The Warriors


The Warriors

Loin des car-jacking de GTA, loin des carrefours dangereux de Midnight Club et des couloirs glauques de Manhunt, Rockstar change totalement de registre. La mode est au beat’em all et The Warriors s’y prête parfaitement. Direction Broadway Avenue à New York City pour en savoir davantage.


Avant d’être la nouvelle trouvaille vidéoludique de Rockstar Games et plus précisément de la branche située à Toronto, The Warriors est avant tout un bouquin écrit par Sol Yurick mais également l’œuvre cinématographique de Walter Hill. Scénariste et metteur en scène, on lui doit des films devenus cultes tels que 48 heures et sa suite 48 heures de plus (avec à l’écran Eddy Murphy et Nick Nolte) mais aussi d’autres œuvres plus insipides comme Last Man Standing avec Bruce Willis. Walter Hill a également participé au scénario de Aliens, Le Retour et Alien 3 pour ne citer qu’eux. Un certain gage de qualité donc...

 

Can you dig it ?

 

Réalisé en 1979, The Warriors (Les Guerriers de la Nuit pour son appellation française, sic.) retrace le parcours du gang éponyme dans les rues malfamées de New York. Accusés du meurtre de Cyrus, le leader des Grammercy Hills – la plus importante bande de la ville - les neuf membres de The Warriors sont alors pris en chasse par tous les autres gangs new-yorkais avec pour seule consigne de les abattre. Les attend alors un périple long de 20 miles (35 kilomètres) avant d’arriver à Coney Island, leur QG et lieu de trêve pour nos guerriers de la nuit. Si l’on en croit les rapports datant de l’époque, le tournage du film fut extrêmement difficile. Une difficulté due à un tournage essentiellement réalisé la nuit et en extérieur dans les rues et les stations de métro de Manhattan et Brooklyn. Plus qu’un lieu, le métro de New York joue un rôle à part entière dans le film. Et même si les Warriors sillonnent la ville de stations en stations, 90% des scènes "underground" ont été filmées au sein d’une seule et même station : celle de la 72ème rue, située dans le West Side. Il y va de même pour le grand rassemblement des gangs qui a lieu au début du film. Supposée avoir lieu dans le Bronx, la scène a été, en réalité, filmée au Riverside Park Playground dans l’Upper West Side. Par manque de moyens, certains figurants s’avéraient être de vrais délinquants, ce qui a valu à la production, un certain nombre de vols perpétrés au sein des plateaux.

 

Coney Island : another world

 

Impossible également de parler de The Warriors sans évoquer Coney Island. Situé dans le sud de Brooklyn, Coney Island est un lieu particulier. De la station de métro jusqu’à la jetée située en bord de mer, chaque pas effectué au sein de ce parc d’attractions est un émerveillement de tous les instants. Aux antipodes de l’ambiance festive de Disney World, Coney Island est surtout connu pour être le premier parc d’amusements construit aux Etats-Unis (au monde ?). Ici, le temps s’est arrêté, quelque part entre la fin des années 60 et le début des années 70. Les attractions peu nombreuses, abîmées et le faible pourcentage de fréquentation nous prouvent à quel point Coney Island est un lieu délaissé par la population new-yorkaise. Pour autant, même si un certain sentiment d’appréhension peut se faire sentir en parcourant les rues sales et nauséabondes de ce bout de quartier, le souvenir restera indélébile avec pour symbole éternel la fameuse grande roue, qu’on appellera ici Wonder Wheel, emblème également du long-métrage. Elle est d’ailleurs le point de départ du film The Warriors, qui s'ouvre et se clôt à Coney Island, un lieu définitivement mythique !

 

La Rockstar Touch

 

Fleuron de la 2D avec la baston, le genre beat’em all trouve difficilement ses marques depuis l’avènement de la 3D. Peu de titres ont en effet réussi à imposer leur style, certainement parce que donner des baffes est une chose mais le faire dans un univers où l’ambiance renforce l’immersion rend le geste encore plus classe. Rockstar Games l’a bien compris et compte bien changer la donne. Pour ce faire, l’équipe de Toronto s’est penchée de plus près du film de Walter Hill. Séance ciné obligatoire, avec peut-être un paquet de pop-corns sur les genoux mais surtout un calepin et un stylo entre les mains afin de prendre des notes. L’atmosphère lourde, le charisme des personnages et l’esthétique vintage affirmée font en effet de cette œuvre un excellent point de départ pour un jeu vidéo. Si le côté has-been du film de Walter Hill arrachera un sourire nerveux à chaque apparition d’un membre de The Warriors, l’effet vintage n’a bizarrement plus aucun impact dans le jeu. C’est ça la Rockstar touch ! Cette touche personnelle qui nous assure également un jeu résolument mâture, adulte où la violence est un gage de réussite commerciale mais surtout d’une marque assumée.

