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Les dealers de Blizzard Entertainment reviennent à la charge et nous proposent une nouvelle dose de WoW ! Impossible de résister puisque, sur le fond comme sur la forme, World of Warcraft : Wrath of the Lich King s'avère nettement supérieur à la précédente extension. Certain de la dépendance de ses clients, l'éditeur n'hésite d'ailleurs pas à vendre son produit au prix fort, alors même que les joueurs s'acquittent déjà d'un abonnement mensuel. Une pratique certes commune à de nombreux MMORPG mais qui, dans l'absolu, reste tout de même très discutable. Bien sûr, ces considérations bassement matérielles ne font pas le poids face à l'efficacité de la recette World of Warcraft. Avec un nouveau continent à parcourir et dix niveaux à grimper, les adeptes de la secte ne sont pas près de rejoindre les WoWoliques Anonymes…
- Nouvelle classe très agréable
- Certaines quêtes plus scénarisées qu'à l'accoutumée
- Quelques améliorations graphiques
- Hauts faits sympathiques
- Le retour d'Arthas
- Pas de véritable prise de risques
- Nouveautés PvP assez limitées
- Farmer reste trop souvent nécessaire
Quatre années d'existence, plus de 11 millions d'abonnés au compteur… l'entreprise World of Warcraft ne connaît vraiment pas la crise. Près de deux ans après Burning Crusade, la sortie de World of Warcraft : Wrath of The Lich King tombe à point nommé pour entretenir l'addiction des utilisateurs, et même, pourquoi pas, faire revenir au bercail des joueurs partis sous d'autres horizons. Car même si elle ne propose rien de révolutionnaire, cette nouvelle extension se montre diablement efficace.
A tout seigneur, tout honneur. Commençons par étudier la nouvelle classe de personnages. Le Chevalier de la Mort inaugure l'ère des classes de héros, promises par Blizzard avant même la sortie de World of Warcraft… Comme pour compenser ce "léger" retard, et contrairement aux druides, guerriers et autres mages, le Chevalier de la Mort commence sa carrière directement au niveau 55, pour peu qu'on possède sur son compte au moins un personnage ayant déjà atteint ce niveau. Accessible aussi bien aux membres de l'Alliance que de la Horde, cette classe offre une toute nouvelle façon de jouer puisqu'elle fait l'impasse sur la mana. Le gameplay repose sur un système de six runes, qui permettent d'utiliser les différentes compétences du perso et se rechargent automatiquement. Par ailleurs, et de manière plus classique puisque le principe est proche de celui de la rage, une jauge de puissance runique, nécessaire au lancement des sorts les plus puissants, augmente au fil des combats. Enfin, le Chevalier de la Mort fait partie des rares classes pouvant disposer d'un compagnon de combat. A l'occasion, on n'hésitera donc pas à invoquer une Goule ou une Gargouille, voire des Vers de sang si l'on dispose du talent adéquat. L'ensemble fait du Chevalier un héros capable à la fois d'encaisser et d'occasionner beaucoup de dégâts. En ajoutant à cela l'attrait de la nouveauté et la disponibilité très rapide d'une monture épique comme récompense de quête, on assiste naturellement à une véritable invasion de Chevaliers de la Mort sur les serveurs. Un phénomène de mode qui devrait heureusement s'estomper avec le temps…
Le roi Liche valait ça
Alors que l'univers quasiment futuriste de WoW : The Burning Crusade avait déçu certains joueurs, Blizzard opère un véritable retour aux sources en mettant à nouveau en scène le légendaire Arthas, chevalier déchu devenu Roi Liche dans Warcraft III. Un choix pertinent qui ne laissera pas insensible les vieux briscards du RTS, notamment lors de certains dialogues et scènes cinématiques rappelant les évènements de l'extension The Frozen Throne. Souvent décrié, à raison d'ailleurs, pour la répétitivité de ses quêtes et le "farming" à outrance, World of Warcraft profite de ce contexte scénaristique pour réaliser quelques progrès en la matière. Ainsi, les