The Crew : nos impressions après 3 heures de jeu !
Avec l’arrivée des consoles next-gen et des nombreuses fonctionnalités sociales qu’elles promettent, les développeurs ont estimé qu’il était grand temps de dépoussiérer les jeux de course. Des titres tels que DriveClub ou encore World of Speed sont déjà en chantier chez Evolution Studios (MotorStorm) et Slightly Mad Studios (Need For Speed Shift), ce qui a donné des idées à Ubisoft. L’éditeur français a en effet demandé à Ivory Tower de s’occuper de The Crew, qui a la ferme intention de devenir la référence des jeux de course MMO. Pour nous en convaincre, la société d’Yves Guillemot nous a d’ailleurs conviés à une présentation du jeu durant laquelle nous avons pu vérifier si The Crew se donnait les moyens de ses ambitions.
Si le MMOR (pour Massively Multiplayer Online Racing) n’est pas un concept qui date d’aujourd’hui (cf. Test Drive Unlimited), il faut bien avouer que le genre reste largement perfectible. L’un des éléments clés sur lequel les développeurs d’Ivory Tower ont travaillé d’arrache-pied visiblement, c’est la map de The Crew : les joueurs pourront voyager à travers les Etats-Unis et en scruter le moindre recoin. Et il ne s’agit pas là d’une carte fade reprenant plus ou moins les contours et les clichés américains, mais d’une véritable reproduction authentique où la seule concession a été une réduction de l'échelle ; et encore. Car pour aller de la côte Est à la côte Ouest, il faudra compter plusieurs heures de conduite le pied à fond sur l’accélérateur, ce qui permet de mieux se rendre compte de l’immensité de The Crew. Non content de refléter cette démesure, elle aussi, fidèle au pays de l’Oncle Sam, le jeu affiche des graphismes plutôt réussis pour un monde aussi vaste. Ainsi, il est possible de se balader dans le parc national de Yosemite et passer sous les séquoias géants, de faire quelques donuts sur le pas de tir de Cap Canaveral, ou encore d’aller frimer sur Daytona Beach. Une richesse qui ne manquera pas de séduire les joueurs qui arpenteront ces paysages des heures durant, et si le tourisme n'est pas votre truc, précisons que la plupart des circuits américains sont présents : Laguna Seca au sud de San Francisco, Willow Springs à l'est de Los Angeles, Sebring en Floride, tous les tracés sont relativement proches de la réalité même s'il ne faut pas s'attendre non plus au même degré de précision qu’un Gran Turismo. Vous l’aurez donc compris, The Crew variera les plaisirs avec des courses de rues qui passeront par les grandes villes, tandis que le Midwest proposera de longues étendues sauvages.
Et il ne s’agit pas là d’une carte fade reprenant plus ou moins les contours et les clichés américains, mais d’une véritable reproduction authentique où la seule concession a été une réduction de l'échelle ; et encore.
En ce qui concerne les véhicules, il faut bien avouer que la liste a de quoi donner le tournis. Mais si le choix peut sembler difficile au départ, les limites du compte bancaire rappellent immédiatement à l’ordre. Après avoir trouvé chaussure à son pied – une Ford Mustang dans notre cas -, une fiche réunissant les principales caractéristiques techniques de l’engin apparaît à l’écran, afin de mieux suivre son évolution au fil des bidouillages. Car lorsque l’on achète un véhicule, il s’agit plus exactement d’un modèle de base qui peut être largement customisé avec une myriade de pièces différentes. Chaque voiture possède ainsi 19 composants que l’on peut changer à loisir selon les besoins pour la course. En gros, il existe cinq branches dans l'arbres des pièces détachées : Street (du tuning léger), Performance (une préparation plus sérieuse), Dirt (rallye), Raid (Rallye-raid ) et enfin Circuit Spec (les pistardes pur jus). En fait, ces cinq catégories correspondent aux cinq types d'épreuves que l'on retrouvera en parcourant les routes américaines, et il sera donc possible de changer en un claquement de doigts sa Ford Mustang taillée pour les circuits classiques, en un monstre des dunes en ne remplaçant que quelques éléments. Comme tout bon MMO qui se respecte, le stuff aura une importance cruciale, et il faudra donc impérativement se mettre en quête des meilleurs pneus pour coller à la route, ou des meilleures turbines de suralimentation si l’on souhaite griller la politesse aux adversaires. Evidemment ces pièces devront être gagnées, achetées, et certaines demanderont même d'avoir un niveau suffisant avant de pouvoir les installer.
