Test Tropico 4 sur X360

Malgré son succès critique, Tropico demeure une série relativement confidentielle, même chez les joueurs PC. Une petite piqûre de rappel s’impose donc. Haemimont  vous propose ici d’incarner un dictateur sud-américain dans une petite île des Caraïbes. Votre but absolu est évidemment de vous maintenir au pouvoir et c’est là que la série marque son originalité. En effet, deux voies s’offrent à vous : vous pouvez devenir le chantre de la démocratie, du développement et de la liberté, ou bien mettre en place une dictature militaire, usant de la corruption et des votes truqués pour mieux alimenter votre compte personnel en Suisse ! Vous l’aurez compris, Tropico ne manque pas d’un humour grinçant accompagné d’une bonne dose de second degré. Au fil du titre, le joueur va découvrir des situations et des personnages plus caricaturaux les uns que les autres, mais toujours avec ce fond de vérité qui différencie le titre d’une simple parodie. Le titre va même jusqu’à vous faire choisir un avatar dans une liste de dictateurs réels tels que Pinochet, Castro ou Peron. Pour ceux que cela choquerait (outre le fait que le jeu risque de ne pas leur convenir), l’éditeur d’avatar est toujours là pour se fabriquer un dirigeant sur mesure. On peut notamment y sélectionner ses tendances politiques ainsi que des éléments biographiques. Le joueur en tirera certains bonus/malus une fois la partie lancée.

"Quand c'est trop, c'est Tropico !"

Voilà votre tyran en puissance est né, il est donc temps de se rendre sur l’île. Première remarque : les maps sont plus grandes qu’à l’accoutumée et les reliefs plus variés. Tropico 4 reprend toutefois les bases de la série, à savoir celles d’un city builder mêlé de gestion économique et politique. La progression se fait toutefois plus simplement que dans les premiers épisodes. Les caisses du Trésor, qui permettent le développement de l’île, se renflouent à intervalles réguliers grâce aux dons de vos partenaires étrangers (Etats-Unis, URSS, Union Européenne ; on passe sur le petit anachronisme). C’est au joueur de maintenir ces relations au beau fixe, en remplissant une série d’objectifs qui sont autant de jalons dans son parcours. De nouvelles « nations » viennent se joindre au cortège, comme le Moyen-Orient et la Chine, chacune avec ses intérêts propres. Grâce à ces subventions, Tropico pourra acquérir une certaine indépendance économique, en construisant des fermes, des mines ou des usines et vivre de ses exportations. Mais attention, car votre peuple a également ses revendications. Il s’agira de répondre à ses nombreux besoins pour le rendre heureux. Les différentes factions qui le composent (religieux, intellectuels, écologistes, etc.) ont leurs exigences et vous proposent également d’accomplir certaines missions.  Ignorer le bien-être des Tropiquiens et les factions vous mènerait droit à la catastrophe lors des élections. Toutefois, El Presidente pourra toujours les truquer pour se maintenir au pouvoir…

Si ce Tropico 4 est bien plus accessible que ne l’était le tout premier épisode, c’est que la série en avait besoin."

Si ce Tropico 4 est bien plus accessible que ne l’était le tout premier épisode, c’est que la série en avait besoin. Le titre conserve en effet toute sa profondeur au niveau des paramètres de gestion. Il vous est toujours possible de décider des salaires dans les entreprises, d’ouvrir ou fermer des emplois, de décider des loyers des logements. Par ailleurs, vos compatriotes n’ont aucun secret pour vous et en cliquant sur l’un d’entre eux, vous connaîtrez immédiatement ce qu’il a en tête, ses orientations politiques, ses compétences professionnelles et même son arbre généalogique ! Vous l’aurez compris, le spectre d’influence est large et varié et les quelques nouveautés de ce quatrième opus viennent encore approfondir encore le gameplay. Ainsi, El Presidente peut désormais s’adjoindre cinq ministres, choisis parmi ses sujets les plus compétents. Ces derniers vous permettront de promulguer des décrets, qui ont une influence à long terme sur votre population. Mais gare au choix de vos ministres, car il faudra également assumer leurs éventuelles boulettes. Oui, en France, ça marche aussi… Toujours au rayon des nouveautés, on trouve des catastrophes naturelles originales et inspirées, telles que les tremblements de terre, les tsunamis ou les éruptions volcaniques. Il m’est même arrivé d’avoir des mineurs emprisonnés sous terre après un séisme ! Humour noir. Il faudra réagir vite, coordonner les ressources que vous avez sous la main pour éviter le désastre. Et surtout ne pas vous laisser distraire par la beauté des environnements. Le moteur de jeu gère toujours très bien les cycles jour/nuit et les intempéries, et le niveau de zoom impressionnant vous laisse apprécier la vie agitée des Tropiquiens dans les rues. Au final, quoi de plus agréable que d’apprécier un bon cigare au soleil couchant après avoir été réélu sans avoir eu à bourrer les urnes ?