Test également disponible sur : X360 - PS3

Test UFC 2009 Undisputed

Test UFC 2009 Undisputed
La Note
note UFC 2009 Undisputed 15 20

On pensait Yuke’s Co contraint de nous pondre une simulation de catch annuelle, mais il n’en est rien. Sorti des paillettes et de la grandiloquence inhérentes à la discipline de Hulk Hogan, le studio japonais nous prouve qu’il sait également adapter son savoir à un tout autre genre : le free fight. Brutal, crédible, réaliste, et doté d’une réalisation correcte, ce premier essai évite tous les pièges du produit à licence bête et méchant pour se montrer particulièrement concluant. On lui reprochera juste un manque d’accessibilité évident, de diversité et de consistance sur la longueur. Quelques défauts de jeunesse, en somme, que l’on espère voir vite disparaître dans une éventuelle suite.


Les plus
  • Brutal et violent
  • Restitution particulièrement réaliste du free fight
  • Personnages bien modélisés
  • Mode Carrière prometteur
  • Gameplay technique…
Les moins
  • …mais obscur par moment
  • Animations trop rigides
  • Manque de diversité dans les coups


Le Test

Connu uniquement des mâles adeptes de souffrance et de sueur il y a une quinzaine d’années, l’Ultimate Fighting Championship (UFC) est devenu depuis un divertissement dont l’aura connaît une croissance exponentielle. Sans atteindre la notoriété du catch, authenticité et violence des combats obligent, l’UFC a néanmoins éclipsé le K-1 et, surtout, absorbé le Pride Fighting Championship, son grand rival de toujours, au grand dam des amoureux de free fight. C’est donc auréolée d’un statut de tout-puissant dans son domaine que la compétition - qui a fait connaître la famille Gracie au monde entier - revient aujourd’hui sur nos consoles. Mais pour quel résultat ?


Après avoir fourbi ses armes de manière remarquée sur Dreamcast et multiplié les apparitions – plus ou moins réussies – il y a quelques années sur les consoles de la précédente génération, l’Ultimate Fighting Championship découvre enfin le monde HD avec UFC 2009 Undisputed. A nouvelle ère nouveau moteur – forcément –, et surtout nouveau développeur. Récupérée par THQ, la licence a été confiée aux spécialiste de Yuke’s Co (à qui l’on doit la franchise WWE Smackdown! VS Raw), ce qui, vous en conviendrez, constitue un vrai gage de qualité. La patte du studio japonais se fait d’ailleurs bien vite sentir, la modélisation admirable des gladiateurs rappelant immédiatement le travail effectué sur Undertaker et consorts. Aux torses saillants et aux quadriceps affûtés s’ajoutent le même grain de peau et les mêmes effets de transpiration, faisant du soft un titre agréable à l’œil lorsque la caméra se focalise sur les débats. Malheureusement, si UFC 2009 Undisputed reprend les qualités de la simulation de catch, il n’en oublie pas moins d’emporter les défauts au passage. Sorti des combattants et de l’arbitre, la qualité de la réalisation prend très vite un gros coup de vieux, contrastant désagréablement avec le cœur de l’action. Ajoutez à cela que l’animation n’est pas une référence en termes de naturel, et vous comprendrez bien vite que UFC 2009 Undisputed ne fera guère illusion, même en 1080p sur votre plus bel écran LCD ou Plasma. Si les mouvements, à proprement parler, ne sont pas les éléments à incriminer, leur nature mécanique et leur déclenchement robotique peuvent choquer les esthètes de la baston 3D qui fréquentent assidûment les Gnouz Rankings.

 

Zéro tracas, zéro blabla

 

