hanks, c’est la mission qui prime, quitte à ce qu’il y ait des victimes collatérales. Call of Duty : Infinite Warfare sera une synthèse de ces deux visions du commandement, à travers un scénario futuriste dans lequel la Terre est vidée de toutes ses ressources naturelles en raison d’une surpopulation extrême. Les nations du monde entier – sous la bannière de l’UNSA – ont décidé de coloniser le système solaire afin de subvenir aux besoins de l’humanité, grâce notamment à l’exploitation minière et au commerce stellaire. Le souci, c’est que le Settlement Defense Front – une faction indépendantiste – désire prendre le contrôle des différentes bases opérationnelles avancées, ce qui va bien évidemment provoquer une guerre à l’échelle galactique.
Et puis, ce qui est encore plus tripant avec les phases spatiales de Call of Duty : Infinite Warfare, c’est que le héros peut sortir de la machine pour pénétrer dans l’une des bases du Settlement Defense Front.
Histoire de densifier un peu plus le script du jeu, Infinity Ward a fait en sorte que le héros soit entouré de personnages secondaires tout aussi importants. Ainsi, l’amiral Raines est décrit comme étant le mentor de Rick Reyes, celui qui le pousse à prendre des responsabilités. Le sergent Omar, quant à lui, est habitué à aller au front depuis plus de quinze ans maintenant, tandis que la lieutenante Salter est une pilote hors pair dont le but est de protéger Reyes coûte que coûte. Enfin, on a eu droit à un rapide focus sur Ethan que beaucoup qualifient de soldat parfait. En proposant un casting aussi fourni, les développeurs souhaitaient créer ce sentiment d’appartenance ; il s’agit "d’une bande frères", nous ont-ils expliqué. Mieux : compte tenu de son grade, Reyes sera amené à diriger le Retribution, un vaisseau qui fera également office de hub dans lequel se baladeront des PNJ. La démo à laquelle nous avons pu assister débutait sur une attaque du quartier général de l’UNSA ; l’occasion de se rendre compte qu’au sol, le moteur graphique de Call of Duty : Infinite Warfare n’est pas si vieillot que ça, même si Battlefield 1 est clairement devant sur le plan visuel. En fait, c’est surtout au niveau des détails que le jeu pêche, et on aurait aimé par exemple des textures plus riches à certains endroits. En revanche, rien à dire sur le framerate qui s’est montré stable du début à la fin (60 fps). Idem pour les différents effets qui flattent toujours la rétine, surtout ceux qui renvoient au chaos régnant dans les rues de Genève. Pour se débarrasser des ennemis avec le maximum d’efficacité, on peut compter sur le wrist computer qui prend la forme d’un device situé sur le poignet du personnage.
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Grâce à celui-ci, on peut non seulement s’adonner aux joies du hacking, mais aussi déclencher une attaque aérienne quand les ennemis s’entassent dangereusement à l‘écran. Puisque l’on parle des gadgets – qui devraient être nombreux dans la version définitive de Call of Duty : Infinite Warfare - les développeurs ont préféré rester dans la sobriété durant la démo, en ayant recours à deux-trois objets plutôt sympathiques. Le premier n’est autre que le fameux drone-araignée qui fonçait directement vers la cible désignée avant d’exploser ; utile pour déloger les ennemis tout en restant à couvert. On nous a également montré un fusil à pompe capable de locker plusieurs ennemis à la fois, ainsi qu’une grenade immobilisant les adversaires se trouvant dans les environs. Mais l’essentiel de ce premier rendez-vous avec Call of Duty : Infinite Warfare était ailleurs, dans les combats spatiaux plus précisément. Aux commandes du Jackal, Rick Reyes quitte le sol pour prendre de l’altitude et se retrouver dans l’espace sans le moindre temps de chargement. Ces transitions seamless ont fait l’objet d’une attention toute particulière de la part des développeurs d’Infinity Ward, qui ont confié qu’ils avaient également retravaillé totalement l’I.A.. Redoutable au sol, elle l’est également dans l’espace et n’hésite pas à se glisser dans le dos du personnage pour l’ajuster avec une poignée de missiles. Avec un rythme aussi soutenu à bord du Jackal, mieux vaut avoir le cœur bien accroché, les ennemis venant de partout. Et puis, ce qui est encore plus tripant avec les phases spatiales de Call of Duty : Infinite Warfare, c’est que le héros peut sortir de la machine pour pénétrer dans l’une des bases du Settlement Defense Front. Compte tenu qu’il n’existe aucune gravité dans l’espace, le grappin s’avère salutaire pour aller d’un point A vers un point B.
En tant que commandant du Retribution, Rick Reyes pourra choisir de s’écarter de la campagne solo pour s’occuper des quêtes annexes.
Comme on pouvait s’en douter, les gunfights sont également de mise là-haut, avec des variantes assez sympathiques en termes de gameplay. Par exemple, on pourra enlever le masque des spationautes adverses afin qu’ils s’étouffent, ou alors fixer une bombe sur leur combinaison avant de les repousser du pied. Oui, parfaitement jouissif. Ce qui l’est tout autant, c’est le fait qu’en tant que commandant du Retribution, Rick Reyes pourra choisir de s’écarter de la campagne solo pour s’occuper des quêtes annexes. Si celle que nous avons eu l’opportunité d’apercevoir consistait à détruire un vaisseau, les développeurs ont promis que les objectifs ne seraient pas tous les mêmes, histoire que ce ne soit pas rébarbatif. En tout cas, prendre le temps de s’intéresser aux missions secondaires permettra de gagner – en cas de succès – des équipements précieux, et même d’obtenir des détails supplémentaires sur l’histoire du jeu. Bizarrement, en termes de réalisation, Infinite Warfare se montre plus séduisant une fois dans l'espace avec un HUD qui pète, et cette sensation d'évoluer dans des zones sans la moindre limite. On ne sait pas si Call of Duty : Infinite Warfare connaîtra le même succès commercial que ses prédécesseurs, mais Infinity Ward a clairement décidé de revoir les fondamentaux de la série afin de proposer quelque chose de frais aux inconditionnels. Il suffit de regarder ces nouvelles façons d’ouvrir les portes – à moitié pour agir discrètement, ou comme une brute afin de profiter de l’effet de surprise - pour comprendre que le travail n’a pas été fait à moitié. Conscient que les fans n’ont pas réellement adhéré au concept des batailles spatiales, le studio a profité de l’occasion pour préciser que l’ADN de la licence demeurait la guerre pure et dure, et que le fait de prendre de l’altitude n'y changerait strictement rien.
Enfin, nous avons eu l’occasion de voir tourner Call of Duty : Modern Warfare Remastered. Le jeu est complètement transfiguré, notamment grâce à une gestion dynamique de l’éclairage qui change tout. Limite, on a l'impression d'avoir affaire à un jeu récent alors qu'il ne s'agit que d'une cure de jouvence sur les machines actuelles. Bref, l'illusion est parfaite. Pour mémoire, Call of Duty : Infinite Warfare sortira chez nous le 4 novembre sur Xbox One, PC et PS4. Quant à Call of Duty : Modern Warfare Remastered, il sera livré avec l'édition collector du jeu.