Test Ty 2 Opération Sauvetage sur GameCube
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Ty 2 n'est pas dénué de toute sympathie, et Krome Studios fournit ici un travail suffisamment accompli sur le plan du level-design pour qu'on ne considère pas ce brave Ty comme un jeu de basse extraction, mais son manque de fun et son incapacité à scotcher le joueur au pad, l'empêche de se hisser parmi les ténors du genre. Gageons que cela ne démotivera pas Electronic Arts et ses Australiens de repartir au charbon pour un troisième opus que l'on espère plus charismatique et surtout mieux fagoté dans son déroulement.
- Pas désagréable visuellement
- Jouabilité fluide
- Durée de vie adéquate pour petit prix
- Bestiaire guère attachant
- Doublage désespérant
- Progression mal ficelée
Krome Studios récidive, deux ans après le premier opus de Ty, sorti en novembre 2002, jeu de plates-formes joli et ensoleillé mais passé sensiblement inaperçu, bien que sous la tutelle du géant économique Electronic Arts. Voici donc Ty 2 : Opération Sauvetage.
Au milieu de ses productions pas forcément folichonnes (à base de Barbie, Jimmy Neutron, et autres simulations de surf) Krome, bien que populaire à domicile, doit encore se bâtir une réputation en dehors de son Australie natale. Dynamique et coloré, Ty pourrait avoir assez de présence pour devenir l'ambassadeur de la compagnie, en témoigne le récent accord que les Wallabies ont passé avec DPS Film Roman pour une adaptation de Ty en série TV. Mais cette seconde aventure du héros orange justifie-t-elle de l'extirper de son relatif anonymat ?
Comme il y a deux ans, c'est en pleine période automnale que Ty débarque comme une fleur, emmenant avec lui tout le soleil de l'Australie. Ty, c'est le symbole d'une certaine cool attitude, affublé d'un short de plage et arborant en permanence un inimitable rictus narquois au botox. Leste, la bestiole saute haut et utilise agilement sa paire de boomerangs nationale pour en découdre avec ses adversaires. Le félin peut également se servir de sa dentition de carnivore 100% naturelle pour dissuader les sbires du Boss Cass, l'autruche malfaisante aux ambitions dominatrices, fraîchement échappée de sa geôle, où elle fût placée à la fin du précédent opus. Le bestiaire des protagonistes retrace ainsi un panel représentatif des espèces locales, avec ses koalas, lézards, grenouilles et autres kangourous, déambulant dans une flore luxuriante et épanouie. C'est peut-être ce qui surprend le plus à l'allumage, décors et environnements sont plutôt consistants et riches, et la distance d'affichage très satisfaisante. Les aires de jeu peuvent être fort grandes et suffisamment travaillées pour ne pas paraître monotones. Entendons-nous bien, Ty 2 ne fait pas non plus une démonstration technique, mais se révèle plus réjouissant que ce que nous aurions pu attendre d'un "petit jeu". D'autant qu'aucune baisse de frame rate ne vient perturber l'ensemble. Quant à l'affichage tardif (mais pas brutal) des éléments secondaires du décor et aux temps de chargements déguisés (les portes séparant chaque zone mettent un certain temps à s'ouvrir, mais le jeu ne s'interrompt pas), ils sont autant de stratagèmes permettant à coup sûr d'économiser les ressources de la console.
L'écho des savanes
Comme le sous-titre du jeu l'indique, vous êtes désormais au service d'un centre de secours, ainsi vous allez être amené à effectuer de nombreuses missions les unes après les autres, sans réel lien logique, ni cohésion scénaristique. Préparez-vous à effectuer des tâches aussi passionnantes que : apporter leurs déjeuners à des ouvriers koalas affamés, capturer des crocodiles échappés d'un enclos, dépanner une automobiliste en rade, réparer un pont ou éteindre des incendies. Vous disposerez d'une certaine flexibilité puisque seules quelques missions sont obligatoires, d'autre part vous aurez le choix, dans une certaine mesure, de décider de l'ordre dans lequel les accomplir. Après une première approche mouvementée en guise de préambule orienté action, on se retrouve largué au beau milieu de la ville principale à partir de laquelle il est possible de se mettre au volant de votre bolide et de parcourir ainsi quasiment tout le théâtre des opérations futures ! Ty 2 n'impose pas un déroulement linéaire, et ne vous préviendra pas non plus à l'avance qu'il est nécessaire de posséder tel où tel objet pour progresser. Afin de s'y retrouver, une bonne connaissance du fonctionnement de la carte est donc primordiale. Les différents objectifs disponibles sont chacun représentés par un point de couleur, il suffit généralement de se rendre au point indiqué. Jusque là pas de souci. En revanche, il peut arriver, selon les missions, d'être complètement perdu, la faute à des renseignements malhabiles, ou à un level-design parfois un peu complexe pour un titre dont l'ambiance le destine tout de même aux tout jeunes joueurs. Remarquons au passage les réelles carences en charisme des protagonistes de cette légère histoire, doublée d'une localisation française réalisée, comme souvent dans le jeu vidéo, par des comédiens sans doute en phase d'apprentissage. Entre la mauvaise synchronisation labiale, les voix qui ne s'accordent aucunement avec leurs avatars, ou les non-sens dus aux fautes d'intonation, il y a de quoi se faire plaisir.
Ty Party ?
Reste que la plupart des missions de ce Ty 2 sont faciles d'accès et courtes, d'autant que la bonne moitié d'entre-elles s'apparente davantage à des mini jeux ayant tendance à se ressembler, qu'à des séquences de pure plate-forme. Facile aussi, à cause des check-points très nombreux et du nombre de vies illimité. De temps en temps les sbires préférés de Cass viendront vous chercher des noises, entraînant au choix des affrontements contre des boss guère problématiques, ou des séquences largement plus intéressantes où se mêlent l'action et la plate-forme comme on l'aime. Sans oublier que les développeurs ont eu l'ingénieuse intention de vouloir diversifier un gameplay somme toute classique, à l'aide de plusieurs variétés de boomerangs aux propriétés spécifiques (enflammer, geler, agripper, scanner, défoncer, etc...) mais surtout à travers différents véhicules et autres robots de combat. Ceux-ci s'avèrent peut-être un peu trop proches les uns des autres, en terme de jouabilité, mais le fait de devoir alterner les phases mechas et les phases pédestres pour progresser rajoute toujours un peu de piquant à la sauce.
J'en suis pas baba
Une sauce qui aurait néanmoins pu mieux prendre si le jeu avait proposé une trame un peu moins bordélique et un système de progression moins décousu. Si la sensation de liberté est appréciable, on se sent constamment contraint d'effectuer seulement des petits jeux sans prétention, souvent redondants, de ci de là. La plate-forme se marie pourtant bien mieux avec un zeste d'aventure, Ty accuse du coup quelques lacunes de gameplay, tant le joueur aura des difficultés à s'immerger dans cet univers. Dommage, car mis à part quelques imprécisions de caméra qui obligent le joueur à manipuler celle-ci presque autant que le personnage lui même, on dirige Ty tout à fait aisément, et si on se met en tête d'accomplir le jeu à 100%, le soft de Krome Studios peut occuper facilement une bonne quinzaine d'heures. Ce qui, pour un jeu commercialisé à 29,99€, le range illico dans le cercle des moyennes productions sympatoches. Ty 2 peut également se rentabiliser via ses gentillettes courses de karts, jouables à deux, éventuellement. En ce qui concerne la bande-son, quelques mélodies exotiques moyennement inspirées ne flatteront ni ne brutaliseront les cages à miel.