Test Viva Piñata sur X360

Comme le titre l’indique, le jeu met bien en scène des Piñatas. Qu'est-ce qu'une Piñata ? Ce sont ces fameuses peluches customisées de papiers multicolores que les enfants tentent d’éventrer à coups de bâton pendant les fêtes mexicaines pour éparpiller le rembourrage de sucreries. Ces objets prennent ici vie sous forme de bébêtes à apprivoiser. On commence alors à défricher un lopin de terre armé d’une vieille pelle toute rouillée. La tendance est aujourd’hui au retour à la nature et au soin de son intérieur, et s’occuper d’un jardin sur l’île de Piñata est un moyen de le faire à peu de frais. Préparez vos coupelles de bretzels, mettez votre poncho, et coiffé de votre sombrero, vous voilà à la tête d’un rancho miniature.

Ô sombrero de la terre

Même si le côté viril n’est pas ce qui est le plus visible, il sera possible de se plonger dans un jeu hybride (métissage de Sims, avec un air de Tropico à la pigmentation fantasque remettant sur le tapis la théorie sur la multitude de couleurs possibles de nos prédécesseurs les dinosaures) aux allures de carnaval. Le ton est donné avec des habitants affublés d’un masque comme notre guide Leafos à laquelle suivra son frère balanceur de graines, lui aussi masqué. Les Piñatas débarqueront très vite au fur et à mesure de l’aménagement de votre jardin. Fidèle à leur tradition, elles aiment les bonbons, et une autopsie ne vous sera pas nécessaire pour en récupérer car quand elles meurent, de leur ventre s’échappent les friandises leur remplissant la panse. Pour les âmes sensibles, sachez que dans le jeu comme dans tout élevage les Piñatas sont élevées pour l’abattoir (en l’occurrence pour se faire bâtonner pendant les festivités), mais rassurez-vous car quand elles sont commandées par le Piñata central, elle reviennent en bonne santé, et surtout selon la guillerette vidéo d’introduction du jeu, cela ne les dérange pas de se faire éparpiller. De meilleure façon que le cinéma, cette fantasmagorie pourra peut être permettre d’élever des vocations de fermier ou de dissiper des intentions végétarienne dans le doux esprit des enfants.

La ferme se rebiffe

Le concept se rapproche des Sims car les objectifs atteints sont ceux permettant de les rendre résidents puis d’accomplir un but essentiel : la reproduction. Car chaque espèce a ses contraintes particulières : manger un fruit, une fleur, une graine, ou même une autre Piñata dans une chaîne alimentaire bien cruelle. D’ailleurs, ces Piñatas au langage cotillon ont des silhouettes et des noms s’approchant de nos animaux d’encyclopédie et qui font partie de la chaîne alimentaire (les souris, qui naturellement sont le plats favoris des serpents, les crapauds les oiseaux, de méchantes chauve-souris suceuses de Piñata, des lapins qui aiment les carottes…). Bien sûr, en tout bien tout honneur, le côté sauvage de la reproduction est éludé, car chaque espèce devra avoir un foyer spécifique, que vous aurez fait construire en faisant appel aux services de Willy, l’ouvrier masqué du coin, avant de pouvoir se "courtiser". Après les avoirs attirés (même involontairement), si vous avez réunis les conditions environnementales nécessaires, et offert le menu gastronomique qui convient, vous aurez le bonheur de participer à la formation d’un nouveau couple par le biais d’un mini-jeu. Un mini parcours sera à franchir dans un temps limité tout en évitant les bombes. S’en suivra ensuite une danse amoureuse, pour le moins étrange et encore moins explicite que les premiers films en noir et blanc. Après avoir franchis ces étapes, nos joyeux lurons pourront se voir déposer un œuf, non pas par une cigogne, mais par Storkos, la sœur de Leaflos. Autre aspect sympathique, les Piñatas une fois résidentes et donc en votre possession, pourront être renommées, à vous le loisir de choisir le nom qui leur conviendra le mieux. Les bébés qui naîtront des unions consolidés au sein de votre jardin pourront avoir un pelage (ou collage de papier) au coloris personnalisé. Le village auquel on peut accéder très simplement par le menu, vous permettra de vous approvisionner en diverses marchandises. Chez Mademoiselle Petula, coincée dans la boutique de ses parents, vous pourrez acheter des Piñatas domestiques mais aussi customiser vos spécimens à l’aide d’accessoires parfois grotesques. Au magazin Costolot, sorte de bazar du coin, c’est plutôt une quincaillerie ou on trouve de l’alimentaire, des graines, mais aussi de l’outillage.

