Bleeding Edge : on a joué au prochain jeu délirant de Ninja Theory, nos impressions


Bleeding Edge : on a joué au prochain jeu délirant de Ninja Theory, nos impressions

À la rédaction de JEUXACTU, Dieu sait que l’on apprécie énormément les Anglais de Ninja Theory. Il faut dire que la firme est désormais bien ancrée dans le paysage vidéoludique avec des productions notables comme Heavenly Sword, Enslaved, le courageux DmC Devil May Cry ou, dernièrement, l’atmosphérique Hellbade qui connaîtra bientôt une suite sur Xbox Series X : d’ailleurs, rappelons que le studio fait désormais partie de la famille de Microsoft qui lui apporte tout son soutien pour réaliser ses projets les plus farfelus. Parmi ceux-ci, on peut aisément noter Bleeding Edge, véritable beat them all en 3D uniquement multijoueur… et c’en est bien toute l’originalité. Forcément très curieux, nous avons été invités directement au sein de l’entreprise, à Cambridge, jouer au titre plusieurs heures et parler avec les développeurs. Bleeding Edge s’annonce-t-il vraiment comme la perle fraîche que l’on espère tant ?


Bleeding EdgePourtant spécialisé dans les jeux purement solos, Ninja Theory a fait ses débuts avec un party game assez méconnu, Kung Fu Chaos, sorti en 2003 sur Xbox. Ce n’est que dix ans plus tard, à la sortie du reboot controversé (mais néanmoins réussi) DmC Devil May Cry que l’idée de replonger dans le mulijoueur germera sérieusement dans l’esprit de développeur : que donnerait donc un tel jeu d’action face à d’autres joueurs réels ? Dans l’idée, le combat frénétique entre Dante et son frère Vergil était, à l’époque, une bonne représentation du concept : c’est ainsi que, doucement mais sûrement, l’entreprise a accordé de plus en plus d’importance au projet, maintenant en développement depuis quatre ans avec des effectifs croissants mais néanmoins réduits – environ vingt-cinq personnes seulement aujourd’hui. Heureusement, les Anglais se sont appuyés sur les très solides bases du jeu de Capcom mais également de leurs autres jeux d’action et cela se ressent indéniablement manette en main.

PETITS MEURTRES ENTRE AMIS

Bleeding EdgeAinsi, Bleeding Edge s’articule uniquement autour de matchs en 4 VS 4 avec un casting de douze personnages originaux. Trois classes bien définies sont ainsi proposées : Damage, Support et Tank. La première comporte des combattants polyvalents, agiles et plutôt simples à prendre en main ; la seconde se concentre essentiellement sur le regain de santé de ses coéquipiers et les attaques à distance tandis que la troisième, comme son nom l’indique, s’axe sur la puissance et la résistance pures. En soi, Bleeding Edge est une sorte d’Overwatch à la troisième personne dans le style graphique et les mécaniques d’attaque : chaque personnage dispose de compétences, de combos, d’une ergonomie et d’attributs qui lui sont propres et tous demanderont de longues heures de jeu pour comprendre toutes les spécificités. Cette profondeur de jeu est un bon point indéniable, d’autant plus que certaines têtes sont d’office présentées comme moins abordables que d’autres et promettant ainsi une véritable rejouabilté. Honnêtement, notre unique session de jeu chez Ninja Theory ne nous a permis que de gratter la surface de nos personnages : on aurait bien aimé y jouer beaucoup plus longtemps pour en saisir tout le potentiel. C’est plutôt bon signe.

 

Bleeding EdgeQuant au feeling, force est de constater que les choses ont été améliorées depuis les dernières présentations. Ninja Theory a notamment effectué un formidable travail sur les animations, apportant un charisme grandiose et une fluidité très appréciable aux combats. Même s’ils manquent encore un peu de panache et/ou de vitesse, ils relèvent d’une belle intelligence de jeu et d’un gameplay tout droit tiré des beat them all. Il est ainsi possible d’enchaîner son ennemi, d’activer ses compétences offensives ou défensives (demandant un temps de recharge) stratégiquement, d’esquiver tout en gérant minutieusement sa stamina ou de parer les attaques adverses, timing précis à l’appui. En réalité, et les développeurs nous l’ont confirmé, l’équilibrage des combattants fut une véritable tannée et c’est d’ailleurs bien pour cela que le jeu en équipe est imposé.

