Test WWE 2K16 sur PS4 et Xbox One sur PS3
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On ne va pas se mentir, si WWE 2K16 corrige en partie les erreurs faites avec WWE 2K15, notamment en termes de contenu, le jeu traîne toujours avec lui de gros défauts qui nous empêchent de le considérer comme un épisode digne de nos attentes, et surtout des consoles sur lesquels il tourne aujourd’hui. Encore une fois, on ne peut que pointer du doigt la technique, complètement à la ramasse, avec un déséquilibre toujours aussi important entre les catcheurs. Si certains d’entre eux ont bénéficié d’un travail de meilleure qualité, d'autres (notamment les divas) donnent l'impression d'avoir été fait à la va-vite. WWE 2K16 apparaît toujours comme un titre techniquement vieillot, datant de l’ère PS3 à ses débuts, soit avec facile 5/6 ans de retard. Côté gameplay, si on peut saluer l’initiative de vouloir l’améliorer, notamment dans son système de contres, ce dernier aurait besoin d’un vrai ravalement de façade pour que les matchs deviennent plus dynamiques et fun à jouer. Car cette année encore, on a traîné nos pieds pour jouer à WWE 2K16, son gameplay changeant d’une année à une autre, sans véritable amélioration enthousiasmant. Il est grand temps pour 2K Games de prendre des décisions drastiques, comme par exemple changer de studio de développement. Yuke’s Co a fait son temps et montre des signes clairement distincts de démotivation…
- Le contenu est redevenu dense comme avant
- Le plus gros roster de la série (120 catcheurs)
- La bonne idée d’avoir limité les contres
- L’interface toujours aussi claire, classe et efficace
- Une chouette bande-son
- Le système de soumission complètement raté !
- Au moins 5/6 ans de retard dans la technique
- Gameplay globalement laborieux
- Mode Showcase limitée à un seul scénario
- Modélisation toujours aussi inégale entre les catcheurs
- Les divas sont vraiment cheumsmal faites
- Des loadings affreusement longs
- Beaucoup de bugs
- La démotivation évidente du studio Yuke’s Co
Outre NBA 2K, il est une autre licence sportive chez 2K Games qui se permet une sortie annuelle. Cette série, c’est bien évidemment WWE 2K qui fête sa troisième année de collaboration avec l’éditeur américain. Mais contrairement à son jeu de basket qui tutoie chaque année encore plus la perfection, la franchise WWE 2K est en pleine mutation et tente tant bien que mal de retrouver un nouveau souffle. Après un épisode 2K15 qui avait arboré le virage next gen’ de la plus mauvaise des manières, les développeurs ont-ils eu suffisamment de temps pour rectifier le tir et nous prouver que le catch peut lui aussi briller sur consoles ? La question mérite bien sûr d’être posée.
Après des années à trimballer avec lui un moteur 3D caduque, la série des WWE 2K aurait dû profiter de l’arrivée de la next gen’ pour repartir sur de nouvelles bases. Malheureusement, le travail n’a été fait qu’à moitié et le résultat s’est révélé être encore plus choquant avec un déséquilibre important entre les catcheurs, puisque seule une poignée avait pu profiter des nouvelles technologies apportées par le studio de développement. Et ouais, chez Yuke’s Co, on ne loge pas tout le monde à la même enseigne, et c’est toujours le cas en 2015. Car sur les 120 catcheurs proposés cette année (le plus gros roster de la série depuis ses débuts), tous n’ont pas bénéficié du même traitement de qualité. Evidemment, ce sont les Superstars les plus célèbres et populaires qui s’affichent avec un rendu digne (loin toutefois de ce que peuvent nous offrir nos PS4 et Xbox One), les autres étant toujours modélisés à la truelle. Et c’est peu de le dire ! Regards livides, expressions faciales inexistantes et animations hachées, les graphismes de WWE 2K16 ne sont toujours pas à la hauteur. Une hérésie quand d’autres simulations sportives flirtent depuis de nombreuses années avec le photo-réalisme. Car malgré toutes ces années à rabâcher aux développeurs que leur jeu est moche, parfois hideux surtout si on s’attarde sur la gueule du public, rien ne change ni évolue, la série n’ayant aucune concurrence et peut ainsi continuer à snober les fans, obligés de se taper un jeu qui a facile 6/7 ans de retard dans la vue côté technique. Le pire dans tout ça, c’est que ces tares ont des conséquences sur le gameplay, notamment en ce qui concerne les prises qui donnent toujours l’impression d’être en léger décalage. Bref, du vrai travail de cochon.
