Test Warhammer Space Marine 2 : est-ce bien la tuerie qu'on nous a tant promise ?
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Enchaîner avec Warhammer Space Marine 2 juste après l'open world massif de Star Wars Outlaws et la charge mentale que fut Black Myth Wukong est certainement ce qui nous est arrivé de mieux en cette rentrée 2024. Non content d'offrir un spectacle sanguinaire où l'on a l'impression de contrôler un bulldozer qui arrache tout sur son passage, le titre de Focus et de Saber Interactive nous propose surtout de revenir à des plaisirs basiques qui nous avaient terriblement manqués. C'est certain qu'avec Warhammer Space Marine 2, vous ne ferez pas dans la dentelle, mais quel pied tout de même ! L'aventure solo se plie en une dizaine d'heures, tandis que les modes coop', PvE et PvP sont là pour embellir l'expérience. Car en effet, la campagne solo n'est en réalité que l'amuse-bouche du jeu, avant de déployer son plein potentiel. Il est assez dommage de constater que le mode "Opérations" (6 missions coop' à faire avec 3 amis humains) se révèle être plus intéressant que la campagne solo, grâce notamment aux différentes classes et leurs aptitudes spécifiques dont on peut profiter, éléments qu'on nous donne dans le solo mais qu'on nous retire aussi sec derrière (grande frustration).
D'ailleurs, que les acheteurs de jeux solo ne se trompent pas, Warhammer Space Marine 2 est avant tout un jeu fait pour le multi, la campagne n'étant que le joli bonbon, certes goûtu, mais dont l'enrobage est plus attrayant que son contenu. Une ligne droite assez basique, dôté en prime d'un level design peu recherché et auquel on ne fait que défourailler les mêmes ennnemis, le bestiaire étant d'une pauvreté extrême. De même, cette structure de "j'appuie sur un bouton pour soit ouvrir une porte, soit activer un monte-charge" risque aussi de vous lasser fortement. Il y a donc un sentiment de répétitivité qui disparaît aussi sec dès que vous passer en PvE et PvP, puisque la guerre prend alors une aure saveur. Pour le lancement, le contenu est d'ailleurs un peu chiche, mais les devs ont promis une feuille de route costaud pour au moins la première année. Et quand on voit tout l'amour qu'ils ont mis dans leur jeu, on ne peut que les croire sur parole.
- Gameplay nerveux, carré et même plus subtil qu'il n'y paraît
- Visuellement, ça arrache la gueule
- Des environnements riches, détaillés, animés
- Les nuées de Tyrannides qui impressionnent
- Bien gore comme on aime
- PvE et PvP avec du bon potentiel
- Six classes bien distinctes et complémentaires
- La customisation bien poussée, bien complète
- Cross-play PS5, Xbox Series, PC
- Un jeu bien bourrin, ça fait du bien
- Bestiaire extrêmement pauvre
- Décors qui ne se renouvellent pas assez
- Level design beaucoup trop simpliste
- On ouvre beaucoup de portes, on utilise énormément de monte-charges
- Gros sentiment de répétitivité
- Campagne solo < Mode Opérations
- Des temps de chargements bien longs
Depuis que Focus Entertainment et Saber Interactive ont officiellement dévoilé le gameplay de Warhammer Space Marine 2, tout le monde a le mot 'Gears of War' à la bouche. Logique quand on voit le nombre de points communs que partagent les deux univers, ça se comprend. Qui a copié sur qui ? Je vais pas me lancer dans ce débat qui fait déjà fureur sur les réseaux sociaux, mais pour mettre tout le monde d'accord, disons que le jeu d'Epic Games a repompé l'univers, ses personnages et ses ennemis, tandis que Warhammer s'est beaucoup inspiré de Gears of War pour les mécaniques de jeu. Comme ça, pas de jaloux, on est à exaequo. Donc oui, dans ses fondations gaming, Warhammer Space Marine 2 ressemblent beaucoup à Gears of War, et c'est aussi pour cela que le titre a joui d'une belle hype ces dernières années, allant au-delà du cercle des fans de Warhammer afin de toucher un plus large public. Ce qui est mon cas d'ailleurs. Je vais être honnête avec vous, je connais mal le monde de Warhammer 40 000, mais pour autant, j'ai guetté la moindre info sur ce Space Marine 2 depuis son reveal, aussi parce que j'étais en manque d'un bon gros shooter énervé en ligne droite. Et je dois vous dire qu'après l'open world massif de Star Wars Outlaws et la charge mentale qu'il a fallu pour venir à bout de Black Myth Wukong, enchaîner avec un défouloir comme Space Marine 2, où l'on avance comme sur des rails, ça fait un bien fou.
