Borderlands
Annoncé il y a deux ans et prévu initialement pour fin 2008, Borderlands n'avait encore jamais été présenté aux journalistes en version jouable, même au dernier E3. Une lacune aujourd'hui réparée puisque nous avons pu récemment prendre en main la bête. Au programme : le début de l'aventure solo ainsi qu'une partie à quatre joueurs en mode coopératif. De quoi se faire une bonne idée des quelques atouts du bébé de Gearbox, qui délaisse pour un temps sa série phare (Brothers in Arms) et tente de fusionner les genres FPS et RPG.
Les premiers pas dans l'univers de Borderlands s'effectuent en compagnie d'un petit guide robotique, dont le design, les intonations et le comportement rappellent quelque peu le sympathique Wall-E de Pixar. Malgré la présence d'environnements post-apocalpytiques et d'ennemis ultra-violents qu'on jurerait sortis de Mad Max, les développeurs ont manifestement tenu à introduire une bonne dose d'humour dans leur jeu. Certains donneurs de quêtes ne manquent d'ailleurs pas de piquant. La présence de PNJ confirme que Borderlands vise bel et bien à définir un nouveau genre : le RPS (Role Playing Shooter). En guise de jeu de rôles, on s'oriente naturellement vers un action-RPG façon Diablo. Ainsi, chaque ennemi abattu rapporte de l'expérience et laisse tomber au sol divers éléments (armes, munitions, santé...) qu'on s'empressera bien volontiers de ramasser. Dans la pure tradition du genre, même les animaux se délestent de matériel généré aléatoirement ! Le gain de niveau augmente quant à lui la barre de vie du héros et les dommages qu'il occasionne. Mais il permet surtout de débloquer de nouvelles compétences de l'arbre de talents, telle la possibilité de déployer une mitrailleuse automatique pour nous épauler en cas de besoin. Le genre de coup de pouce dont on ne peut faire l'économie face aux différents boss du jeu... Cependant, Borderlands reste un vrai FPS qui demande de savoir viser et se déplacer intelligemment.
La présence de PNJ confirme que Borderlands vise bel et bien à définir un nouveau genre : le RPS (Role Playing Shooter)."
Si les caractéristiques du héros influent sur la probabilité que les balles infligent un coup critique, elles ne se substituent jamais à l'habileté du joueur, absolument primordiale. Et même lorsque le niveau de vie tombe à zéro, il faut savoir garder de bons réflexes. Le jeu se dote en effet d'un système de seconde chance intitulé "fight for your life". Dans ces conditions, s'écrouler à terre n'est plus forcément synonyme de game over. On dispose alors de quelques précieuses secondes où il est encore possible de tirer, même si l'on ne peut plus se déplacer. Si le héros parvient à abattre un ennemi durant ce laps de temps, il est aussitôt remis sur pied avec un maigre pécule de points de vie. Une autre solution pour ne pas mourir consiste à jouer en coopération, puisque les joueurs peuvent se réanimer les uns les autres. Une partie peut accueillir jusqu'à quatre participants, qui pourront tous endosser des rôles différents puisque le scénario met justement en scène quatre personnages, chacun d'entre eux correspondant à une classe particulière. Roland peut être considéré comme le soldat standard, dont les compétences spéciales sont majoritairement orientées vers le support des troupes (augmentation pour toute l'équipe des dommages, du taux de régénération, du gain d'expérience...). Le massif Brick est incontestablement la brute de service, capable d'encaisser de nombreux coups et de rentrer dans un état de rage qui démultiplie sa puissance. A l'autre extrémité on trouve le frêle Mordecai, qui excelle dans l'utilisation des fusils snipers et peut invoquer à l'occasion un faucon qui l'assiste dans les combats. Enfin, l'indispensable touche féminine est incarnée par Lilith qui appartient à la race des Sirènes. Pas de queue de poisson à l'horizon mais des pouvoirs de manipulation de l'espace-temps ! La douce peut ainsi se rendre invisible quelques secondes pour mieux surprendre ses ennemis. La partie que nous avons disputée laisse augurer de très bons moments pour les joueurs qui sauront réellement coopérer et combiner habilement leurs différentes aptitudes. En solo comme en multi, ces premiers pas nous ont donc rassuré quant au contenu de Borderlands mais nous ont également permis de mieux apprécier le design si particulier du jeu, qui utilise une technique proche du cel-shading. L'utilisation d'un épais trait noir pour marquer les contours des objets et personnages rapproche les graphismes de ceux d'une bande dessinée. Cela peut surprendre au premier abord mais on s'y habitue très rapidement et, au final, ce choix de design artistique semble tout à fait cohérent avec l'ambiance assez délirante du jeu. Rendez-vous en octobre pour un test en bonne et due forme !