POURQUOI T'ES AUSSI MOCHE ?
Heureusement, les fans l’ont compris depuis belle lurette, ce n’est pas dans ses graphismes que la série WWE 2K brille et se distingue, mais davantage dans son contenu, pléthorique cette année, après un passage à vide en 2014 puisque WWE 2K15 s’était permis une cure d’amaigrissement assez inattendu. Afin de se faire pardonner auprès de sa communauté, les développeurs ont décidé de retravailler certains modes de jeu, à commencer par un mode "Carrière" bien plus consistant cette année. On se rappelle l’année passée que ce dernier n’était qu’une succession de matchs, sans liant ni intérêt, si bien qu’on s’en laissait au bout de quelques heures à peine. Cette fois-ci, un peu à l’image de ce qui se fait dans la franchise NBA 2K, le joueur va pouvoir enfin avoir le sentiment de faire évoluer son catcheur au sein d’une véritable entreprise, avec des débuts qui s’opèrent au sein de la NXT, l’académie où de jeunes catcheurs peuvent évoluer et ainsi espérer accéder au rang de superstars de la WWE. Evidemment, si la suite logique est de poursuivre sa carrière chez les pros et être catapulté sous les feux de la rampe, rien n’oblige le joueur à quitter la NXT. Cependant, c’est là qu’il est possible de commencer à tisser des liens avec d’autres catcheurs, nouer des alliances ou à l’inverse créer des rivalités qui auront d’ailleurs des conséquences dans la carrière de votre avatar. Tout cela se créé sur le ring bien sûr, mais aussi en dehors des matchs, lors d’interviews et de choix adoptés par le joueur. De quoi se sentir bien immergé et il faut reconnaitre que des efforts ont été consentis à ce niveau.
Afin de se faire pardonner auprès de sa communauté, les développeurs ont décidé de retravailler certains modes de jeu, à commencer par un mode "Carrière" bien plus consistant cette année.
Evidemment, avant toute chose, il est nécessaire de créer son personnage, et là encore, Yuke’s Co a eu la main généreuse, en proposant un outil de personnalisation vraiment complet. La moindre des choses quand on sait à quel point ce dernier avait été limité dans WWE 2K15, ce qui avait valu pas mal de commentaires négatifs de la part de la communauté. Visage, corps, style vestimentaire, signes distinctifs (tels que des tatouages), le joueur va pouvoir s’en donner à cœur joie, d’autant qu’il est aussi possible de façonner ses entrées sur le ring, choisir la musique qui va avec, placer les caméras où bon nous semble lors des cinématiques, bref, se prendre pour un vrai Serge Khalfon du catch américain. Mais ce n’est pas tout, la création d’arènes et de ceintures fait aussi son grand retour, pour le grand plaisir des fans qui retrouvent ainsi un jeu au contenu dense, comme ce fut le cas avec WWE 2K14 il y a deux ans. Si tout a été fait pour le joueur s’intéresse de près au mode Carrière, ce dernier peut se montrer un peu trop chronophage pour certains. C’est pourquoi, le mode "Showcase" peut être une excellente alternative pour ceux qui souhaitent plutôt se focaliser sur les Superstars déjà en place. L’année dernière, Yuke’s Co avait imaginé une rivalité entre Triple X et Shawn Michaels, puis John Cena face à CM Punk. Du coup, cette année, c’est Stone Cold Steve Austin qui prend le relais, lui qui figure sur la jaquette du jeu même si cela fait plus de 15 ans qu’il a pris sa retraite. Ce sont d’ailleurs les plus grands moments de sa carrière qui sont ici retracés en quelques parties, avec notamment des rencontres assez mythiques tels que son affrontement face à The Rock (lui aussi reconverti en acteur) ou Bret Hart. Le joueur doit alors remplir une série d’objectifs bien précis, afin de coller à ce qui s’est passé dans la réalité. Nettement plus dynamique à jouer et disposant d’une mise en scène plus télégénique, le mode Showcase est en revanche plus chiche en contenu que le mode "MaCarrière", mais on imagine que 2K Games a prévu bon nombre de DLC et autres mises à jour payantes pour alimenter le jeu.