GEARS OF WAR EN PLS ?
Ceci étant dit, Warhammer Space Marine 2 a l'intelligence de ne pas singer bêtement Gears of War et ainsi insuffler sa propre personnalité. En réalité, le titre de Focus et de Saber Interactive est un joli mélange entre shooter et beat'em all, où limite le corps-à-corps a plus d'intérêt que le tir à longue portée. Parce que même si le jeu se montre ultra généreux en armement et autres munitions, qui sont d'ailleurs en quantité quasi illimitée (il y a des caisses de recharge littéralement partout, quasiment tous les 100 mètres), c'est au milieu de la mêlée que vous allez être le plus efficace possible. Surtout vers le dernier tiers du jeu où le bestiaire change un peu et nous propose de combattre les Forces du Chaos, bien plus résistantes et bien plus fourbes que les Tyrannides.
Il faut dire que notre lieutenant Titus, de son vrai nom Demetrian Titus, a ce qu'il faut sur lui pour aller au front sans avoir peur de se faire arracher le gosier. Grâce pour commencer à son armure, imposante, massive, ornée également de symboles qui rappelle une sombre époque de l'Europe et de jolies têtes de mort pour effrayer l'ennemi. Ce colosse de métal est d'ailleurs deux fois plus grand qu'un humain standard et ça se ressent dès lors qu'on a la manette entre les mains. Le personnage est suffisant lourd et lent pour nous faire ressentir cette sensation de bulldozer qu'on contrôle, et à qui il ne peut rien arriver, mais tout en gardant cette souplesse dans ses mouvements et ses exécutions. En gros, Titus est capable de sprinter, de parer, de contre-attaquer, mais aussi d'esquiver en faisant des pas de côté ou des roulades ; bref, notre soldat surchargé est capable de bien des galipettes. Et de ce point de vue-là, l'équilibre est plutôt bien trouvé, les devs ont fait du bon boulot.
Parce que oui, Titus a besoin d'être alerte dans chacun de ses mouvements pour ne pas être submergé par les nuées de Tyrannides qui déferlent parfois à l'infini. Bien sûr, il existe plusieurs types de créatures : des plus faibles qu'on élimine en un ou deux coups d'épée-tronçonneuse aux plus coriaces qui nécessitent une série de combos avant de finir les quatre fers en l'air, sans oublier de mentionner les boss qui ont des moments qui leur sont évidemment dédiés. Comme pour les armes à feu, vous aurez le choix entre un couteau, qui fait tout de même la taille d'une épée pour un simple mortel, une épée tronçonneuse qui est un peu l'arme symbole de Warhammer, une lame énergétique, qui est d'ailleurs l'arme de mêlée que je préfère, et enfin le gros marteau qui arrive d'ailleurs un peu trop tard dans l'aventure. En gros, vous allez devoir attendre le dernier quart du jeu pour pouvoir en profiter. Toujours est-il que chacune de ses armes de mêlée ont leurs propres caractéristiques spécifiques : entre design, vitesse et dégâts infligés, il y en a pour tous les goûts.