La ruée vers l'Or
Avoir les poches pleines de billets et accumuler les points d'expérience sera donc vital pour pouvoir chouchouter son bolide, ce qui passera naturellement par la participation à différentes épreuves. The Crew propose deux activités principales : tout d'abord les Skills qui sont des défis d’une quarantaine de secondes hyper variés et nombreux. Il sera demandé au pilote de faire un slalom, foncer, sauter ; bref, tout ce qui lui permettra de mettre en avant ses talents au volant. L’autre activité majeure du jeu sera une série de missions à accomplir, tout en suivant une intrigue librement inspirée de Fast & Furious. Pour faire court, le joueur devra incarner un flic sous couverture pour mettre fin aux agissements de dangereux trafiquants de drogue. Pas vraiment folichon dit comme ça, mais quand on sait que la scénariste de The Crew a participé à l’écriture de Red Dead Redemption, l'histoire devrait valoir le détour. Bien évidemment, au fur et à mesure que les missions seront bouclées, des nouvelles zones de la map se débloqueront. En ce qui concerne les crédits, au-delà des objectifs à accomplir, réaliser des figures dans tous les sens les augmentera de manière efficace. Il y a aussi les courses en coopération qui permettront de s’enrichir plus vite, sans oublier les increvables microtransactions si l’on ne souhaite pas passer des heures à courir après le contenu. A l’instar du système AllDrive de Need For Speed, The Crew permettra "d’ouvrir" sa session lorsque l’on sera connecté en ligne, afin que la barrière entre le solo et le multijoueur n’existe plus. En clair, à n’importe quel moment de la partie, un ami pourra faire irruption de manière totalement seamless. Par ailleurs, les développeurs ont précisé que le jeu asynchrone figurerait aussi au programme, puisqu’on pourra sans problème récupérer les fantômes de ses potes sur n'importe quelle épreuve, et les affronter sans avoir besoin d'être simultanément en ligne.
En termes de graphismes, le moteur Havoc ne démérite pas et la qualité visuelle est là, même s'il ne s'agit pas non plus d'une bombe qui justifie l'achat d'une console PS4 ou d’une Xbox One.
En termes de graphismes, le moteur Havoc ne démérite pas et la qualité visuelle est là, même s'il ne s'agit pas non plus d'une bombe qui justifie l'achat d'une console PS4 ou d’une Xbox One. Puisqu’il faut bien parler de la conduite, pas de surprise : la maniabilité des voitures est résolument orientée arcade et la nitro se régénère toute seule. Pour les puristes, l’option "Hardcore" permet d’obtenir un comportement du véhicule plus réaliste sans la moindre assistance. Le souci, c’est que contrairement à un Forza Motorsport où le joueur est récompensé lorsqu’il prend des risques, il n’y a aucun intérêt à se compliquer la vie dans The Crew hormis la satisfaction personnelle. En dehors des missions, il est évidemment possible de se balader sur la carte via le "Freeride" et qui est largement inspiré de Test Drive Unlimited. Globalement, The Crew s'annonce comme un bon jeu de course malgré son étiquette déroutante de MMOR. Bien que le titre d'Ubisoft partage de nombreux éléments avec ce genre, comme la présence de points d’expérience, les pièces détachées qui constituent le stuff ou encore la voiture qui est traitée comme un vrai personnage, le gameplay quant à lui se rapproche d'un Need For Speed. C'est donc de ce coté qu'il faudra regarder pour vous faire une idée plus précise du jeu, mais le mélange est réellement efficace. Sortie prévue pour l'automne prochain sur Xbox One, PS4 et PC.