SHE STONE COLD BUSH !
De manière assez globale, WWE 2K16 corrige les erreurs qui ont été faites l’année passée avec un contenu revenu à la hauteur de ce que la série nous a toujours habitués. C’est d’autant plus vrai qu’avec son casting élargi à 120 catcheurs, les matchs d’exhibition deviennent ainsi encore plus intéressants avec différentes façons d’aborder les matchs. En revanche, ce qui n’a pas changé depuis le WWE 2K15, c’est le gameplay qui n’arrive toujours pas à trouver un style bien à lui. Etant donné que le chain wrestling basé sur le jeu du Shifumi n’a convaincu personne l’année passée, les développeurs ont opté pour un nouveau système basé sur une deux arcs de cercle, rouge et bleu, que chaque joueur doit contrôler pour prendre l’ascendant. Sur le papier, c’est plutôt logique voire intéressant, mais une fois en jeu, on constate surtout que la lutte entre les deux joueurs peut s’éterniser puisque le but est de maintenir sa soumission dans sa zone de couleur, afin de forcer l’adversaire à abandonner. C’est lourd, finalement assez aléatoire et ne donne aucun plaisir quelque ce soit le camp. Bref, vous l’aurez compris, il y a de fortes chances pour que Yuke’s Co tente un nouveau système en 2016, personne n’étant convaincu par ce système de jauges assez pété.
En revanche, ce qui n’a pas changé depuis le WWE 2K15, c’est le gameplay qui n’arrive toujours pas à trouver un style bien à lui.
En revanche, ce qu’il faut saluer, c’est le système de contres, désormais limité à 5 actions par joueur, l’obligeant par la suite à attendre qu’une jauge se recharge pour retenter un contre. Non seulement, cela limite les abus, mais en sus, oblige le joueur à penser à une certaine stratégie dans les affrontements, diversifiant ainsi le jeu. Il est par exemple préférable de laisser passer quelques mandales sans grandes conséquences et attendre une offensive plus puissante pour renverser la situation. Mieux, cette année, WWE 2K16 fait la distinction entre deux types de contre, une légère et l’autre plus importante. La petite s’opère de manière classique, tandis que la puissante nécessite un timing parfait, la fenêtre de tir pour la placer était super limitée. Evidemment, les effets avec le contre fort sont nettement plus probants et le sentiment de satisfaction bien plus important. Autre nouveauté de WWE 2K16 que les fans sauront apprécier, c’est l’introduction des managers à choisir dans certains matchs, en duo ou trio. Jusqu’à présent, leur rôle était assez limité et ils se contentaient de distraire l’arbitre lors de tombés. Désormais, les managers sont capables de détourner l’attention d’un catcheur en grimpant sur le tablier du ring, ou carrément agir contre l’arbitre lorsque celui est en train de lancer le compte-à-rebours, d’autant que ce dernier peut ou ne pas voir ce qui se passe dans son dos. Le genre de petits plus non négligeables qui renforcent l’immersion. Coller davantage à l’esprit du catch américain, c’est bien l’intention des développeurs, qui ne dispose malheureusement pas des moyens financiers suffisant pour franchir le gap de la next gen’, et proposer une réalisation digne de ce nom. C’est dommage car dans le fond, y a de l’idée.