Two Point Hospital : on y a joué et on a retrouvé l'ambiance du premier Theme Hospital, un futur jeu culte ?


Two Point Hospital : on y a joué et on a retrouvé l'ambiance du premier Theme Hospital, un futur jeu culte ?

Sorti en 1997, Theme Hospital est probablement l’un des meilleurs city-builders et jeux de gestion jamais sortis. Pourquoi ? C’est simple : Bullfrog Productions avait réussi un savant mélange entre un jeu de management extrêmement pointu avec de multiples paramètres, des objectifs de rentabilité à atteindre (en bon dirigeant d’un hôpital privé) et un côté totalement loufoque avec moult maladies imaginaires. Ce cocktail permettait de prendre des décisions morbides sans le moindre sentiment, d’intégrer le taux de décès comme une composante du succès et, surtout, de rigoler à gorge déployée face à un humour omniprésent. Aujourd’hui, des anciens de chez Bullfrog - lassés de voir Electronic Arts ne rien faire de la licence - ont donc lancé leur studio nommé Two Point afin de développer le successeur de ce mythique titre de gestion. Nous avons pu prendre en main Two Point Hospital pendant quelques heures dans les locaux de SEGA au Royaume-Uni. Voici nos impressions !


Two Point HospitalTout d’abord, on tient à préciser que contrairement à certaines licences (coucou Tennis World Tour !), Two Point Studios est bel et bien composé d’ex-développeurs qui ont travaillé sur le mythique Theme Hospital. On retrouvera ainsi Gary Carr et Mark Webley, deux anciens de Bullfrog qui ont œuvré à l’époque où le studio était dirigé par Peter Molyneux, et qui sont ensuite passés par Lionhead (Fable) avant de fonder Two Point Studios en 2016. Avec ces deux vétérans à bord et SEGA en tant qu’éditeur, on avoue avoir été plutôt confiant sur le projet... et nous n'avons pas été déçus. Si vous avez passé des heures de votre jeunesse les yeux rivés sur l’écran, hypnotisés par Theme Hospital, on peut vous assurer que Two Point Hospital en est le digne successeur. Reprenant une vue en 3D isométrique, le jeu nous place toujours dans la peau d’un dirigeant d’établissement hospitalier. Dans cet infâme monde capitaliste, l’objectif n’est absolument pas de combattre des maladies mais de maximiser les profits générés par l’hôpital, que cela implique de soigner des gens ou pas. Sous son apparence bonhomme, le jeu est en fait un impitoyable jeu de gestion où l’équilibre est extrêmement dur à trouver et où d’innombrables paramètres entrent en jeu. En effet, chaque patient étant un client, chaque action entreprise pour ce dernier coûte de l’argent et réduit donc les marges. L’objectif ultime est donc de pouvoir se faire le plus de fric possible sur le dos de chaque patient et d’optimiser les investissements réalisés. Cela veut dire maximiser l’utilisation de chaque salle, puisqu’un équipement qui n’est pas en service ne rapporte rien. Il va donc falloir que tout tourne à plein régime, que les gens fassent la queue (mais le moins possible, afin qu’ils n’aillent pas voir ailleurs) et si certains doivent mourir, ainsi soit-il. Tant que le taux de décès reste marginal et que votre hôpital soigne plus qu’il ne tue, les gens seront contents.

 

DOCTEUR MABOUL

 

Two Point HospitalPour faire passer la pilule de cette simulation de gestion très brutale et où les sentiments n’ont pas leur place, les développeurs de chez Two Point ont repris la recette de Theme Hospital qui consiste à dédramatiser la maladie via une énorme dose d’humour. Ici, chaque pathologie est d’une part totalement imaginaire, et de l’autre totalement absurde. On va donc retrouver certains maux du premier opus remis au goût du jour et d'autres qui ont été créés de toutes pièces. Si les nostalgiques se souviennent forcément du Syndrome du King où des patients se prenaient pour Elvis Presley, sachez que l’on devra désormais faire face à une variante avec Freddy Mercury. Sans doute un symptôme qui prouve que le développement est bel et bien passé d’un studio américain à une entité britannique. Si cette maladie ne nécessite qu’un bon psychiatre, de nombreuses nouvelles pathologies demandent leur salle de traitement spécifique. Parmi les maux qui rempliront notre établissement, on mentionnera la tête d’ampoule (une machine remplace la tête du client), la folie cuisinière (le patient se présente avec une casserole sur la tête que l’on doit retirer avec un électro-aimant) ou encore la pixellisation (la personne est toute pixellisée jusqu’à son passage dans une machine qui va lisser son rendu). Les développeurs ont également repris certaines atteintes des plus hilarantes comme le syndrome de la momie où le malade apparait par exemple sous les traits d’une momie qu’il va falloir simplement déballer. L’humour est donc toujours omniprésent et les animations des soins nous font tout autant rigoler par leur absurdité totale. Une bonne ambiance que l'on retrouve partout, des annonces improbables de la réception aux CV du personnel que l’on devra embaucher pour faire tourner notre établissement. On avoue aussi que le fait d’incarner un manager sans cœur et prêt à tout pour maximiser ses profits devient rapidement jouissif. Il est même possible de recycler certaines vieilles techniques du jeu original, comme celle où l’on pousse le chauffage à fond pour que les patients dépensent plus dans les distributeurs de canettes.

 

Two Point Hospital se révèle être un redoutable jeu de gestion, bien plus ardu qu’on ne l’imaginait.

 

Two Point HospitalSorti cet aspect bonhomme, renforcé par la direction artistique inspirée de Wallace & Gromit, Two Point Hospital se révèle être un redoutable jeu de gestion, bien plus ardu qu’on ne l’imaginait. Le joueur va ainsi devoir optimiser chaque mètre carré disponible dans son établissement car le nombre de salles de soin à construire augmentera exponentiellement au fur et à mesure des progrès. Des milliers de paramètres vont devoir être gérés, du personnel (son nombre, ses compétences, sa formation, sa disponibilité, sa fatigue, son bonheur, etc) aux bâtiments (taille, usure, flux des personnes, accueil, machines, etc) sans oublier les clients que l’on devra choyer pour que leur attente ne soit pas trop pénible. Il faudra donc investir dans des bancs, des plantes, des radiateurs, des extincteurs, des toilettes, des distributeurs de boissons ou de snacks, et même des bornes d’arcade. Comme en vrai, il va falloir profiter de ce temps d’attente pour faire dépenser les patients au maximum en leur proposant moult divertissements et gourmandises, vendus à prix d’or - ou pas - selon votre politique. En bon manager, on devra bien sûr décider du prix de tous les actes médicaux et de tout ce qui est vendu dans nos murs, ce qui aura un impact sur la clientèle. Faire varier les prix va aussi permettre de définir des stratégies plus larges. Vaut–il mieux être rentable dans tous les domaines avec une clientèle correcte, extorquer un maximum à un minimum de gens ou faire "simplement" du volume ? On peut aussi choisir une approche différente et rendre les soins médicaux peu chers pour attirer le chaland, puis le dépouiller avec des boissons et des divertissements à des tarifs stratosphériques. Vous l’avez compris : le choix dépend de vous et il n’y a pas vraiment de recette de cuisine à appliquer pour obtenir le succès à coup sûr dans ce titre qui cache bien son jeu. Mieux, Two Point Hospital propose même divers environnements où construire votre institution, ce qui va bien sûr avoir un impact sur le type de pathologies auquel il faudra faire face. Clairement, les amateurs de gestion tiennent ici le digne héritier de Theme Hospital.


Notre degré d’attente

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