Test Viking : Battle of Asgard sur PS3

Valeureux guerrier sans peur et sans reproche, Skarin va pourtant succomber sur le champ de bataille face à l’armée de la déesse Hel, bien décidée à réduire les pays scandinaves en cendres. Face à une telle injustice, Freya, la fille du Dieu Odin, va alors personnellement s’en mêler et redonner la vie à Skarin pour que celui-ci accomplisse son dessin, à savoir celui de sauver son peuple et le royaume d’Asgard de l’emprise démoniaque de cette perfide déesse. Voilà donc résumé en quelques mots le pitch de Viking : Battle of Asgard, premier jeu d’action sur consoles issus de l’imagination des têtes pensantes de The Creative Assembly, studio réputé pour leur savoir-faire en matière de jeux de stratégie sur PC. Après plusieurs essais concluants avec notamment Rome : Total War ou le récent Medieval II : Total War, la firme a donc décidé de varier leurs compétentes et de s’attaquer à un genre dont les mécaniques de jeu n’ont guère évolué ces dix dernières années. Mais avec Viking : Battle of Asgard, The Creative Assembly a la ferme intention de donner un bon coup de latte dans la fourmilière, histoire de faire changer les choses. L’intention est plus que louable, mais encore faut-il que le résultat suive derrière…

Liberty City

Si, au premier coup d’œil, Viking : Battle of Asgard s’inscrit dans la lignée de ses pairs avec un background convenu, le titre de Sega et de The Creative Assembly a ceci de particulier qu’il se détache des autres titres de sa catégorie par une approche du gameplay assez original. En effet, contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas d’avancer bêtement en suivant le parcours et de décapiter un maximum d’ennemis en chemin. Non, il va falloir faire preuve d’un peu plus de finesse, voire même de jugeotte (pas trop quand même) pour parvenir à ses fins. Un peu de la même manière que tous les GTA-like, Viking : Battle of Asgard permet au joueur d’accéder directement à un terrain de jeu assez vaste, dans la mesure où il est possible de se balader où bon nous semble sur la carte. Bien évidemment, au fil de l’aventure, de nouvelles terres deviennent accessibles et l’univers proposé de plus en plus vastes. C’est là l’un des points élémentaires de Viking : Battle of Asgard mais surtout l’une de ses grandes particularités. Le pays d’Asgard étant particulièrement immense et les moyens de transport se limitant à très peu de choses, c’est avec ses pieds que Skarin va devoir parcourir ces terres. Fort heureusement, à son époque, la magie et la volonté des Dieux vont lui permettre d’économiser ses forces grâce à des menhirs télétransporteurs. A chaque découverte de l’une de ces immenses pierres, Skarin peut sauvegarder le lieu qu’il aura visité en dernier. Cela lui permettra ainsi de passer d’un endroit à un autre de la carte d’une simple pression à répétitions sur la touche correspondante. Mais en évoluant dans l’aventure, très vite, cette liberté de déplacement lui fait aussitôt défaut. Le monde étant vaste et les véhicules n’existant pas encore à l’époque, traverser des contrées entières avant d’arriver à un point précis se fait souvent dans la douleur. Pire, les objectifs dans le jeu se résument pour la plupart du temps de se rendre à un lieu précis pour effectuer une tâche distincte, et ce pendant toute la durée du jeu. Pénible.

Le monde étant vaste et les véhicules n’existant pas encore à l’époque, traverser des contrées entières avant d’arriver à un point précis se fait souvent dans la douleur.

