Thief : on y a joué, nos impressions


La semaine dernière, Square Enix nous a conviés à Londres pour assister à la présentation du nouveau projet d'Eidos Montréal : Thief. Comme le studio canadien l'a déjà répété à maintes reprises, il ne s'agit pas d'une suite mais plutôt d'un reboot de la série née sur PC en 1998 avec The Dark Project. Toujours aussi cyberpunk et mettant une nouvelle fois en scène le fameux voleur Garrett, ce nouveau volet se veut particulièrement ambitieux en instillant un certain nombre d'innovations, sans pour autant renier les origines de la licence. La recette fonctionne-t-elle à merveille ? Premiers éléments de réponse, manette en main.

ThiefL'histoire de Thief se déroule dans une ville qui donne l'impression d'être la réinterprétation d'une grande métropole britannique, probablement Londres, même si les développeurs d'Eidos Montréal sont restés vagues sur le sujet. Quoi qu'il en soit, l'univers se veut vaste et s'étendra au fil de l'aventure. Nous avons débuté notre partie en arrivant dans notre nouveau chez-nous située dans une ancienne tour, avec comme principale décoration une horloge prétendument hantée. Autrement dit, l'endroit idéal pour profiter d'une quiétude et d'un point de vue sans égal. Cette demeure servira principalement à sauvegarder sa progression, et contempler les objets rares que l'on aura récupérés pendant ses pérégrinations. En mettant son nez dehors, on découvre une cité à l'atmosphère particulièrement sombre (forcément), et plus qu'une alliée pour se dissimuler, cette obscurité souligne ce malaise omniprésent qui règne dans les quartiers de la ville. En termes de réalisation, Thief n'est pas vraiment exceptionnel, surtout pour un FPS. Si les effets de lumières sont plutôt réussis, les textures sont en revanche très moyennes. Après être allé à la rencontre de Basso, un ex-ouvreur de coffres qui indiquera les missions durant tout le jeu, on pouvait enfin s'attaquer à la première. Plus concrètement, une mission nécessite d'aller s'emparer d'un objet à un endroit de la carte en se servant de toutes les aptitudes de Garrett. Il est donc impératif de se rendre sur place pour étudier les lieux, et repérer ainsi les différents points d'entrée, les gardes ou encore les échappatoires ; sans oublier les objets que l'on peut ramasser sur le chemin, ces derniers étant souvent bien cachés et particulièrement durs à trouver. Ils seront cependant indispensables pour s'assurer des finances saines, condition sine qua nond'une progression paisible à travers les ruelles sombres de Thief.

 

En termes de réalisation, Thief n'est pas vraiment exceptionnel, surtout pour un FPS. Si les effets de lumières sont plutôt réussis, les textures sont en revanche très moyennes."

 

ThiefLa progression à travers ces ruelles et d'ailleurs l'un des points forts du jeu. En effet, il faut réellement s'imprégner de la map et identifier ses nombreux points d'interaction. Passerelles à faire tomber d'une flèche, ponts que l'on peut abaisser en coupant un câble, cordes à accrocher avec ses flèches pour emprunter les voies aériennes, visseuse pour déboulonner les plaques d'égouts, ou encore pied de biche pour forcer les portes et les fenêtres, le choix ne manquera pas. Le level design est une vraie invitation au speedrun tellement les chemins sont variés. En ce qui concerne l'infiltration, Thief reste fidèle à lui-même avec cette extrême nécessité de rester dans l'obscurité pour échapper aux gardes. Le héros peut d'ailleurs jouer avec la pénombre en éteignant certaines torches à l'aide de flèches à eau, comme dans le premier opus de la série. Une fois à l'intérieur du bâtiment, le joueur doit parvenir à se frayer un chemin jusqu'à la pièce où se trouve le coffre tant convoité ; et comme à l’extérieur, on pourra user de mouvements pour rester discret. Par exemple, Garrett sera capable de se pencher plus ou moins pour voir derrière un coin de mur, ou même jeter un œil via le trou de la serrure histoire de s'assurer que personne ne viendra ruiner son coup. La pièce localisée, il faudra ensuite trouver le fameux coffre, et là aussi ce ne sera pas une sinécure. Chaque tiroir et chaque placard peut être une cachette potentielle, au même titre qu'un tableau ou qu'une bibliothèque susceptible de dissimuler un interrupteur donnant accès à une salle secrète, défendue ou non par des pièges. Une fois le coffre sous les yeux, on peut enfin tenter sa chance et procéder à l’ouverture de la boîte. Ici, pas de foreuse à poser façon Payday. Tout se passe en douceur, et on devra donc crocheter la serrure au doigté.