quêtes d'introduction du Chevalier de la Mort font preuve d'une certaine originalité et s'avèrent réellement plaisantes. Fatalement, le fait de démarrer dans une instance autorise une mise en scène plus évoluée et des évènements plus variés ! Mais n'allez pas croire que le jeu retombe ensuite systématiquement dans ses pires travers. Si les sempiternelles quêtes de récolte et d'abattage de mobs à la chaîne persistent, elles cèdent tout de même parfois la place à des concepts plus évolués. Et plus que jamais, Blizzard a recours à la technique du phasing, qui permet aux joueurs d'observer des choses différentes selon des paramètres judicieusement choisis (leur niveau, le fait d'avoir déjà effectué ou non telle ou telle quête…). De manière transparente, sans chargement ni aucun autre artifice, on se retrouve en quelque sorte dans une vision parallèle du monde. Ce système permet par exemple de mettre en scène une attaque dévastatrice sur une capitale, sans empêcher pour autant les joueurs moins avancés d'accéder aux lieux ou de parler aux PNJ comme à l'accoutumée. De quoi renforcer l'immersion du joueur et atténuer l'aspect désespérément statique des choses, défaut commun à tous les MMO.
Si les sempiternelles quêtes de récolte et d'abattage de mobs à la chaîne persistent, elles cèdent tout de même parfois la place à des concepts plus évolués. Et plus que jamais, Blizzard a recours à la technique du phasing, qui permet aux joueurs d'observer des choses différentes selon des paramètres judicieusement choisis..."
Surfant sans vergogne sur le succès du plus grand chef d'œuvre cinématographique que la Terre aie jamais porté (d'après ma concierge…), les développeurs de Blizzard ont eux aussi décidé de nous emmener dans le Nord. Ou plus exactement dans le Norfendre. Ce vaste continent gelé, déjà aperçu dans Warcraft III mais totalement inédit dans World of Warcraft, possède naturellement son lot de nouvelles créatures, quêtes, récompenses, boss et instances… dont beaucoup peuvent se parcourir à dix. On y trouve même une zone dédiée au PvP, le Lac Joug d'Hiver, qui introduit une autre promesse datant des premières années de développement du jeu : les machines de guerre. Ces engins de siège permettent à l'équipe assaillante de mettre à mal les défenses du fort assiégé. Une récréation sympathique, qui ne bouleversera tout de même pas la vie des adeptes du PvP. Par ailleurs, les différentes régions qui composent le Norfendre possèdent toutes un certain charme, voire un charme certain. En effet, fidèle à son habitude, le studio californien impose sa patte graphique, tendance cartoon, qui masque à merveille les limitations du moteur 3D. Ce dernier profite quand même de l'extension pour monter en puissance. Pour peu qu'on coche les bonnes options, la distance maximum d'affichage augmente nettement et des ombres détaillées font leur apparition. Figurent également au menu de WoW : Wrath of the Lich King de nouveaux talents pour toutes les classes, puisque le niveau maximum des personnages passe de 70 à 80, des montures innovantes qui autorisent le transport de plusieurs passagers ou même de marchands, et un nouveau métier : la calligraphie. Ceux qui choisiront cette profession pourront inscrire dans leur grimoire des glyphes, écritures magiques qui permettent d'améliorer sensiblement les sorts (réduction du coût de mana ou du temps de recharge, augmentation de la durée ou de la puissance de l'effet…). Enfin, le tour des principales nouveautés du jeu ne saurait être complet sans évoquer les Hauts Faits, inspirés des succès de la Xbox 360 ou de certains jeux Steam. Achever mille quêtes, vaincre tel ou tel boss, collectionner quinze mascottes, obtenir dix montures… sans utilité réelle autre que la fierté de les avoir accomplis, les Hauts Faits disponibles se comptent par centaines et couvrent des domaines très variés. Une motivation supplémentaire, s'il en fallait une, pour ne jamais lâcher le monde de Warcraft…