LA BANDE À BONNOT

Bleeding EdgeCar oui, avec du 4 VS 4, le teamplay est plus que jamais conseillé pour mettre à mal l’équipe adverse. Tout d’abord, il advient de prendre chacun des classes et des personnages complémentaires de façon à mieux structurer ses parties ; ensuite, la communication entre membres reste un facteur déterminant pour la victoire. Un système de ping efficace reste bien entendu présent mais l’on ne conseillera que trop peu la présence d’un micro pour interagir réellement, ce qui pourra peut-être mettre à mal à sessions organisées par les joueurs moins aguerris. Néanmoins, si tous les critères sont remplis, force est de constater que Bleeding Edge s’avère plutôt amusant, occasionne des situations assez stimulantes et annonce des parties plutôt croustillantes. De plus, impossible de ne pas souligner l’étonnant level design des différentes maps proposé par Ninja Theory : particulièrement grandes, composées de multiples chemins superposés, s’épaulant de nombreux éléments interactifs, les arènes sont indéniablement travaillées. De plus, la direction artistique, chara design compris, est particulièrement réussie et le soft résulte d’une ambiance chaleureuse et d’une technique impeccable.

 

Néanmoins, si tous les critères sont remplis, force est de constater que Bleeding Edge s’avère plutôt amusant, occasionne des situations assez stimulantes et annonce des parties plutôt croustillantes.

 

Bleeding EdgeToutefois, il y a également une petite ombre au tableau : on a un petit peu peur que Bleeding Edge soit particulièrement répétitif. Pour ainsi dire, seulement cinq cartes seront disponibles au lancement du soft et, pire, uniquement deux modes de jeu seront inclus. L’un ressemble grosso modo à un team deathmatch tandis que l’autre est un alter ego de la capture de drapeau, où ce dernier est remplacé par de multiples gélules disséminées à travers les environnements. Il n’y a pas à dire, les deux sont efficaces même si foncièrement peu originaux… mais c’est surtout gringalet ! Hormis le didacticiel, le titre des Britanniques ne comporte aucune campagne, ni aucune autre élément solo et c’est donc bien tout ce sur quoi l’on pourra se rabattre. Bien sûr, les personnages pourront être améliorés, customisés avec un système de cartes d’upgrade et d’items cosmétiques mais la crainte de tourner vite en rond est réelle. Ninja Theory en est certainement conscient et nous a confirmé que le titre s’assurerait un suivi irréprochable avec des extensions entièrement gratuites au fil du temps, apportant personnages, maps et modes de jeu inédits. Le système de saisons, quant à lui, reste encore à l’étude tout comme la possibilité d’introduire le milieu e-sport si le jeu est un succès : c’est évidemment tout le mal que l’on souhaite à Bleeding Edge.


Notre degré d’attente

Bleeding Edge est une chaleureuse surprise, au charme artistique indéniable et à l’intelligence de jeu certaine. Réaliser un beat them all multijoueur compétitif – et en équipe, s’il vous plaît ! – tout en s’appuyant sur les bases de DmC Devil May Cry, Hellbade et autres Enslaved est un challenge impressionnant en passe d’être relevé : il faut dire que les arènes bien construites et les personnages profonds, complémentaires et au charisme chatoyant y sont pour beaucoup, malgré des combats que l’on aurait souhaité encore plus nerveux. Toutefois, on ne peut s’empêcher d’émettre quelques réserves sur le contenu maigrichon proposé, seulement cinq cartes et deux modes de jeu, qui tendra heureusement à s’épaissir gratuitement au fil des mises des jour : de plus, n’oublions pas que Bleeding Edge se vendu pour une trentaine d’euros seulement, ce qui nous fait pardonner bien des choses. Allez, on y croit.


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