A Plague Tale Requiem : on y a joué, une suite plus sombre, plus mâture et mieux maîtrisée
Si la gamescom nous a récemment donné l'occasion d'avoir des nouvelles et de découvrir quelques extraits supplémentaires de A Plague Tale Requiem, rien ne vaut un essai en bonne et due forme ! En attendant de pouvoir poser la main sur la version complète du jeu en octobre, Focus Home Interactive et Asobo Studio nous ont d'ores et déjà donné accès à deux chapitres entiers de l'aventure. Il nous aura fallu trois heures pour en venir à bout, et il y a donc pas mal d'informations à retirer de ce premier essai.
Puisque cette version nous a plongés directement dans les sixième et septième chapitres de l'aventure, nous ne nous étendrons pas trop sur le scénario, forcément incomplet et relativement obscur puisque pris en cours de route. Nous avons tout de même constaté avec plaisir que Hugo et Amicia sont toujours ensemble. La quête principale les pousse à rechercher une mystérieuse île capable de sauver Hugo, malmené par les pouvoirs surnaturels acquis durant le premier épisode. Ces derniers ne servent pas seulement le scénario mais influent également sur le gameplay. Nous avons ainsi pu expérimenter deux capacités particulières : Echo et Imperium. La première établit une connexion mentale entre le petit garçon et les rats disséminés dans les environnements, ce qui lui permet de ressentir la présence des personnages alentours. Pour le joueur, cela se traduit concrètement par l'affichage à travers les décors de la silhouette des ennemis, une fonctionnalité bien pratique pour les séquences d'infiltration pure. Plus offensif, le second pouvoir permet carrément de prendre le contrôle direct d'un groupe de rats afin d'aller boulotter quelques gardes imprudents. L'équilibre du jeu n'en est pas bouleversé pour autant, car des limitations existent. Il est par exemple impossible de prendre possession des rongeurs s'ils sont trop nombreux. De plus, prendre le contrôle des rats en vue subjective rend nos deux héros vulnérables, puisque laissés sans surveillance. Enfin le temps de connexion est limité, car s'il utilise son pouvoir trop longtemps, Hugo délire. Si Amicia ne peut quant à elle compter que sur des compétences rationnelles, elle continue de jouer un rôle majeur dans l'aventure. Au passage, signalons que le système d'artisanat permet d'améliorer cinq caractéristiques (fronde, arbalète, alchimie, attirail, instruments) sur trois niveaux chacune, tandis que les trois capacités essentielles (prudence, agressivité et opportunisme) peuvent évoluer sur cinq paliers.
UNE AMICIA MOINS AMICALE
La jeune femme, qui dans le premier épisode était réticente à l'idée d'envoyer une pierre sur la tête d'un garde, dispose désormais d'un arsenal bien plus létal. Coups de couteau, tirs d'arbalète et même étranglements semblent être devenus son quotidien, même si elle en éprouve encore manifestement des regrets. Là encore, le jeu fait tout ce qu'il faut pour éviter toute sensation de puissance excessive, puisque certains gardes sont protégés de manière à être insensibles à la plupart des coups. La fin du sixième chapitre nous a même placés face à un mini-boss coriace, dont il a fallu dénicher un point faible situé dans le dos. Le plus intéressant en ce qui concerne Amicia concerne la nouvelle gestion des munitions de type Ignifer (pour allumer des braises), Exstinguis (pour éteindre des feux), Poix (pour amplifier les feux) et Odoris (pour attirer les rats). Tous ces produits peuvent maintenant être associés indifféremment à n'importe quel arme ou jet. L'interface permet donc de passer très simplement d'un carreau d'arbalète enflammeur à un pot de terre rempli d'Odoris ou à une pierre enduite de poix, toutes les autres combinaisons étant également possibles. Si les différentes séquences auxquelles nous avons joué durant ces deux chapitres alternaient infiltration, énigmes et affrontements à l'image du premier jeu, l'approche directe semble tout de même plus viable qu'auparavant. Il est désormais possible de frapper un adversaire qui nous découvre, de la même manière qu'une seconde chance nous est offerte lorsque des rats nous sautent dessus (Amicia fait alors tournoyer du feu pour s'en débarrasser). Le septième chapitre nous a plus particulièrement permis de côtoyer un certain Arnaud, surnommé La Muraille du fait de sa stature massive. Ce personnage peut être envoyé au combat afin d'éliminer un garde au corps à corps. Une fois de plus, cette fonctionnalité qui pourrait paraître surpuissante est judicieusement équilibrée, car le fait de se précipiter sur un ennemi risque d'alerter les autres, et Arnaud succombera forcément face à un trop grand nombre d'adversaires.
DES RATS MAIS PAS DE RATÉS
De manière plus anecdotique, nous avons également apprécié la discrétion et l'élégance des icônes d'interaction (lettre noire sur fond blanc), la possibilité de collectionner des herbes et des souvenirs, et la présence d'un mode photo. Il faut dire que le jeu nous présente des graphismes de haute volée. Sans se montrer révolutionnaire la technique est au goût du jour, et elle se voit associée à une direction artistique toujours aussi séduisante. La période médiévale s'avère propice à l'affichage de magnifiques paysages naturels. Falaises, bords de plage et simples champs de fleurs en mettent ainsi plein les yeux, tandis que les visages arrivent à retranscrire correctement les émotions. Les nids de rats semblent quant à eux plus sordides et angoissants que jamais. Et l'arrivée du personnage de Sophia "Le Scorpion des Mers" en fin de septième chapitre apporte une touche de piraterie fort sympathique, rehaussée par des effets de pluie convaincants. Les seuls points noirs de cette version preview concernent la présence de quelques bugs graphiques ainsi que de léger problèmes de scripts de la part d'Arnaud. Rien d'alarmant pour un jeu en cours de développement, et nous sommes prêts à parier que ces soucis seront absents de la version finale.
A Plague Tale Requiem s'annonce comme le digne successeur du hit de 2019. Graphismes de qualité, ambiance prenante, univers captivant et personnages attachants sont une nouvelle fois de la partie. Le gameplay semble quant à lui nous offrir un peu plus de liberté qu'auparavant, ce qui s'avère toujours bon à prendre, et a été amélioré ici ou là par petites touches. A priori Asobo Studio n'a pas cherché à bouleverser la recette originale, mais cela ne devrait pas être un problème au regard de la qualité du premier épisode. Nous nous réjouissons donc déjà de retrouver Hugo et Amicia le mois prochain, et frissonnons à l'avance à l'idée de devoir affronter toujours plus de rats.