 

Un bon coup dans les valseuses

 

L’adaptation de The Warriors exhibe une violence inouïe, pourtant quasi inexistante dans le film. Certes, on voit Cyrus se manger une bastos en pleine poitrine avec une bonne giclée de sang mais rien de plus. Pour autant, le long-métrage avait réussi à être au centre d'une polémique et fit scandale à l’époque, allant même à être interdit d'entrée aux mineurs de moins de 18 ans. Quant au jeu, il risque certainement la même sentence. L’intensité des combats, l’impact des coups, les litres d’hémoglobine et la mise en scène cinématographique font de The Warriors un jeu à ne pas mettre entre toutes les mains. Il faut voir à quel point il est possible d’achever un ennemi par terre, des coups de lattes en pleine figure, causant assurément une mort prématurée. De même, tous les coups marqueront le visage et le corps des protagonistes. Arcades défoncées, paupières gonflées, joues tuméfiées, nez en sang ou bien encore bras lacérés, rien ne nous sera épargné. Heureusement, il sera possible de se soigner auprès de revendeurs de fortune (des Health dealers nous précise l’équipe de Rockstar New York) moyennant quelques dollars, qu’on aura récupéré au préalable sur le corps d’un mec fraîchement tabassé. L’injection du contenu plus ou moins licite d’une petite fiole - appelée ici flash - directement dans les narines et revoilà nos Warriors prêts à en découdre de plus belle. Car panser les blessures de ses complices fait partie des nombreuses possibilités du jeu. A nous ensuite de mener Swan Rembrandt, Ajax, Cleon, Snow, Cochise, Cow-Boy, Vermin et Fox à travers les rues sombres de New York City. Un total de 60 000 racailles, bien décidées à faire parler leurs poings, attend nos 9 membres du clan de The Warriors et il va falloir tenir le coup avant d’arriver à Coney Island. Heureusement, entre chaque mission, le joueur accédera aux QG des Warriors, sorte de hub permettant de choisir sa mission afin d’accéder aux différentes missions du jeu. S’il ne sera pas possible d’alterner à sa guise entre chaque perso, en revanche chaque nouvelle mission vous permettra de diriger un leader différent. Certains niveaux vous proposeront même d’être accompagnés de vos compagnons de route. Si le CPU contrôlera en totalité ces derniers, le joueur pourra toute de même donner des ordres, afin de conserver un certain équilibre dans la progression du jeu et ne pas voir ses potes se disperser un peu partout. Plutôt cool donc.

 

La nuit, tous les voyous sont gris

 

Histoire de donner un peu plus de profondeur à un genre finalement assez limité dans le fond, Rockstar Toronto a eu l’ingénieuse idée de ponctuer le gameplay de mini-interactions insérées ici et là pour renforcer l’immersion. Il sera possible alors de dévisser des autoradios dans des voitures, après avoir soigneusement éclaté la vitre de vos poings (ou pieds, c’est selon). Dans ce cas précis, il faudra alors jouer des deux sticks analogiques pour réussir parfaitement la manœuvre. Si l’envie vous prenait de fracasser une porte de votre pied droit, pas de souci, l’interaction avec le décor le permet également. De cette manière, il est possible d’entrer à l’intérieur des magasins pour récupérer des armes, de l’argent ou bien encore de trouver quelques secrets. De la même manière que le film, il sera possible de dégainer sa bombe de peinture et tagguer les murs en apposant votre emblème, un beau "W" rouge bien dégoulinant, par-dessus les graffitis de la ville. Par ailleurs, votre spray sera utilisé également pour asperger le visage de vos adversaires, généralement à la fin d’un combo, rendant le geste d’une beauté cinglante. D’autres mouvements permettent d’ailleurs de "terminer" son opposant dans un ballet de violence assez étonnante. Le coup de talon en pleine face est bien évidemment le "finish him" le plus radical mais il est également possible de saigner son ennemi au sol. Comment faire ? Il suffit tout bonnement de ramasser une bouteille par terre, de l’éclater sur la tête d’un individu quelconque pour obtenir un tesson bien aiguisé pour ensuite trancher la gorge de cette même personne. On vous l’a dit, The Warriors n’est pas fait pour les âmes sensibles.

 

Fight me harder

 

D’autres alternatives permettent de varier le gameplay. Avancer, par exemple, à petit pas de loup pour surprendre une racaille en traître et lui briser la nuque, s’avère être également d’une grande efficacité, surtout si l’on souhaite ne pas éveiller les soupçons des autres membres d’un gang. Cette notion de furtivité, on la retrouve également lors de situations où il est nécessaire d’attirer l’attention de policiers en jetant une canette dans un direction précise, afin d’aider un compatriote en position délicate. En cas d’alerte mais pas forcément d’échec, il y a de fortes chances pour que le nombre de voyous augmente considérablement. No souçaille comme le dit si bien Ophélaille, la palette de coups est suffisamment importante et variée pour pouvoir se débarrasser de plusieurs ennemis à la fois. D’autres questions restent pour le moment en suspens, Rockstar attitude oblige et on ne sait guère par exemple si chaque fin de niveau sera ponctuée par un gros ennemi ou un Boss à abattre pour passer au suivant. Enfin, même s’il n’a pas été officiellement annoncé, on peut d’ores et déjà vous dire qu’un mode multijoueur est en ce moment à l’étude et il sera donc possible de castagner entre amis. Chouette ! L’éditeur annonce actuellement entre 30 et 40 heures de jeu avant de voir le bout du tunnel et d’arriver à Coney Island. Un chiffre assez énorme pour un beat’em all mais faisons confiance à Rockstar pour nous cuisiner un jeu à la profondeur rare.

 

Après avoir fait triompher la simulation de racailles, après avoir fait de la saga GTA une véritable institution, désormais pillée à outrance, Rockstar Games se lance désormais dans le combat de rues. Fort de son expérience, le titre semble faire fi des barrières traditionnelles d’un genre qui a encore du mal à s’imposer depuis son passage à la 3D. En sus de s’annoncer comme une adaptation fidèle du film de Walter Hill, The Warriors devrait faire évoluer le genre dans le bon sens. Yala !

 

 

Sortie prévue sur Xbox et PS2 pour le 21 octobre 2005.

Vous trouverez dans cette preview de nouvelles illustrations du jeu, du film et des photos sur place de Coney Island.




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