Test Virtua Tennis 3 sur X360

On peut désormais le dire ! En matière de jeu de tennis, deux écoles s’affrontent sur le terrain et ce depuis l’avènement d’une franchise baptisée noblement Top Spin. Prônant la simulation à l’extrême, notamment grâce à son second épisode, la franchise créée par PAM a oublié au passage d’y ajouter un soupçon de fun. De l’autre côté, on retrouve les disciples élevés à l’ancienne avec pour maître d’armes le bien nommé Virtua Tennis. Privilégiant avant tout le plaisir de jeu et l’accessibilité, la série a dû toujours faire face aux critiques, la faute à un gameplay qui manquait parfois de profondeur. Sans pour autant revoir totalement sa copie, Sega a apporté de nouveaux éléments qui vont pouvoir faire peser la balance de son côté.

Globe trotter

Et pour bien démarrer les festivités, Sega a eu la bonne idée d’introduire le mode "Tour Mondial", hérité de Virtua Tennis World Tour, lui-même repris du mode "Carrière" de Top Spin. La création de son avatar est donc la première étape de ce mode solo dont l’objectif consiste à gravir les rangs pour se retrouver numéro un du circuit. On choisit son sexe, son apparence physique et son look certes mais les possibilités de customisation ne sont pas aussi nombreuses et variées que ceux proposés dans les deux épisodes de Top Spin. D’autres aspects du mode "Tour Mondial" ont été repris de Virtua Tennis 2 et le joueur enchaînera donc sessions d’entraînement et tournois aux quatre coins du monde. Le calendrier est découpé en semaines et jeter un œil sur la jauge d’endurance permet d’éviter des blessures inutiles et se retrouver sur la banc de touche plusieurs jours d’affilé. La gestion de son joueur prend alors une autre dimension et à l’image du mode "Carrière" de Top Spin, le mode solo de ce Virtua Tennis 3 nous maintient en haleine de façon prestigieuse et permet d’occuper les journées solitaire en attendant l’arrivée des copains de passage. L’ascension risque d’être longue avant de devenir la bête noire de tous les joueurs, puisque de nombreux championnats - repris des véritables tournois du Grand Chelem - doivent être bouclés pour faire grimper son tennisman dans les statistiques. La marge de progression est à ce propos suffisamment grande pour que chacun puisse y trouver son compte, surtout quand le gameplay se veut de base accessible à tout type de joueur.

Plug and play

Et c’est indubitablement l’un des points forts de Virtua Tennis 3, mais aussi de la série en général. A mi-chemin entre arcade et simulation, le gameplay de Virtua Tennis 3 reprend les ingrédients qui ont fait le succès des précédents opus, tout en ajoutant quelques éléments clefs qui permettent d’approfondir son jeu. Bien moins assisté sur les coups, le joueur va devoir apprendre à mieux doser ses frappes, sous peine de voir sa balle filer tout droit en dehors des lignes ou à l’inverse venir se heurter au filet. Mais ne vous détrompez pas, nous sommes encore loin de l’ultra réalisme d’un Top Spin 2 qui exigeait un contrôle quasi-total de chacune de ses frappes. Pas de risk shot ni de jauge de mental à gérer, ici tout est focalisé sur la préparation de ses attaques. Plus on maintient la touche de frappe en avance et plus on est certain de décocher une attaque fulgurante. Les slices, lobs et coups enrobés sont toujours d’actualité et conjugués aux croisés désormais plus accessibles et l’on est assuré d’enchaîner des échanges de malades mentaux. D’ailleurs, pour ne pas couper court à ces échanges, il va falloir apprendre à maîtriser un certain timing et les plongeons précipités sont le témoin d’un manque flagrant de pratique, voire même d’amateurisme. Tout réside alors dans le placement de son joueur et savoir contourner la balle pour s’offrir le meilleur angle de frappe s’avère être payant. Si le jeu a gagné en maturité, force est de constater que les montées à la volée se montrent encore hésitantes, ce qui confortera d'ailleurs les joueurs de fond de court.

Côté casting, Sega a bien évidemment mis à jour la liste des joueurs et joueuses présents dans ce Virtua Tennis 3. Moya, Rafter ou bien encore Kafelnikov ont laissé la place aux vedettes du moment telles que Roger Federer, Rafael Nadal, Andy Roddick, David Nalbandian, Gaël Monfils, Maria Sharopova, Venus Williams, Martina Hingis, Amélie Mauresmo et bien d’autres encore. En revanche, il ne semblerait pas que la parité soit une priorité chez Sega qui a clairement privilégié les joueurs masculins au détriment des frappeuses en jupette. Parmi les 20 joueurs stars disponibles, seules 7 femmes participent au jeu contre 13 chez les hommes. Avec cette belle brochette de stars des courts centraux, Sega a pris le soin de modéliser ces joueurs avec le plus grand soin. Si la plupart des animations sont criantes de vérités, on note en revanche quelques faciès ratés, même si dans l’ensemble on parvient à les reconnaître aisément. On reste heureusement bien loin du résultat assez catastrophique de Top Spin. En revanche, mieux vaut couper la musique dans les options pour éviter une syncope rapidement : les riffs de guitare en fond sonore lors d’échanges parfois stressants, ça fait vraiment tâche !

Live ou Sixaxis ?

Si le mode solo de Virtua Tennis 3 se montre fort captivant, il est évident que tout l’intérêt du titre réside dans son côté multijoueur, à quatre de préférence pour des doubles passionnants voire mieux endiablés. La possibilité de réaliser des doubles mixtes est d’ailleurs une belle excuse pour demander à sa copine de participer aux tournois, souvent trop masculins. D’ailleurs, Sega a pensé à rendre disponibles les mini-jeux du mode "Tour Mondial" dans "Parties sur court" pour augmenter la convivialité entre camarades. Avec son mode online actif via le Xbox Live, la mouture Xbox 360 se révèle être par élimination la version que l’on conseillera à tous les joueurs avertis, le contenu et la réalisation globale étant identiques quelque soit le support. Il y a bien évidemment l’ajout des fonctionnalités gyroscopiques du Sixaxis en sélectionnant les commandes Type-D dans les options, mais la jouabilité n’étant pas vraiment au point et surtout pas adaptée au jeu en lui-même, on ne voit pas comment remporter un match surtout si son adversaire utilise les commandes classiques. A l’inverse, le mode Xbox Live de la mouture Xbox 360 propose un vrai contenu, capable de faire grimper un peu plus l’intérêt et la durée de vie du jeu. En simple comme en double, la joie de pouvoir affronter des joueurs du monde entier est un plaisir qu’on ne boudera pas. Dommage par contre qu’on ne puisse pas réutiliser son avatar créé dans le mode "Tour Mondial", comme c’était pourtant le cas sur Top Spin. On s’en remettra.