Mais si Yuke’s Co doit encore humaniser les mouvements transitoires de Mark Coleman et de ses petits camarades de jeu, il est un domaine dans lequel il n’a plus rien à prouver : l’élaboration d’un gameplay restituant efficacement une discipline complexe et riche en possibilités. Un brin de méchanceté pourrait nous pousser à déclarer UFC 2009 Undisputed champion du MMA (pour Mixed Martial Arts) vidéoludique, faute de concurrents directs ; mais la vérité est qu’il est plein de bonne volonté et qu’il ne semble jamais faire de son patronyme une qualité dont il peut se vanter sur tous les toits. Certes, être un produit licencié vaut à UFC 2009 Undisputed de pouvoir compter sur plus de 80 combattants réels, mais sa réussite, il la doit uniquement à la force de ses poings et aux talents des développeurs, qui bien qu’ayant accouché d’un système en partie complexe, ont réussi à capter et à restituer l’intensité et la brutalité des duels. Les initiés vous le diront, l’adrénaline et le plaisir que l’on tire du combat libre n’est pas tant dans sa violence et la puissance de ses impacts, mais plutôt dans l’incertitude qui règne en permanence sur l’issue d’une empoignade. C’est simple, on a beau s’appeler Mirko Cro Crop et balancer des high-kicks nucléaires qui engendrent des K.O. en 3 secondes (et l’obtention du Trophée "C’était fastoche !" par la même occasion), face à un Minotauro Nogueira et son expertise dans la soumission, il suffit d’un moment de battement pour se voir contraint à l’abandon. Il est donc capital ici de connaître les qualités et les faiblesses du personnage que l’on prend en main, d’autant que si tout ce qui a trait aux coups est d’une simplicité d’assimilation enfantine, il en est tout autrement pour les prises et autres clefs. Entre les Clinch, Takedown, Body Clinches, Transition, Soumission, le tout en phase offensive ou défensive, il y a vite de quoi s’emmêler les pinceaux. Pire, chaque situation correspond généralement à des manipulations bien précises, qui en plus d’être en nombre, ont la fâcheuse tendance à réclamer des combinaisons de touches et de stick pas toujours naturelles à exécuter. On appréciera bien la facilité théorique à placer une clef et la petite lutte qu’elle engendre, mais soyons réalistes, même après de longs après-midis de pratique, il est toujours aussi frustrant de constater que le système a du mal à être digéré et qu’il dessert surtout le côté instinctif et le fun que l’on est censé tiré d’un tel jeu. Bref,  UFC 2009 Undisputed ne nous donne pas la sensation de tout maîtriser. On salue le réalisme qui transpire de tout, de chaque tentative de se libérer d’une étreinte au sol, des retournements de situations qu’autorisent les maîtres du Brazilian Jiu-Jitsu, mais cela ne fait pas tout.

 

Catch me if you can

 

On regrettera d’ailleurs doublement la position adoptée par Yuke’s Co dans le jeu au sol, tant il ne nous incite pas à nous y intéresser ; même dans le cadre du mode Carrière. Elément clé du cahier des charges du studio, ce mode nous propose naturellement de constituer un avatar de la tête aux pieds pour en faire le leader incontesté de sa catégorie de poids dans l’Ultimate Fighting Championship, et éventuellement lui offrir des défenses de ceintures héroïques. Les options de personnalisation physique sont – comme toujours avec Yuke’s Co – assez développées, ce qui n’est malheureusement pas vraiment le cas des disciplines que l’on doit attribuer à son avatar. Concrètement, elles se trouvent au nombre de six, divisées dans deux catégories bien distinctes : les sports de percussion (Boxe, Kick Boxing et Muay Thaï) et ceux de préhension (Brazilian Jiu-Jitsu, Judô, Lutte). Autant dire une misère qui se traduit par une palette de coups limitée se déclinant quasiment à l’infini, et ce quelque soit le nombre de combattants que l’on créera, ou que l’on incarne un Andrei "The Pitbull" Arlovski ou un Tim Sylvia. Pourtant, le mode "Carrière" est plutôt complet dans son genre, avec trois types d’entraînement pour nous faire progresser. Entre les séances de physique brute (force, vitesse, forme) qui ne demande rien, si ce n’est une condition physique satisfaisante, les sparrings qui octroient des points à redistribuer dans un tas de domaines qui relèvent de la technique pure, et les exercices bien spécifiques qui permettent de progresser soit dans son sport de "coups" de prédilection soit dans celui de "prises" pour élargir la command list, UFC 2009 Undisputed affiche une exhaustivité louable sur le papier, qui dans les faits, ne se fait pas vraiment sentir. Les patates cosmiques que l’on reçoit quand on est encore un novice deviennent vite accessibles, tout comme les coups de pieds retournés. C’est tout juste si l’on notera que les projections (Body Clinches) sont inaccessibles pour les pratiquants de Brazilian Jiu-Jitsu. Ce manque flagrant de diversité nuit, vous vous en doutez, à l’intérêt du mode sur la longueur, lequel n’offre d’ailleurs pas un challenge insurmontable à condition de s’entraîner intelligemment, et de faire attention à son endurance. Dommage, car tout un enrobage a été sobrement mis en place pour que l’on y croit, avec diverses sollicitations business (séances de dédicace, tournage de vidéos d’entraînement, interviews…) qui permettent de s’attirer des sponsors de plus en plus prestigieux, des changements réguliers de sparring partners, ou encore l’obtention de matériel de qualité supérieure, qu’il s’agisse de machines de musculation ou même de ring. Vous l'aurez compris, des idées et des bases solides ont été mises en place avec UFC 2009 Undisputed, reste plus qu’à faire mûrir le tout pour se rapprocher de la simulation de free fight ultime.





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Hung Nguyen

le lundi 25 mai 2009, 19:18




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