*Test* WWE 2K19 : un opus certes complet mais qui tire tellement sur la corde
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- Un contenu absolument colossal, c'est indéniable
- Le retour du mode Showcase
- Le mode 2K Towers (avec 1 million de dollars réels à gagner !)
- Un gameplay qui commence à sérieusement devenir énervant
- Une technique déjà vieillissante
- En fait, ce n'est pas si fun que ça
De notre côté de l’Atlantique, il est difficile de mesurer pleinement toute l’ampleur du catch, aussi bien communautaire que commerciale : pourtant, il s’agit de l’un des sports les plus médiatisés d’Amérique, du Nord comme du Sud, et sa portée touche bien des continents. S’il reste avant tout un loisir télévisé, sa présence au sein du jeu vidéo n’est plus à démontrer puisque ses premières apparitions remontent aux décennies originelles du Dixième Art. Incontestablement, la licence WWE 2K s’impose depuis quelques temps déjà comme le ténor virtuel de ce sport particulier et, comme la tradition l’exige, nous offre cette année sa mouture 2019. 2K Sports a-t-il cependant su rehausser le niveau de son prédécesseur qui nous avait paru, il y a an de cela, un poil faible pour remporter la ceinture ?
Pour cette itération 2019, les studios Visual Concepts et Yuke’s ont décidé de prolonger l’expérience authentique qui avait déjà fait la réputation de WWE 2K18 : agrandir encore le casting, faire revenir le fameux Showcase, rajouter un tout nouveau mode et épaissir la Carrière, qui était efficace mais décidément fragile dans son écriture. Le nouveau crédo de 2K Sports est d’ailleurs assez clair : « se renouveler autour du fun et de la narration » tout en proposant un gameplay plus répondant, plus dynamique. Une intention tout à fait louable que nous avons, ne nous le cachons pas, beaucoup espéré dans le jeu final. Après des années d’un certain balbutiement, il serait enfin temps que ce WWE 2K19 triomphe et remporte le titre tant espéré…
JAMAIS SANS MON SLIP
Qu’on se le dise de suite : WWE 2K19 est une valeur sûre pour tous les férus de catch. Pour les amateurs de jeux de sport, et même de jeux vidéo tout court, l’histoire est en revanche toute autre. Avant de s’attaquer aux points qui fâchent, il est de mise de féliciter les développeurs pour tout le contenu, absolument gargantuesque, qu’ils ont su proposer dans un seul et même jeu. Le titre est de loin l’expérience la plus complète en la matière : tout d’abord, il signe le retour du mode Showcase après deux ans d’absence. Un pan regretté par les joueurs puisque celui-ci permet d’explorer la carrière d’un catcheur déterminé en revivant ses matchs phares dans une timeline ponctuée de son témoignage face-caméra, images d’archive à l’appui. Ici, c’est Daniel Bryan qui est l’heureux élu : un choix qui a été décidé judicieusement puisque la superstar revient justement sur le ring après deux années d’absence, une blessure l’ayant obligé à se retrancher dans le management, toujours sous la houlette de la célèbre licence aux trois lettres.
C’est donc au travers de onze matchs décisifs que l’on pourra incarner le célèbre wrestler, dans lesquels nous devrons reproduire certaines actions historiques afin de coller plus ou moins à la réalité. Plutôt sympathique et clairement rempli de fan-service.
Le Showcase s’accompagne également du nouveau mode 2K TOWERS, où chaque « Tour » correspond à des matchs prédéfinis qu’il faudra enchaîner : il s’agit de plusieurs combats à la suite - aux conditions de victoire établies d’office - dont on se devra de ressortir victorieux. Une difficulté clairement avancée qui s’adresse donc aux amateurs plus aguerris et, sans que le concept ne casse trois pattes à un canard, a de quoi prolonger largement l’expérience de jeu avec vingt Tours différentes aux ambiances uniques.
