Test Yaiba Ninja Gaiden Z sur PS3 et Xbox 360 sur X360
8 20
Retrouvez plus bas la suite de notre test de Yaiba Ninja Gaiden Z.
- Des combos variés
- Quelques exécutions sympas
- La rencontre avec Ryû Hayabusa
- Gameplay à la ramasse
- Dialogues sans intérêt
- Pas très beau à regarder
- Répétitif au possible
- Durée de vie courte
- Difficulté mal calibrée
- Où est passée l'I.A. ?
- Yaiba, zéro charisme
Quant autant de cerveaux cogitent sur une même production, le risque de se planter est décuplé. C'est le cas avec Yaiba Ninja Gaiden Z dont le gameplay est tout simplement catastrophique. Pourtant, les premières sensations sont plutôt bonnes grâce à la richesse des combos à laquelle on s'acclimate assez rapidement. C'est préférable de toute façon car chaque ennemi - en dépit d'un QI d'huître - possède des attaques qui lui sont propres, ce qui interdit de sortir des enchaînements au pif ; d'autant que certains traîtres restent à distance pour mieux balancer des projectiles. Histoire d'ajouter un peu plus de subtilité aux combats, les développeurs ont intégré des zombies dopés à la créatine : ils ont des coups qui arrachent la santé comme c'est pas permis, au point d'avoir parfois l'impression d'avoir affaire à des semi-boss. Derrière son déguisement de clown, le Mort de Rire est capable de mettre des droites à la vitesse de la lumière en virevoltant aux quatres coins de l'arène, alors que le Déchiqueteur adore briser les os avec ses chopes à la Zangief. On pourrait également citer les colosses de feu qui rendent fou, ou encore les grand-mères délabrées et leur vomi acide. Bref, a priori, il n'y a pas trop de quoi crier au scandale dans la mesure où Yaiba Ninja Gaiden Z pique à la concurrence des standards du genre. Mais on se rend compte, à force, que le game design manque cruellement de maîtrise. Déjà, c'est le gros bordel quand les morts-vivants s'entassent à l'écran, et il devient alors impossible de distinguer le héros dans cette bouillie de pixels. La jauge vitale décroît sans que l'on sache vraiment pourquoi, et puis ce désordre est accentué par une gestion des collisions tout simplement foireuse. Du boulot de stagiaire, c'est clair.
Malgré la variété des combos, les affrontements deviennent rapidement répétitifs ; la faute à une I.A. ramassée dans le caniveau et aux vagues ennemies qui se succèdent sans la moindre finesse.
En fait, si Yaiba Ninja Gaiden Z donne l'illusion de nécessiter du skill, c'est juste parce qu'il accumule les lacunes techniques, rien d'autre. Il n'y a qu'à regarder la caméra qui se place toujours de façon tordue, pour comprendre que les développeurs cherchent à nous faire péter un plomb. Les contres, censés être au point, se déclenchent de manière hasardeuse, et jamais nous sommes parvenus à saisir ce fichu timing. En s'accrochant un peu, on s'aperçoit que les exécutions sont précieuses pour soigner les blessures en plus d'étancher la soif de sang de Yaiba. Une fois la barre correspondante pleine d'hémoglobine, le bonhomme revenu d'entre les morts peut laisser exploser sa rage pour augmenter la puissance de ses attaques. C'est bref, certes, mais il s'agit d'un des rares moments où les tares que se traîne Yaiba Ninja Gaiden Z ne nous mangent pas la tête. On retient aussi la possibilité de récupérer l'arme d'un super-zombie après l'avoir abattu, ou encore la présence d'un arbre de compétences pour modeler le style de combat de Yaiba. Ceux qui pensaient que l'exploration aurait son mot à dire peuvent circuler : le jeu se résume à une ligne droite du début à la fin, et les planques où sont cachés les bonus sont dignes de la maternelle. Même punition avec les pseudo-énigmes qui prennent souvent des allures de cours de chimie, puisque le héros doit essentiellement jongler avec les éléments (feu, poison, électricité entre autres) pour ouvrir des nouveaux passages. Inutile de se creuser les méninges en gros, et encore moins avec la Cybervision qui mâche tout le boulot. Quant aux séquences de plates-formes archi scriptées, on se demande encore à quoi elle servent, si ce n'est d'apprendre à appuyer sur un bouton.
BLOODSPORT
On ne va pas se le cacher, les game over sont nombreux dans Yaiba Ninja Gaiden Z, et celui qui affirme ne pas avoir galéré contre le chien robotisé est un mytho. C'est d'ailleurs le symbole d'une difficulté qui ne réussit jamais à trouver son équilibre, et il arrive souvent que l'on boucle une zone les doigts dans le nez, avant de chialer à la suivante. Mais ce qui est encore plus extraordinaire, c'est qu'entre deux échecs il soit nécessaire d'attendre une quinzaine de secondes pour reprendre la partie. Juste hor-ri-ble. Pour ce qui est de la réalisation du jeu, les développeurs ont opté pour le cel-shading afin d'appuyer cet esprit comics et série B qui se dégage des aventures de Yaiba. Certains focus - notamment sur les exécutions - sont agréables à regarder et soulignent bien la brutalité des affrontements, mais dans l'ensemble on ne peut pas parler de chef-d'oeuvre visuel. Couleurs criardes, textures inexistantes, modélisation des personnages faite avec les pieds, on est où là ? Seuls les boss parviennent à tirer leur épingle du jeu, et encore. Heureusement que la campagne principale n'excède pas les cinq heures de torture, au bout desquelles se débloque un mode "Arcade" à la saveur très rétro mais dont l'intérêt ne vole pas plus haut. La remarque est également valable pour l'ambiance sonore de Yaiba Ninja Gaiden Z qui donne la migraine. Entre les dialogues blindés d'insultes gratuites et les musiques qui cassent les oreilles plus qu'autre chose, vous comprendrez pourquoi nous avons immédiatement baissé le volume. Oui, il y a vraiment eu tromperie sur la marchandise.