Test également disponible sur : PC

Test World in Conflict

Les Notes
note World in Conflict 16 20 note multi-utilisateurs World in Conflict 5 5

Comme à leurs habitudes, les Suédois de Massive Entertainment délivrent un titre extrêmement soigné et particulièrement agréable à jouer, mais dont le gameplay manque un poil de finesse. Les joueurs solitaires seront également frustrés par une campagne solo, certes dynamique, explosive et variée, mais trop courte et uniquement consacrée aux forces américaines. Doté d'une réalisation à tout casser – y compris la config que vous avez depuis Noël dernier – World in Conflict n'en demeure pas moins une très distrayante ode à la destruction, d’une nervosité aussi rare que réjouissante, qui mérite toute votre attention, surtout si vous aimez jouer en ligne.


Les plus
  • Réalisation de qualité
  • Brutal et rythmé
  • Environnements
  • Le système de points de contrôle entretient le stress
  • Appuis aériens
  • Multi parfaitement conçu
Les moins
  • Campagne solo courte
  • I.A. imparfaite
  • Ca manque un peu de raffinement !
  • Difficile de s'y retrouver dans le feu de l'action


Le Test

La stratégie temps réel aurait-elle de nouveau le vent en poupe ? Après un passage à vide, les titres d'excellente qualité se multiplient depuis un peu moins de deux ans et l'avenir s'annonce radieux avec la sortie, entre autres, de Starcraft II. Artisans consciencieux d'un genre dont ils ont signé l'une des pierres angulaires, avec le très réussi Ground Control, les Suédois de Massive Entertainement se jouent des modes et délivrent, à leur rythme, des RTS extrêmement soignés. Trois ans après un Ground Control II superbe mais imparfait, voilà World in Conflict, un jeu très beau qui frise la perfection… en multi.


Jetez vos livres d'histoire au bûcher, la Guerre Froide n'a pas été achevée à la masse par des Berlinois pacifistes. Epuisée par une course aux armements dont elle ne peut soutenir la cadence, politiquement affaiblie, l'URSS refuse l'humiliation. Jouant son va-tout, elle lance en 1989 ses armées à la conquête de l'Europe occidentale. L'Allemagne tombe rapidement, les forces soviétiques débarquent dans la foulée près de Marseille mais sont contenues par une coalition internationale. Les cohortes rouges ne se découragent pas et foncent de l'autre côté de l'Atlantique, bien décidées à faire choir le rapace impérialiste de son nid d'aigle. New York est attaquée puis, alors que les troupes de l'Oncle Sam qui n'ont pas gagné l'Europe se regroupent sur la côte est, Seattle est prise par surprise. La Troisième Guerre Mondiale est en passe de changer le visage du monde.

 

Entre le marteau et la faucille

 

Attaqués de partout par une armée vaillante et organisée, les Américains sauront-ils se sortir du bourbier dans lequel les grandes ambitions technologiques de Reagan les ont plongé ? Les milliards officiellement dépensés dans le programme Guerre des étoiles ne servent en tous les cas pas à grand-chose face aux unités aéroportées et aux T-80U qui débarquent par dizaines dans le fief de Bill Gates. Au terme d'une journée d'assaut, Seattle est à feu et à sang, et le drapeau frappé de la faucille et du marteau flotte au sommet du Space Needle, la tour emblématique de la ville. Venu profiter de votre permission en famille après une brève mais fructueuse campagne européenne, vous vous retrouvez bien involontairement au coeur du chaos. Officier capable, vous allez donc écourter vos vacances et reprendre le commandement de quelques unités mécanisées avec un seul objectif en tête : reculer pour mieux revenir. Une approche stratégique évidemment primaire, mais en ces temps difficiles, c'est la seule option qu'il reste aux braves défenseurs de la démocratie. Et tant pis si la protection du territoire national doit passer par un suicide collectif: rien n'est trop beau pour préserver la liberté de votre peuple à dresser la bannière étoilée dans son jardin.

 

URSS : 1 – Monde Libre : 0

 

Scénario primitif, élans patriotiques dégoulinants et beaux sentiments, éloge de l'amitié virile entre des militaires carrés mais sympas, il est tentant de voir dans ce World in Conflict une apologie basique de la guerre du Bien (nous, les capitalistes) contre le Mal (ces salauds de Cocos). Les cinématiques larmoyantes qui servent d'interludes aux missions exaspèreront encore davantage les finauds de la géopolitiques et ceux qui se sont toujours refuser à voir en bicolore : noir ou blanc; bleu ou rouge. Mieux vaut néanmoins ne pas attacher trop d'importance à ce script à l'apparence misérablement manichéenne, qui ne semble avoir été composé que pour fournir un prétexte à l'anéantissement du monde contemporain par les développeurs de Massive Entertainement. Habitués à faire la guerre sous d'autres cieux, ces docteurs ès stratégie explosive abandonnent les contrées lointaines explorées dans les deux mémorables volets de Ground Control, et jouent avec les nouveaux symboles de l'humanité plus pernicieusement que l'on ne pourrait le croire. La campagne se déroulant en partie sous forme de flash-back, vous aurez le privilège de revivre l'assaut de New York, avec Statue de la Liberté en danger et Twin Towers perdues dans le panache des incendies provoqués par les bombes. Le clou du spectacle réside toutefois dans l'explosion d'une bombe atomique lancée par les Américains sur leur propre sol, qui en dit long sur la malice du studio et sa volonté de faire de son nouveau titre un grand spectacle pyrotechnique.