L’exploration est donc un élément majeur de Viking : Battle of Asgard et d’autres aspects du jeu permettent d’appuyer nos propos. Le fait par exemple de devoir acheter certaines compétences (items, santé et autres sorts de magie) chez l’aubergiste du coin prouve que la monnaie est sans aucun doute le nerf de la guerre. Relégué au rang de méthode archaïque, le troc a donc laissé place à l’échange de pièces d’or que Skarin trouvera sur son parcours. Si les bourses et autres coffres sont éparpillés un peu partout dans Asgard, le joueur pourra, s’il le souhaite, acquérir une carte magique permettant de localiser ces monnaies d’échange primordiales pour faire évoluer son personnage, et ainsi pouvoir avancer dans le jeu. Car mine de rien, Viking : Battle of Asgard regorge également de séquences d’action. C’est un peu le fond de commerce du jeu, qui a basé toute sa notoriété sur la musculature imposante de notre héros venu du Nord. Pour on ne sait d’ailleurs quelle raison (sans doute pour des problèmes de temps et de facilité), Skarin est un personnage muet. Que ce soit en pleine partie lors de conciliabules improvisés dans les villages ou lors des cinématiques, Skarin reste un personnage sans voix et également sans expression. L’absence de dialogues pour notre héros gâche énormément le plaisir, d’autant que l’ambiance sonore du jeu laisse franchement à désirer. Pire, lors des affrontements face à des ennemis, pour la plupart nombreux, il arrive qu’on entende le bruit du vent qui souffle dans les arbres ou bien encore le son de l’herbe qui se plisse au gré du vent, tellement les combats sont sans vie. Par moments, on pourra entendre un petit gémissement mais pour ce qui des cris de guerre, de douleur mais aussi de joie, il va falloir tendre l’oreille au maximum, souvent en vain. Viking : Battle of Asgard perd alors en personnalité, faisant de lui un jeu où la parole est une denrée rare.

Bienvenue chez les Ch'tis !

Vous ne serez pas surpris si nous vous disons que Viking : Battle of Asgard est loin de faire dans la dentelle, bien au contraire. Portant toujours une épée et une hache bien tranchante, Skarin n’attend qu’une chose : découper en rondelles tous ceux qui auraient le malheur de passer dans son giron. Si les attaques se réalisent avec les boutons de la manette, il arrivera également de faire appel à la magie, grâce à certains élémentaires tels que le feu, la glace et l’électricité. Lorsqu’il est accompagné de soldats, notre barbare peut très bien assimiler chacun de ces éléments naturels au reste de l’équipe prête à mourir au combat. En cas de pépin et si la jauge le permet, Skarin pourra rentrer dans un mode de colère où il lui est permis de faire appel à des techniques interdites. Mieux, certaines attaques peuvent s’achever par un finish move qui ne devrait pas laisser insensible les joueurs les plus féroces. Bien entendu, ces coups surpuissants permettent de se débarrasser des créatures ennuyeuses de manière efficace. Pratique désormais répandue dans tout bon jeu d’action qui se respecte, surtout depuis le sacre en 2005 de Kratos, Viking : Battle of Asgard propose lui aussi toute une série de Quick Time Event où il faut appuyer sur le bon bouton au bon moment pour que la séquence animée à l’écran se réalise sans le moindre accroc. Les plans sont choisis méticuleusement de façon à dynamiser l’action et montrer en plan serré les giclées de sang qui feront jouir les amateurs de boucherie visuelle.

...Skarin reste un personnage sans voix et également sans expression. L’absence de dialogues pour notre héros nordique gâche énormément le plaisir, d’autant que l’ambiance sonore du jeu laisse franchement à désirer.

Autre particularité de Viking : Battle of Asgard et faisant parti des arguments de vente du jeu, les assauts massifs ne sont finalement que des champs de bataille où règnent capharnaüm et cacophonie. L’armée nous accompagnant fonçant tête baissée dans le lard, il devient difficile de dissocier ces hommes des ennemis, si bien qu’on frappe dans le tas en espérant de toucher un homme de la déesse Hel. Heureusement que le friendly hit a été retiré du jeu, cela permet d’éviter bien des bavures. C’est d’ailleurs dans ces moments de lutte par dizaines que le jeu livre ses limites et que le frame-rate est en chute libre. Certains disent même que Viking : Battle of Asgard a les yeux plus gros que le ventre. Pas faux. Une bonne façon de résumer un jeu qui a tenté la carte du culot au détriment d’un sceau de qualité que certains auraient préféré trouver. Viking : Battle of Asgard n’en reste pas moins un jeu sympathique, mais sans plus.