X10 > Alan Wake

Avant de rentrer dans le vif du sujet, rappelons que l’histoire d’Alan Wake se présente comme n’importe quel thriller qu’on regarderait au cinéma. Célèbre écrivain à la plume inimitable, Alan Wake est un homme public adulé par de nombreux fans. Auteurs de plusieurs ouvrages qui lui ont permis d’accéder au rang de star planétaire, notre homme tente pourtant de fuir cette notoriété qu’il a visiblement du mal à gérer. D’ailleurs, depuis peu, Alan Wake est atteint du syndrome de la page blanche et la pression qu’il subit par son éditeur l’oblige à prendre quelques vacances en compagnie de sa tendre et douce : Alice. C’est donc du côté de Bright Falls, petite bourgade de l’ouest des Etats-Unis qu’ils décident de se rendre. Située au pied d’une montagne, la ville ne tarde pas à dévoiler son visage macabre, celui qui a fait disparaître Alice un soir lors d’un accident de voiture. Alan Wake se réveille alors groggy, constatant la disparition de sa femme. S’il part aussitôt à la recherche de sa femme, il va surtout se rendre compte que le village où il était censé séjourner semble hanté par une force invisible, rendant les habitants pour le moins violents. Dans sa quête, notre héros va également tomber sur les pages d’un manuscrit, visiblement écrit de sa plume, et dont il semble être le héros principal. Commence alors une course-poursuite contre la montre qui vont l’emmener jusque dans les profondeurs de Bright Falls mais surtout de son esprit torturé.

En plein rêve

C’est à partir de ce postulat que l’histoire d’Alan Wake prend forme. Quelques minutes d’introduction et le joueur est aussitôt plongé dans l’obscurité de cette cité où seul le silence règne en maître. Sujet à des troubles psychiques, notre héros va devoir composer avec des apparitions fortuites qui le mèneront vers les ténèbres, le lieu qui semble détenir les indices pour retrouver son épouse. Vous l’avez compris, Alan Wake est un thriller psychologique où le simple grincement de porte et l’apparition d’une silhouette au loin suffisent pour faire grimper notre trouillomètre à son paroxysme. D’ailleurs, histoire d’amplifier ce côté effrayant, notre écrivain déboussolé n’aura qu’une vulgaire lampe-torche pour faire face aux nombreux ennemis qui l’attendent sur sa route. Une source lumineuse qui devra être alimentée régulièrement en piles pour ne pas se retrouver dans l’obscurité totale. Bien sûr, les développeurs ont pris soin de distiller ces recharges au cours de l’aventure. Car il faut bien le préciser, sans cette lampe-torche, Alan Wake n’est plus rien. Non seulement, elle permet d’éclairer son chemin, mais en plus, elle est l’outil indispensable pour se débarrasser de ces êtres obscurs, généralement affaiblis lorsqu’on braque la lumière dans leur direction. C’est bien connu, c’est par la lumière que vient le Salut et donc la délivrance. Quoiqu’il en soit, il ne sera pas rare de se retrouver à court de piles et le cas échéant, il faudra trouver une autre source lumineuse pour repousser l’ennemi qui ne recule jamais devant rien. A ce sujet, pour se protéger, Alan Wake fera usage de nombreuses armes à feu. A l’instar des anciennes productions de Remedy Entertainment, l’arsenal est varié et se découvre au fil des missions. Si l’on commence avec un simple pistolet de base, on terminera l’aventure avec des armes plus sophistiquées et à la puissance de feu inégalée. On pourra également utiliser des fumigènes et autres fusées de détresse pour se débarrasser efficacement d’une nuée d’ennemis féroces. La lampe-torche pourra elle aussi évoluer puisqu’on trouvera au fil de l’aventure d’autres éclairages beaucoup plus performante mais surtout à la durée de vite plus importante. Bref, plus on avancera dans le jeu et plus la difficulté augmentera.

Vous l’avez compris, Alan Wake est un thriller psychologique où le simple grincement de porte et l’apparition d’une silhouette au loin suffisent pour faire grimper notre trouillomètre à son paroxysme."

Pouvant être classé dans la famille des jeux d’action à la troisième personne à la progression linéaire, Alan Wake offre néanmoins une expérience pour le moins captivante. Le scénario, plutôt bien écrit par Sam Lake, le scénariste et accessoirement Monsieur Max Payne en personne, happe le joueur dès les premiers instants. Non seulement, le jeu soulève des questions mais en plus, il en rajoute au fur et à mesure de notre avancée. C’est d’autant plus agréable que la prise en main est fort agréable, avec un personnage souple, doté d’un éventail de mouvements assez large. Marche, course, sprint (de façon limitée), saut, esquive, finalement, il ne manque qu’un système de couverture pour faire comme tout le monde. Cependant, Remedy Entertainment ne veut pas faire de son Alan Wake un vulgaire jeu de shoot à la troisième personne et souhaite conserver des mécanismes ancestraux pour conserver une part d’angoisse quand il faut affronter plusieurs dizaines d’ennemis à la fois. Toutefois, soyez rassurés, le syndrome gameplay old school, voire has been de Resident Evil 5, n’est pas reproduit ici, la jouabilité étant d’une souplesse exemplaire. D’ailleurs, les concepteurs auraient très bien pu repenser le gameplay avec le temps de développement qu’ils se sont offerts, mais ils ont préféré peaufiner l’aspect technique pour que le joueur soit totalement immergé dans cette ambiance pesante. Toujours très impressionnant graphiquement, Alan Wake étonne surtout au niveau de ses détails, avec des textures très fines et une véritable cohérence dans ses environnements. Le level design a fait l’objet d’un soin tout particulier avec des sauvegardes rapides placées astucieusement. A moins d’une erreur de parcours ou de jugement, Alan Wake est bien parti pour figurer parmi les plus grosses pointures de 2010 sur Xbox 360 ; la version PC ayant été récemment annulée. Réponse fixée au 21 mai prochain.