 

Chaude guerre

 

Réputés de longue date pour l'extrême solidité de leurs moteurs graphiques, les Suédois ne déçoivent pas. Fruit de trois ans de développement, leur dernière oeuvre est un blockbuster ludique et franchement spectaculaire. Intégrant Havoc pour la physique, World in Conflict omet juste d'intégrer des possibilités de déformation de terrain, mais pour le reste tout y est, des immeubles qui se décomposent sous le feu nourri de vos forces aux chars propulsés dans les airs par une violente explosion en passant par les forêts qui brûlent, dévorées par le napalm, et les fumées de poudre qui recouvrent les champs des batailles les plus sauvages. Tellement fiers de leur nouveau jeu, les développeurs se sont même permis de réaliser leurs cinématiques, qui mettent en scène les discussions des officiers et des scènes de vie des troufions, avec le moteur maison. Or, le jeu en question est un RTS, donc un titre qui doit afficher de nombreuses unités sur une grande carte sans faire brûler votre carte graphique et vos barrettes de RAM lors des combats, ce qui implique, en théorie de ne pas trop forcer sur la modélisation de chaque unité. Visiblement mégalomanes, les petits gars de Massive Entertainment ont suffisamment soigné les différents protagonistes pour que le rendu soit propre. Certes, on a vu des scènes intermédiaires autrement plus esthétiques, mais les visages extrêmement soignés et le niveau de finition des décors restent encore assez exceptionnel dans ce type de produit. S'il n'est pas nécessaire d'acheter une nouvelle configuration à chaque partie, World in Conflict fait tout de même payer assez cher sa plastique hollywoodienne. Si votre machine a plus d'un an d'âge, n'espérez pas profiter pleinement du grand spectacle. Même une bécane récente affiche parfois difficilement le foutoir éblouissant qui se joue à l’écran. Mais si vous aimez les bouffées d'adrénaline, vous allez être servis.

 

World in Conflict ne s'embarrasse pas de détails. La guerre, c'est pas pour les chochottes, et les meilleurs assauts sont ceux qui impliquent une poignée de tanks lourds et quelques batteries d'artillerie qui pilonnent à distance les positions ennemies. La composition de votre armée est assez sommaire, puisque vous ne pouvez piocher que dans 20 unités différentes... et avez intérêt à le faire avec bon sens. L'aspect de micro-management inhérent au genre est en effet ici partiellement absent, puisque vous ne pouvez construire de base ou entraîner directement vos hommes, qui sont parachutés par l'aviation. Ces demandes vous coûtent toutefois des points de renfort, que vous obtenez en prenant et en fortifiant différents points de contrôle répartis sur chaque carte. Bonne nouvelle, dès que vous perdez un groupe d'hommes ou un véhicule, les points de renfort qu'ils vous ont coûtés vous sont réattribués, et vous ne serez pas contraint à l'abandon à la première erreur tactique. Vous ne serez toutefois jamais largement pourvu en points, et votre groupe d'attaque ne dépassera pas, du moins durant la campagne solo, la quinzaine d'unités. Ce système de points a le grand mérite de vous inciter à aller sans arrêt de l'avant, à vous pousser vers l'ennemi. S'il est toujours possible de camper, le flot a priori intarissable des blindés et unités soviétiques, qui vous harcèlent tant que vous n'avez pas pris une position-clé, vous contraindra à aller au-devant des ennuis. Pour accentuer ce sentiment d'urgence, bien des missions du mode solo sont chronométrées, et la plupart des objectifs secondaires doivent être complétés rapidement. Extrêmement nerveuse, l'action perd du coup beaucoup en finesse.

 

La stratégie facile

 

Ici, foncer dans le tas peut s'avérer dangereux, mais faire des détours et des circonvolutions autour des positions adverses vous fera perdre un temps que vous n'avez pas. World in Conflict ne trouve néanmoins pas le juste équilibre entre stratégie sophistiquée et barbarie moderne, et penche nettement plus vers la seconde approche. Les nombreuses missions se déroulant dans des zones résidentielles vous permettront de pratiquer une guérilla urbaine rudimentaire, avec planque de snipers et d'unités anti-chars dans les bâtiments, mais le caractère très mécanisé de la guerre vécue ici permet de détruire ces petits stratagèmes vicieux en même temps que les immeubles où s'abritent les malins. Un appel à l'appui aérien, qui peut bombarder une zone, ou un tir concerté de vos chars sur un bâtiment, et voilà tous vos problèmes réglés. Les munitions illimitées, le système de localisation des dégâts plutôt basique, les choix de formation particulièrement restreints (en ligne ou en carré), tout est fait pour que les charges se déroulent sans aucune prise de tête et la seule chose qu'il vous reste à faire c'est de cliquer sur l'ennemi pour attaquer. Mais cette simplification outrancière du gameplay dessert finalement un peu le jeu, et quelques options réalistes mais pratiques (réglage avancé des comportements, possibilité d'un tir continu) auraient permis aux sauveurs du monde de limiter les pertes. Cherchant à faciliter la vie des joueurs, Massive Entertainment a également commis quelques erreurs techniques qui compliquent inutilement les choses. Ainsi, la sélection est parfois malaisée (notamment lors des désignations de cible des bombardements aériens), le double clic pour centrer sur une unité manque de répondant et l'IA est loin de côtoyer la perfection. Agaçants au coeur de l'action, ces quelques défauts formels ne retirent pourtant pas grand-chose à l'efficacité du titre. La campagne, limitée aux forces du monde libre est un peu faible et n'occupe que durant une petite dizain d'heures, mais World in Conflict compense par des options multis haut de gamme. A la fois originaux et exigeants, les modes dédiés vous obligent à choisir une spécialité – infanterie, soutien, aérien, … - et à vous y tenir. Impossible dès lors de triompher seul, à moins d’être un dieu du genre, et la victoire ne peut être acquise qu'au terme d'un vrai effort coopératif dans des batailles toujours plus épiques. La grande classe.





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