TIRER SUR LA CORDE
De son côté, le mode MONJOUEUR permet non seulement une nouvelle fois de créer son propre catcheur via un éditeur de personnage assez classique, mais aussi et surtout de le faire évoluer à travers MACARRIERE, une aventure entièrement scénarisée. L’histoire ne surprendra personne : il s’agit d’incarner un individu plein d’ambition qui, avec son coach, tentera de passer toutes les étapes pour atterrir et percer en WWE. Cette fois-ci, les développeurs ont corrigé l’une des plus grosses erreurs de WWE 2K18 en rajoutant de véritables doublages et dont une bonne partie provient des superstars elles-mêmes. En revanche, difficile d’applaudir quoique ce soit : non seulement c’est en vérité la moindre des choses de disposer de dialogues audibles en 2019, mais la mise en scène ultra-plate et la faible intensité du scénario ne permettent pas d’en tirer vraiment profit. Pourtant, certaines ambitions sont décelées : des choix de dialogue (malheureusement inutiles au possible) et quelques notes humoristiques d’écritures témoignent d’une certaine volonté. Mais l’ensemble ne s’annonce pas assez bien ficelé et sa dizaine d’heure demandée s’avère bien longuette…
Pourtant, l’arbre d’évolution, franchement complet malgré une structure un peu brouillonne et une fluidité d’action à la ramasse (il faut attendre plusieurs instants lorsque l’on débloque un point de compétence, tout simplement barbant quand on en a de nombreux accumulés), est là pour donner toujours plus de longévité à MACARRIERE. En soit, l’ensemble n’est pas à jeter et donne une certaine crédibilité au jeu, d’avantage même par rapport à l’édition 2018 : les fans se réjouiront certainement de côtoyer leurs différentes idoles et de réaliser le véritable fantasme de réussir en WWE. D’ailleurs, WWE 2K19 est aussi pertinent dans ses autres fonctions : il offre plus d’une cinquantaine de types de match, des combats en équipes paramétrables à la cage en passant par l’Iron Man ; son Road To Glory permet de s’essayer au jeu en ligne et le mode Univers se voit encore approfondi. Ce dernier vous donne l’occasion de vous essayer à la gestion de licence en planifiant les différents événements d’une organisation : matchs, émissions, coups montés, tous les éléments phare de ce sport théâtrale vous reviennent dans un mode de management ultra-fouillé qui donne vite le vertige. Si WWE 2K19 remporte une ceinture, c’est clairement celle de la plus grande base de données du catch vidéoludique…
ET C’EST L’ENTORSE
En comprenant le contenu du season pass, WWE 2K19 comporte un casting absolument dantesque avec plus de 200 catcheurs issus de différentes licences telles que la NXT, Raw, 205 Live ou bien évidemment la WWE. Pour tous les débloquer, il faudra cependant parfois passer par la case paiement : c’est notamment là qu’intervient la monnaie virtuelle VC, engrangée après chaque combat, et qui permettra d’étoffer le roster. Les personnages peuvent également recevoir de petits coups de boost en les équipant d’items éphémères, à acheter dans des packs de différentes valeurs qui font office de loot boxes. Rassurez-vous, l’argent réel n’est pas demandé dans ce cas précis. Une partie du jeu résolument complète, d’autant plus qu’il est également possible de céder ses VC pour acquérir tout un tas d’objet de customisation.
Non, là où le bât blesse véritablement, c’est dans son cœur de jeu, à commencer par un gameplay complet mais décidément trop peu abordable. Les combinaisons de touches réfractent assez vite et, surtout, l’ensemble de la jouabilité se voit toujours blessé par les mêmes choix énervants de game design incompréhensibles et pénalisants. Les contre-attaques au timing ultra-imprécis sont la première épine franchement houleuse, forçant le joueur à anticiper, presque au hasard, les coups et les animations surprenantes des adversaires. Une véritable plaie qu’il serait temps de changer urgemment pour le prochain épisode et il en est de même pour les autres QTE ! De manière générale, l’action de WWE 2K19 s’avère lente, saccadée, souvent injuste dans ses mécaniques et impute au jeu tout le fun sur lequel il est sensé s’axer.
Un comble qui rend les affrontements longs et ennuyants pour la plupart… Pourtant, Yuke’s s’est attardé à rajouter d’innombrables nouvelles animations et à peaufiner quelques peu les textures : sans être laid, le soft accuse tout de même d’un retard graphique dans son moteur où les collisions ne convainquent pas et, par exemple, la foule frôle un vrai ridicule. Il va falloir faire un véritable effort pour rendre WWE amusant à jouer et plaisant à regarder : aimer le catch ne suffira pas toujours.