Wolfenstein Youngblood : défourailler des nazis, c’est vraiment mieux à deux ? Nos impressions
Après moins de deux ans d’attente, les fans de Wolfenstein vont enfin pouvoir se faire plaisir avec Youngblood, un épisode dont les nouveautés n'avaient pas encore été clairement identifiées jusqu'à présent, surtout avec un temps de développement aussi court. D'ailleurs, le jeu n’a pas été conçu intégralement par les Suédois de MachineGames, puisque tout le level design a été confié à Arkane Studios (Dishonored) dont l'objectif a été de réaliser des environnements bien plus ouverts qu’auparavant. Quant au gameplay, il a lui aussi évolué car Wolfenstein : Youngblood n’est pas une expérience solo comme son prédécesseur, mais a bien été pensé pour la coopération. Nos impressions après une 40 minutes de jeu sur PC.
Après la libération des Etats-Unis grâce à la Résistance menée par B.J Blazkowicz dans Wolfenstein : The New Colossus, le héros a subitement disparu, laissant sa femme Anna et ses filles sans la moindre nouvelle. Youngblood se déroule donc 20 ans après, au coeur des années 80, et raconte l’histoire des jumelles Jess et Soph parties à la recherche de leur père à Paris. Les Lyonnais d’Arkane Studios ont donc été patriotes, avec une interprétation très réussie de la capitale qui subit l’oppression du 3e Reich depuis des décennies. En effet, si les Etats-Unis ont pu être libérés, l’Europe reste acquise au pouvoir nazi et l’empire construit par Hitler ne semble pas près de s’effondrer malgré les revers subis. Comme dans l’épisode précédent où la culture des années 60 était mise à l’honneur, on retrouve ici de nombreux éléments directement issus des années 80 mais dans une version revue et corrigée par la propagande du Dr Gobbels. Le seul côté qui nous a semblé manquer à l’appel concerne les couleurs fluos, remplacées ici par des nuances sombres et martiales ponctuées par le rouge des drapeaux ornés de la croix gammée. Cette ambiance sied particulièrement bien aux environnements du jeu qui sont clairement plus vastes que ceux de The New Colossus ; le level design rappellera immédiatement des souvenirs à ceux qui ont joué à Dishonored. Chaque map dispose de nombreux passages, et si l'on peut bien sûr foncer dans le tas, l’option furtive n’aura jamais été aussi réaliste. D’ailleurs, le jeu encourage même à éviter de faire du bruit en remettant des récompenses spéciales en fin de niveau lorsque l’on parvient à ne pas se faire repérer.
PARIS, C’ÉTAIT LA GAIETÉ
Wolfenstein : Youngblood s'articule de la même manière que The New Colossus, c'est-à-dire des zone différentes reliées par un hub. Ici, exit le sous-marin volé à Fraü Engel, car la résistance française se tapit dans les catacombes de Paris et utilise le réseau souterrain pour se déplacer à l’insu des dangereux soldats patrouillant les rues - sachant que chaque secteur correspond à un quartier de Paris. Sur ce point, on peut vous affirmer que MachineGames a effectué un joli travail car on a pu découvrir de nombreux nouveaux ennemis, dont les redoutables DieselSoldat qui demandent une sacrée coordination entre les joueurs avant de les voir passer l’arme à gauche. Comme on vous le disait en introduction, Youngblood est pensé pour la coopération, chaque joueur incarnant l'une des filles de B.J Blazkowicz. Si jouer avec un ami ne pose aucun problème, on n’a en revanche pas eu le loisir d’essayer avec l'I.A. (ce qui est possible), ni avec un partenaire aléatoire rencontré en matchmaking. D'ailleurs, cette dernière solution ne semble pas avoir été prévue, car sorti de la communication micro, il n’existe aucun moyen de donner des ordres à votre ami ou à l’I.A. qui vous accompagne, ce qui risque de poser de sacrés soucis. Ceci dit, communiquer avec son partenaire via le chat vocal (ce qui était le cas quand nous avons essayé le jeu) est extrêmement plaisant, et on se rend assez vite compte que la coopération est indispensable. Pas question de faire le héros et de laisser son pote derrière, sous peine de faire face à un échec cuisant. En effet, pour s’adapter au jeu en équipe, les développeurs ont multiplié le nombre des ennemis, mais également leur résistance, au point que les plus gros soldats sont de vrais sacs à PV.
Avec des sensations de shoot toujours aussi agréables, et une action hyper bourrine la plupart du temps, Youngblood offre aussi un pan RPG où il va falloir faire des choix et prendre le temps d’améliorer armes et compétences.
