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Disposant de vraies bonnes idées, notamment les déplacements ultra fluides entre chaque planque, les balles incurvées et l’effet Bullet Time, Wanted : Les Armes du Destin nous a également séduits pour sa dose d’adrénaline. Seulement voilà, passé l’euphorie des premières parties, on se rend compte que le titre dispose de véritables erreurs de game design (seulement deux types d’armes), d’une réalisation qui aurait mérité plus d’attention et d’une durée de vie qui ne dépasse pas les deux après-midi de jeu. C’est d’autant plus regrettable car la volonté de plaire est bien présente. Un titre sympathique néanmoins.
- Les déplacements fluides entre chaque planque
- Les balles incurvées
- Effet Bullet Time bien pensé
- Une bonne dose d'action
- Trop court
- Réalisation inégale
- Seulement deux types d'armes
- Visée un peu rigide
- I.A. pas assez fûtée
- Le manque de variété
Si de manière générale les adaptations de films hollywoodiens en jeu vidéo sortent en même temps que la péloche au cinéma, il arrive que certaines d’entre elles prennent un peu plus leur temps. C’est le cas de Wanted qui débarque sur PC, Xbox 360 et PlayStation 3 près de huit mois après sa projection dans les salles. Un gage de qualité ?
Outre sa sortie décalée, Wanted : Les Armes du Destin se permet aussi de s’écarter du scénario d’origine pour s’attribuer le sien. Ne vous attendez donc pas à voir Angelina Jolie et Morgan Freeman dégainer leur calibre, seul James MacAvoy a eu la chance d’être modélisé dans le jeu. Si Wesley Gibson reste donc le héros de cette adaptation libre, le joueur pourra aussi endosser le rôle de Cross, son père, qui lui a légué ses capacités détonantes de tueur d’élite sans qu’il le sache. En réalité, l’histoire du jeu se passe avant et après les événements qui ont eu lieu dans le film, ce qui va nous permettre d’en savoir plus sur les circonstances de la mort de la mère de Wesley, mais aussi comprendre les relations que notre jeune héros tissait avec son paternel. Un scénario qui tient sur un confetti mais surtout une manière comme une autre de ne pas avoir à payer la totalité de la licence. On commence à avoir l’habitude…
Wanted : Mort ou vif
Toutefois, Wanted : Les Armes du Destin possède de forts liens de parenté avec le film produit par Universal, à commencer par ses nombreuses séquences de gunfight. L’essence même du jeu étant basé sur ces combats aux armes à feu, GRIN Studios a opté pour un rendu proche de celui Gears of War, la référence du Third Person Shooter aujourd’hui. C’est donc sans grande surprise qu’on retrouve cette caméra placée non loin de l’épaule du personnage, cette visée qui permet de prendre en joue les ennemis qui nous font face et ce désormais fameux système de couverture qui permet de s’abriter des tirs ennemis. C’est d’ailleurs sur cet aspect que les développeurs ont le plus lourdement insisté. Si les deux épisodes de Gears of War ont réussi à imposer le duck & cover, Wanted : Les Armes du Destin apporte sa petite touche grâce à des déplacements d’une planque à une autre ingénieux et surtout ultra fluides. A l’écran, cela se traduit par une direction à donner avec le stick analogique droit qui indiquera quelles sont les endroits où l’on peut se rendre, en prenant soin de ne pas se prendre une bastos entre les deux yeux. Sprint, petit saut, glissage sur les genoux, roulade au sol ou simple rotation sur soi-même, les mouvements opérés pour se déplacer entre chaque planque se fait avec une certaine classe et une ergonomie à toute épreuve. Une petite trouvaille qui vaut se pesant d’or, d’autant que l’intelligence artificielle peut elle aussi se déplacer de la sorte. Puisque les ennemis ont un Q.I. qui dépasse la moyenne, avec cette fâcheuse habitude à rester caché derrière un élément du décor, les développeurs ont eu la fraîche idée de réutiliser les tirs incurvés, repris du long-métrage. A l’instar de ce dernier, cette faculté se débloque au cours de l’aventure et Wesley peut se rendre dans un abattoir pour s’entraîner à faire courber la trajectoire de ses balles. En maintenant l’une des touches de tranche de la manette et en choisissant la trajectoire avec le stick analogique droit, le joueur peut donc atteindre tous les ennemis qui ont tendance à rester couvert. Cependant, une seule balle ne suffit pas toujours à les tuer, à moins d’avoir trouvé l’angle parfait, ce qui permettra de profiter d’une petite séquence où l’on soit de manière subjective la trajectoire de la balle. Effet garanti.
Sprint, petit saut, glissage sur les genoux, roulade au sol ou simple rotation sur soi-même, les mouvements opérés pour se déplacer entre chaque planque se fait avec une certaine classe et une ergonomie à toute épreuve."
Les bonnes idées pour Wanted : Les Armes du Destin ne s’arrêtent pas en si bon chemin puisqu’il est aussi possible de faire appel à un effet Bullet Time, intégré au moment où l’on passe d’une planque à une autre. Lorsque la jauge d’adrénaline (à l’écran, elle se traduit par une balle qui vire alors au rouge) est activée, il est possible de ralentir le temps pour tirer plusieurs rafales de balles au moment d’un plongeon ou d’un sprint. Là aussi, on s’en prend plein la vue et cela permet de dynamiser encore plus l’action. Si GRIN Studios a réussi à intégrer quelques trouvailles très sympathiques dans le gameplay, on ne peut pas dire que du côté de la technique, on soit autant surpris. Le jeu n’est pas laid, loin de là, mais il lui reste encore du chemin à parcourir pour tenter de faire jeu égal avec les cadors du genre. On déplore ainsi une modélisation assez basique des personnages, de certains éléments du décor, mais aussi des textures qui manquent clairement de finesse. Le jeu a également tendance à abuser de l’effet de flou qui masque ainsi les défauts techniques mais aussi la profondeur de champ. Autre point assez fâcheux : l’absence d’armes. Car aussi étonnant que cela puisse paraître, Wanted : Les Armes du Destin ne propose que deux types d’armes différentes. C’est chiche et ça fait même un peu tièp, surtout pour un jeu où le gunfight est roi. Un choix difficilement défendable auquel se rajoute une durée de vie qui n’excède pas les 5 heures de jeu. Là aussi, c’est clairement insuffisant, surtout quand l’étiquette affiche un prix qui avoisine les 60€.