Test World of Warcraft Mists of Pandaria : l'add-on de trop ? sur PC

Impossible de l'ignorer, la nouvelle extension de World of Warcraft met en vedette des pandas. Ou plus exactement des Pandarens, plus humanoïdes que la moyenne des oursidés puisqu'ils ont l'heur de se tenir sur deux pattes, de porter des vêtements et même de maîtriser les arts martiaux. Cette nouvelle race nous donne d'ailleurs l'occasion de découvrir une classe de personnage inédite : le moine. Certains de ses coups utilisent l'énergie, dont la jauge se remplit automatiquement et rapidement, et d'autres font appel au Chi, représenté par quatre points que l'on regagne en déclenchant des coups "énergétiques". Bien utilisé, ce système permet de placer des combos très puissants. Accessible à toutes les races, à l'exception des Worgens et des Gobelins, le moine est un combattant qui n'est jamais boudé par les autres joueurs quand vient le moment de grouper. Surtout qu'il peut se spécialiser dans les dégâts, le soin ou la fonction de tank. De manière plus générale, les Pandarens font tous de bons compagnons de batailles grâce à leur capacité raciale de "paume vibratoire", qui permet d'endormir un ennemi pendant quatre secondes. Mais aussi importantes soient ces considérations de fond, c'est avant tout sur la forme que les Pandarens se montrent séduisants. Le mélange entre arts martiaux, pandas et culture asiatique fonctionne parfaitement, son seul défaut étant finalement d'avoir été déjà aperçu dans Kung Fu Panda. Mais la force de l'univers Warcraft nous fait vite oublier le film d'animation de Dreamworks. Ainsi, le charme de la zone de départ des Pandarens fonctionne instantanément. L'ambiance asiatique est envoûtante, les animations sont plus convaincantes que jamais, et la technique du phasing, qui dynamise les quêtes en faisant évoluer le monde selon les actions du joueur, est utilisée sans retenue. On en viendrait presque à oublier les limitations du moteur graphique, qui commence objectivement à accuser son âge. Techniquement très en retard par rapport aux MMORPG les plus récents, Mists of Pandaria ne doit son salut graphique qu'au talent des artistes travaillant chez Blizzard, qui arrivent à faire passer la pilule sans problème.

Pandi-panda

En revanche, les puristes attachés à la cohérence de l'univers risquent de digérer difficilement le débarquement des Pandarens. Car arrivé au niveau 10, tout personnage de cette race se doit de rejoindre l'Alliance ou la Horde, de manière irrévocable. Passée cette limite, deux pandas auparavant amis seront alors amenés à se combattre et, pire encore, ne pourront même plus communiquer entre eux. En termes de cohérence et de crédibilité, on a vu mieux. Pas de quoi nous gâcher vraiment le plaisir de découvrir la Pandarie (qu'il ne faut pas confondre avec la zone de départ des Pandarens), car ce n'est pas tous les jours qu'un nouveau continent apparaît dans le monde de Warcraft. Constitué de sept zones plutôt bien fichues, ce terrain de jeu nous permet de faire tranquillement passer nos personnages du niveau 85 au niveau 90. Afin de forcer les joueurs à profiter du paysage et de l'ambiance, il est d'ailleurs impossible d'utiliser les montures volantes avant d'avoir atteint le niveau 90. Un mal pour un bien, dirons-nous. Naturellement, la Pandarie possède son lot de nouveaux donjons. Ces derniers se parcourent à cinq et ont la particularité d'être assez peu peuplés. Les "trash mobs" se faisant rares, les combats se focalisent sur les boss. Du coup, le voyage ne dure jamais trop longtemps. Selon qu'on dispose d'une vie sociale ou non, on pourra s'en féliciter ou le regretter. C'est d'ailleurs une constante de Mists of Pandaria que de toujours chercher à faciliter la vie du joueur, parfois même un peu trop.

Même si on continue de l'adorer, Papy WoW prend incontestablement un petit coup de vieux. Y compris en ce qui concerne son modèle économique, qui commence à devenir franchement abusif."

Le nouveau système de talents est symptomatique de cet état de fait. Il n'est plus nécessaire d'apprendre les compétences auprès des maîtres de classe, qui risquent soudainement de se sentir bien seuls, tandis que les choix de personnalisation sont limités (on sélectionne un nouveau talent parmi trois tous les quinze niveaux). Ajoutez à cette construction de personnage relativement dirigiste des quêtes toujours plus balisées, et vous obtenez une aventure "facile", à mille lieux de l’exigence du World of Warcraft des débuts. L'évolution vers plus d'accessibilité n'est pas un mal en soi, mais il serait peut-être temps de la freiner avant que tout ne devienne trop simple et trop immédiat. A l'inverse d'un Secret World par exemple, il ne sert vraiment plus à rien de lire les textes des quêtes. Pour autant, Blizzard n'en a pas profité pour faire évoluer son système de quêtes très classique vers quelque chose de plus audacieux, comme a su le faire Guild Wars 2. Même si on continue de l'adorer, Papy WoW prend incontestablement un petit coup de vieux. Y compris en ce qui concerne son modèle économique, qui commence à devenir franchement abusif. Entre le prix des extensions et celui de l'abonnement, un joueur absolument fidèle aura dépensé en huit ans plus de mille euros ! Mais à vrai dire, World of Warcraft cherche certainement plus à renouveler sans cesse son public qu'à le figer dans le marbre. D'ailleurs, on peut légitimement soupçonner que l'arrivée des combats de mascottes, calqués sur le principe des Pokémon, procède de la volonté d'attirer toujours plus de jeunes joueurs. Pour le coup, c'est à la fois bien vu et bien réalisé. Au final, si World of Warcraft version Mists of Pandaria se révèle franchement très agréable, il ne s'avère tout de même jamais révolutionnaire. Mais après tout, au bout de huit ans et de quatre extensions, il peut difficilement en être autrement.