Test également disponible sur : PC

Test Velvet Assassin

Test Velvet Assassin
La Note
note Velvet Assassin 13 20

Malgré ses quelques défauts bien réels, Velvet Assassin fait partie des jeux qu'on n'oublie pas aussitôt qu'on les a terminés. L'héroïne, le scénario et sa narration sont autant d'éléments qui nous rendent clément face aux problèmes de gameplay, et font espérer qu'un second épisode sorte un jour. Débarrassé de ses problèmes de jeunesse et porté par une ambition ludique un poil plus grande, le jeu pourrait devenir une licence forte. En attendant cet hypothétique jour béni, il faut se contenter d'un titre imparfait, mais suffisamment accrocheur pour retenir l'attention des joueurs pour qui l'ambiance compte autant que les mécaniques de jeu. Les autres en revanche pourraient regretter leur achat.


Les plus
  • Héroïne charismatique
  • Une certaine touche artistique
  • Scénario en flashbacks
  • Différentes actions possibles
Les moins
  • Passages de combat pur
  • Quelques bourdes de localisation
  • Trop dirigiste
  • Fin ambigu


Le Test

Malgré le succès des Hitman, Metal Gear Solid et autres Splinter Cell, l'infiltration est un genre finalement assez peu représenté. C'est donc toujours avec plaisir que l'on accueille un nouveau venu. Aujourd'hui, c'est Violette Summers qui vient agrandir la famille des assassins discrets. Nettement plus féminine que Sam Fisher, Snake ou l'agent 47, et donc plus attirante a priori, elle se révèle tout de même un peu moins douée que ses homologues masculins. La faute à un gameplay un peu rigide, heureusement compensé par une ambiance prenante.


Un village français, en 1944. L'agent britannique Violette Summers, sauvée et cachée par la Résistance, repose à demi inconsciente sur son lit d'hôpital. A coups de flashbacks, elle va revivre les derniers événements qui, de Paris à la Pologne en passant par l'Allemagne, l'ont amené ici. Assassin émérite, notre héroïne alitée a bien meilleure mine lorsqu'elle tranche la gorge du premier nazi venu. Poseuse juste ce qu'il faut, féminine sans être caricaturale, Velvet Violette a incontestablement la classe. Même lorsqu'elle se retrouve en nuisette sexy, elle garde une certaine prestance. Car désireux de s'exprimer à travers une licence poétique visuelle forte (ou de titiller les hormones mâles du gamer moyen, allez savoir), les développeurs ont choisi d'afficher l'espionne dans sa tenue d'hôpital, à chaque fois qu'elle utilise une piqûre de morphine afin de bénéficier de quelques secondes d'invincibilité, voire d'invisibilité. Elle se déplace alors dans un flou éthéré, tandis que des particules d'hémoglobine volettent autour d'elles, tels des pétales de roses sanglants. Une vision onirique assez symptomatique de la touche artistique qui habite le jeu, et qui va au delà des simples graphismes. Certes ces derniers savent impressionner par moments (on retiendra notamment la beauté des décors parisiens) et la mise en scène des assassinats furtifs est un plaisir sans cesse renouvelé. Mais si la réalisation technique sait faire passer de l'émotion, elle est largement secondée en cela par une vision réellement sombre de la Seconde Guerre Mondiale, qui n'hésite pas à nous placer face à des cadavres d'enfants ou à aborder à l'occasion les dilemmes moraux de la Résistance. Violette Summers est d'ailleurs librement inspirée de l'espionne Violette Szabo, décédée le 5 février 1945 à l'âge de 24 ans dans le camp de concentration de Ravensbrück. Mais un jeu n'étant pas un film, la production Replay Studios ne peut compter que sur son ambiance et l'émotion pour nous séduire totalement. Il lui faut également passer l'épreuve du gameplay où, nous allons le voir, elle ne brille pas autant.