BOURRIN, MAIS AUSSI SUBTIL
Et c'est en allant en guerre contre les Tyrannides que vous allez comprendre que Space Marine 2 se montre en réalité un peu plus subtil qu'il en a l'air. Parce que si foncer tête baissée fonctionne bien dans les premiers chapitres, très vite, on se rend compte qu'il va falloir varier sa stratégie pour ne pas finir à terre. Car en plus du nombre imposant d'ennemis à l'écran, ces derniers disposent aussi de certains avantages en combats. L'ensemble est d'ailleurs signalé in-game avec des marqueurs qui sont soit de couleur bleue, soit en orange. Un point bleu signifie que vous pouvez parer son attaque, tandis qu'un point orange vous demande de l'esquiver, sous peine de vous prendre une charge en pleine tête.
De même, Space Marine 2 fonctionne aussi à la prise de risques. Vous disposez en effet de deux jauges, celle de santé et votre bouclier, séparée en trois tronçons. Dès lors que votre protection est consommée, vous commencez à perdre de la vie, jusqu'à toucher le sol. A ce moment-là, il faut attendre qu'un coéquipier vous réanime pour reprendre le combat. Vous avez droit à deux réanimations à chaque partie, puisqu'après, c'est le game over qui vous attend. Il existe d'autres moyens pour se régénérer, les médékits bien sûr, mais aussi cette fameuse prise de risque dont je vous ai parlé. En gros, en contrant les attaques ennemies, mais aussi en réalisant des exécutions, vous faites remonter votre jauge d'armure et cette mécanique est primordiale pour encaisser le flot incessant d'ennemis. C'est d'autant plus que vrai qu'il faut gérer les créatures au corps-à-corps, mais aussi celles qui sont à distance et qui savent aussi utiliser des armes à feu. C'est donc à vous de correctement alterner entre les combats au corps-à-corps et les armes à feu.
Une fois ces mécaniques comprises et assimilées, on trouve un véritable plaisir à tout défourailler sur son passage, d'autant que Space Marine 2 ne lésine pas sur la violence. C'est gore, ça pisse de l'hémoglobine de partout et on peut même assister à des démembrements bien crades via les exécutions de fin de combo. C'est non seulement plaisant à regarder, mais aussi satisfaisant dans les sensations. Le seul problème de Space Marine 2, c'est son manque de variété et la répétitivité des actions. Et pourtant la duré de vie de la campagne solo est très correcte, puisqu'elle se termine en une douzaine d'heures de jeu, sauf que très rapidement, on se rend compte qu'on ne fait que toujours la même chose. Bien sûr, c'est le genre qui veut ça, j'en ai conscience et ça ne me pose aucun souci, mais le peu de variété dans le bestiaire, avec ces mêmes ennemis et demi-boss qu'on retrouve pendant 12 heures et cette même structure qui tourne en boucle de "je nettoie une zone, j'active un interrupteur pour ouvrir une porte, je nettoie une zone, j'active un levier pour activer le monte-charge, ça a aussi ses limites. Et c'est encore plus vrai cette lassitude se fait aussi ressentir dans les environnements, trop similaires d'un chapitre à un autre, sachant que le jeu manque aussi d'une séquence mémorable, marquante.
ET LE JET-PACK, C'EST POUR LES CHIENS ?
On peut même aller plus loin dans les reproches, puisque Space Marine 2 ne prend jamais le soin de faire évoluer son gameplay, c'est le même du début jusqu'à la fin, tout juste a-t-on droit à plus de verticalité dans certaines missions avec l'arrivée du jet-pack. D'ailleurs, on s'était fait une joie de pouvoir l'utiliser, car il offre davantage de possibilités aériennes et de combos, mais ce jet-pack nous est retiré aussi sec juste après et il faut attendre bien longtemps, trop longtemps, pour en profiter à nouveau. C'est un peu beaucoup frustrant à vrai dire, de revenir à un gameplay boots on the ground. Et c'est d'autant plus rageant que ces mécaniques de gameplay inédites et évolutives sont parfaitement intégrées dans les modes multi, notamment PVE, ce qui prouve que la campagne solo est en réalité un tuto pour les parties en multi, et que j'estime être une erreur. Il y avait clairement possibilité d'être plus complet pour le mode solo, surtout que tout le monde n'a pas forcément la possibilité de trouver des amis pour faire de la coop. Clairement un acte manqué.