Chez Truffaut

Attachons-nous à l’aspect environnemental, car il vous faut donner de l’allure à votre jardin, qui deviendra bientôt une réserve naturelle si vous n’y donnez pas un peu d’ordre. A votre disposition, des graines vous permettant de construire votre paysage naturel, mais aussi les commerçants du coin ravis d’échanger des pièces en chocolat contre divers accessoires ou services. Ainsi vous pourrez commencer à clôturer votre végétation, élaborer un décor champêtre, ou paver les sols pour un air de citadelle animale fleurie. La prise en main et l’utilisation des options proposées est assez rapide avec une interface simple. On ne peut dire autant de bien concernant positionnement de la caméra trop au ras des pâquerettes pour réellement contempler son oeuvre. Si bien que cette lacune associée à une vitesse de déplacement modéré (moins simple de bien viser sans le mulot de votre PC) vous fera perdre du temps et vous forcera à explorer votre jardin à maintes reprises afin de retrouver la Piñata avec laquelle vous voudrez interagir. La possibilité d’une vraie vision d’ensemble en plan éloigné aurait été la bienvenue. Autant dire que cela devient très brouillon si vous désirez créer un jardin qui se démarque de la tradition Versaillaise. Autre point énervant, ce défaut n’est même pas comblé par la possibilité d’une recherche rapide et d’une mise au point directe sur un objectif précis. Vous pourrez éventuellement tenter de les retrouver par le biais du journal dans votre menu, mais les petits temps de chargements sont assez dissuasifs.

Il faudra une grande patience pour pouvoir aiguiller un Raisant (sorte d’araignée) vers son autre moitié qu’il faudra repérer à tâtons. Certes, les Piñatas ne sont pas toujours au taquet et ne se font pas toutes diriger facilement, et il est sûrement agréable de parcourir son jardin pour atteindre un point, mais cette multiplication des déplacements du curseur peut devenir une tâche fastidieuse car rébarbative pour le gestionnaire que vous êtes. Heureusement, que des assistants pourront être engagés pour vous aider dans vos tâches quotidiennes. Les différents corps de métier arrivent au fur et à mesure de votre progression et attendent patiemment un contrat d’embauche, en buvant du lait au bar du coin, (l’abus de lait n’est à priori pas dangereux pour la santé). Rentrant se reposer au village dans un premier temps, vous pourrez les loger à la même enseigne si vous vous donnez la peine de leur faire construire une jolie maisonnette comme pour les Piñatas. On ne peut pas nier qu'il est agréable d’avoir des ouvriers arrivés aux premières heures puisque sur place. Grâce à leur bonne volonté et surtout moyennant une bonne piochée de pièces en chocolat vous pourrez être en partie soulagé de routines telles que l’arrosage, le désherbage ou même la surveillance contre les indésirables intrus. Parmi les non invités du coin, il y a les voyous qui n’en font qu’à leur tête, mais aussi les méchantes Piñatas qui pourront déposer des bonbons empoisonnés ; toutes ces saletés rouges pourront être chassées par votre vigile qui utilisera la méthode tribale d’effraiements par grimaces de masque et gesticulations menaçantes. La paix n’est pas seulement menacée par ces individus. Comme dans toute société les Piñatas peuvent se battre entre elles et pas seulement pour se nourrir. Ne vous étonnez pas de voir un être tant travaillé se faire pulvériser ou tomber malade après une bagarre. De ces animaux aux physiques douteux sortira un râle qui appelle à la pitié. Dans ce cas-là, pas d’inquiétude à avoir. Avec un peu de rapidité, le Doc Patchingo sur son véhicule sûrement sans permis pourra les soigner toujours moyennant confiserie cacaotée.

Fondation Brigitte Bardot

Cette sous-traitance ne doit pas vous éloigner de votre passion de collectionneur. Vous pourrez collectionner les médailles grâce à vos accomplissements d’entremetteur, et vous faire récompenser pour vos talents de jardinier. Avec une pincée de graines d’herbe de part et d’autre, en étoffant les variétés de fleurs, d’arbres fruitiers, de plantation potagère, vous gravirez rapidement les échelons d’expérience. Avoir un diplôme de jardinier professionnel fait toujours plaisir, on en viendrait presque à aller s’acheter des pots de plants miniatures chez Truffaut ! Le grand-père / meilleur jardinier déboulera de temps en temps sur son fauteuil roulant pour vous remettre une pelle upgradée. Grâce à votre outil fétiche, vous pourrez défricher, couper les herbes indésirables et même creuser un lac. Si vous êtes moins diplomate, cette pelle vous permettra d’achever de pinatas malade (il arrive que les râles de souffrance puisse agacer) ou de vous charger d’exterminer méchamment des peaux rouges. Parce que les échanges entre collectionneurs sont importants, un avantage non négligeable est celui de pouvoir communiquer via le Xbox Live. Vous pourrez acheter une boîte à la Poste en y insérant des cadeaux du même groupe qui pourront être aussi bien des fruits que des Piñatas ou même en petites attentions des accessoires de customisation. Le plus simplement du monde, vous pourrez accompagner ce colis d’un message. Les rencontres et l’entraide sont profitables à tout joueur de Piñatas qui se respecte. Mais globalement, on attendait mieux quand même de cette option en ligne...