 

Velvet underground

 

Disponible à la fois sur PC et Xbox 360, Velvet Assassin a tout du jeu facile à prendre en main et l'on peut s'en réjouir dans un premier temps. Ainsi, une unique commande contextuelle suffit à réaliser la majeure partie des actions disponibles. Qu'il s'agisse de sauter, ramper, grimper une échelle ou asséner un coup de couteau dans le dos des ennemis, un clic suffit et il n'est donc nul besoin de retenir une longue liste de commandes. Mais en contrepartie, on se retrouve avec une aventure très dirigiste, qui nous permet de pousser certaines caisses et pas d'autres, de ne sauter que certains obstacles prédéterminés, de ne ramper que dans les passages prévus pour, etc. De quoi frôler la répétitivité excessive et l'ennui, deux défauts évités de justesse grâce à un éventail de possibilités furtives assez large. Infiltration oblige, Violette doit naturellement se dissimuler dans les nombreuses zones d'ombre des différents niveaux, ainsi que dans les buissons. Un halo violet nous indique alors que les ennemis ne peuvent pas nous repérer tant qu'on se tient à une distance raisonnable. A l'inverse, le sifflement permet de les attirer vers soi et donc de briser temporairement un trajet de patrouille trop gênant. Si un ennemi se tient près d'une flaque d'eau, on vérifiera qu'il n'y a pas dans le coin un dispositif pour y injecter de l'électricité. Si c'est une flaque d'huile, une balle bien placée y mettra le feu. Pour ne pas se faire repérer, on prendra soin d'éviter les bris de verre parfois présents sur le sol, et on augmentera les zones d'ombre en cassant les armoires à fusibles. A plusieurs reprises il faudra même pousser une caisse devant une source lumineuse, afin que l'ombre générée recouvre l'encadrement d'une porte et permette d'ouvrir cette dernière sereinement. Pour une sécurité maximale, on ne manquera tout de même pas de jeter un coup d'œil préalable par la serrure. Tirer sur un baril de gaz toxique après avoir revêtu un masque à gaz, éteindre une radio pour attirer l'attention d'un soldat, ou déclencher une grenade en la laissant à la ceinture de son propriétaire afin de le transformer en bombe vivante, sont autant de tactiques disponibles.

 

Mais si la réalisation technique sait faire passer de l'émotion, elle est largement secondée en cela par une vision réellement sombre de la Seconde Guerre Mondiale, qui n'hésite pas à nous placer face à des cadavres d'enfants ou à aborder à l'occasion les dilemmes moraux de la Résistance."

 

Les armoires et cabinets de toilette permettent quant à eux de se dissimuler, mais surtout de changer de vêtements dès lors qu'on récupère un uniforme SS. Dans cette nouvelle tenue, Violette peut déambuler tranquillement en pleine lumière, mais ne doit tout de même pas trop s'approcher des ennemis qui la démasqueraient aussitôt. Dans cet attirail une possibilité fondamentale manque tout de même : celle de ramasser les armes des ennemis abattus. Faisant fi de tout réalisme, les développeurs nous imposent de nous ravitailler en armement dans des casiers prévus à cet effet. Cela leur permet de nous imposer quelques passages 100% action, dont on se serait volontiers passé tant la maniabilité et l'efficacité de l'héroïne deviennent catastrophique dans ce cadre. Le dirigisme ayant ses limites, il reste heureusement permis de faire évoluer le personnage comme on le souhaite. Des objets à collectionner parsèment les niveaux, et les trouver accorde des points d'expérience. Selon sa façon de jouer, on pourra alors augmenter sur cinq degrés la durée du mode morphine, la vitesse d'approche en mode furtif, ou le nombre de coups qu'il est possible d'encaisser. Terminons ce tableau en évoquant quelques maladresses pas bien méchantes, mais tout de même regrettables, à commencer par l'irritant message "veuillez ne pas éteindre votre système" qui apparaît lors des sauvegardes automatiques. Message qui, s'il a éventuellement sa place sur console (et encore...) n'a en tout cas absolument rien à faire sur PC. La localisation aurait également mérité plus d'attention car elle nous impose un "chercher corps" au lieu de "fouiller", un "partir" en guise de "sortir", un trompeur "sauvegarde" à la place d'un plus explicite "charger sauvegarde" et, cerise moisie sur le gâteau, un "jue en pause" qui pique les yeux. Ajoutez à cela une scène finale peu claire et vous conviendrez que, aussi charmeur soit-il, la note de ce Velvet Assassin ne peut atteindre des sommets.




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