Autrement, je trouve que le level design manque lui aussi de folie. On est vraiment sur de la ligne droite pure et dure, ce qui est plaisant en soi dans l'absolu, mais on aurait aimé plus de variété, avec pourquoi pas des embranchements par moments. Vu que le campagne se vit en groupe de 3 Space Marines, même sans ami, vu que c'est l'IA qui les contrôle, ça aurait été pas mal parfois de pouvoir se séparer, chose qu'on retrouve dans Gears of War par exemple. De même, on aurait bien voulu des évolutions au niveau des armes, avec un côté un peu plus RPG, mais le jeu a préféré le côté simple, brut et efficace. Sur le moment, c'est cool, mais ce ne sera pas le genre de jeu qu'on refera à l'envi une fois l'aventure complétée, c'est évident. Mais c'est là qu'on se rend compte que c'est possible dans le mode Opérations, c'est-à-dire la coop en ligne. D'ailleurs, j'en profite pour remercier Florent, mon Soldier of Fortune, que j'ai embarqué avec moi pour de la coop et du multi, même parfois à des heures très tardives. Merci Flo d'avoir été patient, de m'avoir parfois attendu plusieurs heures pour ensuite te faire déglinguer online, haha !
SOLO < MODE OPÉRATIONS
En parlant de multi, sachez que tous les modes, que ce soit PvE ou PvP, ils se lancent à partir du QG, soit la Barge de Bataille, c'est-à-dire lorsque la campagne est lancée. Je préfère préciser car depuis le screen title, le multi n'apparaît nulle part et c'est clairement un défaut de navigation me concernant.
Il y a pour commencer le mode Opérations qui offre 6 missions supplémentaires qui se jouent en parallèle des événements de la campagne principale. On va du coup créer son propre personnage, choisir sa classe, et intégrer l’escouade Talassa, qui épaulera celle de Titus à des moments bien choisis. Ça offre un point de vue alternatif, et surtout ça permet de jouir des options qui manquaient dans la campagne solo, notamment les capacités supplémentaires dont on dispose selon la classe choisie. Ceux qui ont pesté face au jet-pack trop absent dans la campagne solo vont pouvoir disposer de ces réacteurs dorsaux en permanence grâce à la classe Assaut. A moins que le grappin de la classe Avant-Garde vous fait changer d'avis, puisqu'il faut bien avouer que mettre un double kick propulsé, c'est quand même assez plaisant. Quant aux gens qui joueront Tireur d'Elite pourront profiter de la cape d'invisibilité de Harry Potter. Même chose pour les armes, on aura le choix avec en prime un système de customisation, aussi dans le look que dans les capacités. Bref, encore une fois, il y en a pour tous les goûts.
Concernant les modes PvP, ils se jouent en trois modes différents avec des équipes de 6v6. Il y a Occupation de terrain, Capturer et contrôler qui consiste à s'emparer de certaines zones de la map pour ensuite la défendre le plus longtemps possible et le mode "Anéantissement" qui est un Deathmatch dans son plus simple appareil et sans doute le plus jouissif des trois, car il permet de faire parler la poudre, de trancher et d'utiliser ses avantages sans se poser de question. Pour le moment, le nombre de maps restent bien maigres, mais Saber a promis des ajouts et des mises à jours avec une feuille de route qui a déjà été détaillée. De prime abord, les cartes donnent le sentiments de vieux couloirs qui s'enchaînent, mais très rapidement, on comprend que leur level design a été bâti pour favoriser les affrontements, qu'ils soient au corps à corps ou par effets de surprise. Car contrairement à la campagne solo, on dispose de tous les appareils qui permettent d'avoir des avantages comme le jet-pack qui offre cette verticalité qui manquait dans le solo. Les combats en deviennent du coup plus intéressants et plus nerveux surtout. Maintenant, il faut espérer que les updates soient à la hauteur pour garder l'intérêt du joueur, mais déjà l'accueil positif du jeu sur la commu Warhammer, Saber sait qu'il ne doit pas se louper.