Pour triompher, il va donc falloir ruser en visant les weakspots par exemple, et faire preuve de méthode. Sur les gros DieselSoldat, la meilleure consiste à ce qu’un joueur prenne l’aggro pendant que son allié s’occupe du point faible localisé dans le dos de l'ennemi. Avec des sensations de shoot toujours aussi agréables, et une action hyper bourrine la plupart du temps, Wolfenstein : Youngblood offre aussi un pan RPG où il va falloir faire des choix et prendre le temps d’améliorer armes et compétences. Équipées de la même armure que leur père, les jumelles peuvent acquérir de nouveaux pouvoirs, et ainsi se spécialiser dans le combat frontal, ou l’infiltration. Lors de notre démo, Soph disposait d’un gros fusil à pompe et d’une capacité d’armure permettant de devenir invisible pendant quelques instants, afin de se rapprocher tranquillement de sa cible. À l’inverse, Jess tenait un fusil d’assaut et était capable de dashe pour repousser les ennemis voulant réduire la distance. Précisons tout de même que ces rôles n’ont bien sûr rien d’obligatoire. En ramassant les pièces de monnaie éparpillées dans les niveaux, on peut acheter des améliorations pour nos armes ainsi que des améliorations cosmétiques pour notre personnage (afin de frimer devant son pote). Au niveau de l’armure, le système utilisé est plus classique et permet d'accéder à des points de compétence à chaque niveau gagné, tandis qu’un arbre permettra ensuite de choisir les pouvoirs dont on veut équiper notre demoiselle. La coopération sera également cruciale pour rester en vie, car une fois un allié au sol, on n'a que quelques secondes pour aller le remettre sur pieds. En cas de décès, une vie sera consommée jusqu’à ce que les deux joueurs soient morts, ce qui obligera alors à recommencer tout le niveau.
J’AI DEUX AMOURS
Une preuve de plus que Youngblood est entièrement basé sur la coopération. D’ailleurs, tout le matériel est unique à chaque joueur, ce qui fait que l’on ne peut pas se faire voler son loot ; en contrepartie, on doit appeler notre ami quand on trouve quelque chose d’intéressant. L’inconvénient de cette mécanique, c’est qu’il est également impossible de partager des ressources. Dommage, on aurait bien aimé pouvoir filer de la vie, de l’armure ou des munitions à notre équipier lorsque celui-ci est dans le besoin. Pourtant, les interactions entre les joueurs sont plutôt nombreuses. On pense notamment aux coffres qui renferment des vies supplémentaires qu’il faut ouvrir à deux, ou les passages lors desquels un joueur doit générer un mot de passe, puis le dicter à son ami qui est devant une serrure. Chaque soeur dispose également d'un petit boost qui peut être appliqué à sa jumelle et qui confère un peu plus de vie, des dégâts augmentés, ou encore une vitesse de déplacement plus rapide même si tout ceci reste temporaire. Pas d'écran splitté malheureusement, mais pour s’assurer que vous trouviez un joueur avec qui partager l’aventure, Bethesda Softworks a ajouté un Buddy Pass dans l'édition Deluxe du jeu. Concrètement, ça vous donne un code supplémentaire que vous pouvez donner à un ami afin de jouer avec lui. Il ne s’agit pas d’un code à usage unique, mais bien d’un pass temporaire qui permet à son récipiendaire de partager votre partie. Du coup, vous avez la possibilité de début le jeu avec un pote, puis de le finir avec un autre tout en utilisant le même code. Bien sûr, celui qui dispose du code ami ne pourra pas lancer le jeu tant qu’il n’aura pas été invité par le propriétaire du jeu.
Wolfenstein Youngblood s’annonce comme une expérience coopérative à ne pas rater si l'on est fan de FPS et de l’univers déjanté de MachineGames. On ne doute pas de la qualité du jeu quand on connaît un ami avec qui partager l'aventure (ce qui est facilité par le Buddy Pass), mais on se demande du coup l’intérêt du jeu en solo ou avec un joueur trouvé en matchmaking. Le titre ne dispose d’aucun système pour communiquer à part le chat vocal, et on n’a pas encore pu voir comment se comportait l’I.A. quand elle incarne notre alliée - tout ça sachant que l'on ne pourra pas donner d’ordre, a priori. Néanmoins, le Paris sous le joug des troupes nazies dans les années 80 reste séduisant, tandis que le gameplay, bourrin à souhait mais qui laisse l'infiltration s'exprimer de temps en temps, devraient convaincre les adeptes de la premièr heure.