 

IL NE L'AURA PAS VOLÉ

 

ThiefPour cela, il suffit d'orienter correctement les deux sticks, des symboles venant alors s'afficher pour valider l'opération. Une pression sur A et hop, l’affaire est dans le sac. Notons que pour certains coffres à combinaison, il sera impératif de fouiller les alentours pour récupérer le code manquant, ce qui ajoute une certaine dose d'incertitude à des vols assez millimétrés. Dernière opération : ressortir sans que les gardes ne soient alertés, ce qui ne pose généralement que peu de problèmes, puisqu’il suffit souvent de reprendre le chemin par lequel on est arrivé. En plus des vols indiqués par les PNJ, Thief regorge de missions annexes. En effet, parmi les objets que l’on ramasse dans les différentes rues, se trouvent plusieurs documents très utiles puisqu’ils indiquent de nouveaux trésors bien mieux cachés. Pour ceux-là, il est nécessaire d'avoir recours à son sens de l’orientation afin de trouver l'emplacement exact de ces objets rares, et la manière d’y accéder.  Et souvent, cela n'est pas gratuit, car si les loots patiemment amassés font gonfler à vue d'oeil le compte bancaire, les passages chez le marchand le vident tout aussi rapidement du fait de la variété d’équipements proposés. On pense notamment aux flèches dont la tête peut être changée : trident pour tuer, eau, feu, gaz incapacitant, etc. Il y a aussi la pince coupante qui permettra de sectionner le câble de certains mécanismes, ou encore la visseuse dont on vous parlait tout à l'heure et qui permettra de passer par les égouts. En plus d'améliorer notre arsenal, le marchand proposera aussi des potions pour faire remonter nos différentes jauges. Plusieurs aides ont été intégrées si jamais l’infiltration pose quelques problèmes, dont une capacité appelée le Focus. Comme souvent dans pareille circonstance, il s'agit d'une fonctionnalité qui met en surbrillance les éléments avec lesquels il est possible d'interagir, ainsi que les items à récupérer. Lors des phases de crochetage, le Focus permet d’avoir une vue en coupe de la serrure que l'on est en train de forcer, et de faciliter ainsi le positionnement des deux sticks.

 

La progression à travers ces ruelles et d'ailleurs l'un des points forts du jeu. En effet, il faut réellement s'imprégner de la map et identifier ses nombreux points d'interaction."

 

ThiefEn extérieur, cette aide est précieuse lorsque l’on peine à trouver comment se rendre à son objectif, toujours via des éléments mis en avant. Attention toutefois, le Focus n'est pas gratuit car il dépend d'une jauge que l'on doit, bien évidemment, remplir à coups de potion achetée chez le marchand. Mais même les meilleurs cambrioleurs peuvent faire des erreurs, ce qui explique pourquoi Thief comporte un système de combat assez simple, il faut le reconnaître. On dispose donc d'une matraque pour les affrontements au corps-à-corps. Si un garde ne faisant pas attention à votre présence pourra être neutralisé avec un simple takedown, l’histoire se complique en cas de combat frontal. Il faudra alors parer les coups et asséner un maximum de coups au soldat, jusqu’à ce que ce dernier soit sonné. L'occasion ou jamais de l'achever avec des attaques très douloureuses. L’autre option reste l'arc qui offre la sécurité de la distance pour peu que la visée soit précise et les poches pleines de billets, les flèches n'étant pas, là encore, gratuites. Malheureusement, tout n’est pas or et pierres précieuses dans Thief, et plusieurs points noirs ont émaillé le déroulement de notre démo. En tête de liste, on retrouve les interactions avec l’environnement : en effet, si pour entrer dans une pièce il faudra forcer une fenêtre, il faudra la forcer de nouveau pour quitter les lieux. Une incohérence scénaristique qui devient franchement pesante à la longue, surtout lorsqu’on coupe par l’intérieur de certains bâtiments pour se déplacer plus rapidement. Même topo pour les plaques d’égouts que l'on doit dévisser à chaque passage, ce qui ralentit là aussi l’action de manière récurrente. Les premières heures dans l’univers de Thief sont également difficiles à apréhender, en raison de la complexité des niveaux et d'une carte sans légende ni aucune annotation, ce qui n’est pas d’une grande aide pour s’orienter.

 

BRAQUAGE À L'ITALIENNE

 

ThiefCe choix est compréhensible lorsqu’on veut laisser le joueur aborder les lieux à sa manière, mais les développeurs d'Eidos Montréal auraient très bien pu intégrer un marqueur contrôlé par le joueur, pour lui faciliter l'accès à certains endroits secrets. On doit donc se contenter de naviguer dans les menus entre une carte récupérée et rangée avec les autres documents, et la carte du niveau pour les déplacements. Une mini-map que l'on peut faire apparaître à n’importe quel moment est également présente, mais le fait que celle-ci soit complètement opaque dénote également un manque de finition. Une fois cette dernière ouverte, la moitié droite de l'écran se retrouve donc cachée, réduisant du coup le champ de vision. L'I.A. ne s'est pas non plus montrée particulièrement terrible durant la démo. En effet, nous avons réussi à nous approcher des gardes en pleine lumière, et ce sans qu’aucun d'eux ne nous repère. Idem en ce qui concerne les flèches : à court de flèche avec une tête trident, nous avons balancé trois flèches grappin en pleine tête d'un ennemi. Ce dernier était toujours en vie, avec une jauge à peine entamée. Top pour le réalisme. On a également constaté des conflits entre les différentes commandes. Par exemple,  pour se cacher derrière un coin de table, il faut utiliser X, soit la même touche que pour ramasser un objet. Vous pouvez d’ores et déjà imaginer ce qui se passe lorsqu’un objet est placé sur un coin de table, Garett étant alors partagé entre l’appât du gain et l’envie de se dissimuler. Mais gardons à l'esprit qu'il s'agissait d’une démo alpha et avec encore quelques mois de développement devant lui, Eidos Montréal dispose encore d'une bonne marge pour améliorer son bébé. Précisons aussi que le jeu tournait sur des PC équipés dernières cartes Radeon R9. Rappelons que Thief sortira le 28 février 2014 sur PC, PS3, PS4, Xbox 360 et Xbox One.

 




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